fbpx

La pollution de l’air et les changements climatiques 

[expand title=»1) Décès prématuré dû à la mauvaise qualité de l’air» expanded=»true»]

En 2008, les maladies respiratoires ont été la cinquième cause de décès précoces à travers le pays à l’exception du Québec où ils sont arrivés en troisième place. Un rapport de 2021 démontre que le Québec a été la province avec le deuxième plus grand nombre de décès prématurés causés par la pollution de l’air où on dénombre 4000 décès. Cependant, la province a été classée en première place si on regarde les décès causés par la qualité de l’air par ratio de 100 000 habitants avec un taux de 48 par 100 000 en 2016. Le même rapport démontre qu’en 2016, l’Ontario ainsi que le Québec étaient les provinces les plus touchées par la pollution atmosphérique en nombre de décès, notamment dans le corridor Windsor-Québec, où les particules fines en suspension responsables de la pollution de l’air y sont très concentrées. En fait, ces particules fines causent plusieurs problèmes de santé particulièrement une mort précoce chez les personnes souffrant de problèmes cardiaques et pulmonaires. La même région a également obtenu des concentrations élevées en NO2 – entre 5.1 et 12.4 ppb. Les effets du NO2 sur la santé sont similaires et impactent particulièrement le système respiratoire.

Afin de connaitre plus sur les sources de ces polluants, vous pouvez lire  ‘La pollution atmosphérique due au chauffage au bois’ et ‘La combustion de carburants de qualité médiocre dans le secteur du transport maritime’.

[/expand]

[expand title=» 2) Les émissions de gaz à effet de serre continuent d’augmenter» expanded=»true»]

Au Québec, entre 2016 et 2019, les émissions de gaz à effet de serre ont augmenté de 5 mégatonnes, et ce malgré une diminution observée entre 2005 et 2015. Ce qui équivaut à une réduction de seulement 4,4%, alors que la tendance actuelle démontre une augmentation des émissions des gaz à effet de serre depuis les dernières années. Alors, qui est à blâmer ?

Depuis 1990, le secteur industriel a réduit ses émissions de 7,8 mégatonnes par rapport au secteur des transports, qui a connu une augmentation de 9 mégatonnes. En fait, les émissions du transport ont augmenté de 60 % depuis 1990 et représentent actuellement plus de 40 % des émissions du Québec. Il n’est donc pas surprenant que le Plan 2030 pour une économie verte soit axé sur la décarbonisation du secteur.

Le problème, c’est qu’il est axé sur l’électrification des transports (pour en savoir plus à ce sujet, lisez » Plan inadéquat de réduction des émissions «). Il semble toutefois que les Québécois hésitent à prendre le virage, car le nombre de camions légers sur les routes du Québec a augmenté de 260 % alors que les émissions ont augmenté de 150 %. Malgré l’accent mis par le plan sur la réduction des émissions provenant du transport, rien ne semble inciter à réduire la consommation de ces véhicules énergivores puisque le Québec refuse de limiter la publicité pour les VUS. En l’absence de mesures concrètes, on peut s’attendre à ce que les émissions de gaz à effet de serre continuent d’augmenter dans les années à venir.

[/expand]

[expand title=»3) Plan de réduction des émissions insuffisant» expanded=»true»]

Le plan de 2030 pour une économie verte au Québec vise à aider la province à atteindre ses objectifs de réduction de 37,5 % des émissions de gaz à effet de serre (GES) par rapport au niveau de 1990 d’ici 2030 et à devenir neutre en carbone d’ici 2050. Cependant, il se concentre sur l’électrification de l’industrie du transport – avec quelques initiatives visant à améliorer l’efficacité énergétique des bâtiments et à développer les énergies vertes, notamment le gaz naturel renouvelable et d’autres productions de bioénergie. En plus de négliger notablement la reproduction sociale, le plan ne devrait permettre de réduire les émissions que de 15 % par rapport au niveau de 1990.

De plus, l’électrification des transports n’est pas la «solution verte» que l’on prétend, compte tenu des dommages causés par l’extraction du lithium pour les batteries. Il a été constaté que les émissions de dioxyde de carbone pendant le cycle de vie de la production de véhicules électriques sont environ 60 % plus élevées que pendant la production de véhicules à combustion interne lorsque le lithium est extrait selon les normes chinoises, alors que les normes nord-américaines et européennes sont moins polluantes. Cependant, l’extraction d’une tonne de lithium des salines nécessite environ 500 000 gallons d’eau, et l’évaporation nécessaire de l’eau par la suite peut entraîner des fuites de produits chimiques toxiques dans l’air et l’environnement. Pour réduire réellement les nuisances environnementales de l’industrie du transport, il faut investir dans le transport en commun, ce qui dissuaderait les Québécois d’utiliser leur véhicule personnel.

[/expand]

[expand title=»4) Émissions des voitures à carburant fossile» expanded=»true»]

Le plan 2030 du Québec pour réduire les émissions de gaz à effet de serre est fortement axé sur l’électrification de tous les modes de transport (voitures, camions, transports publics). Toutefois, l’interdiction de la vente des neufs  à essence ne concernera que les véhicules à usage personnel, et non les véhicules utilisés à des fins industrielles et commerciales. En 2020, Il y avait plus de 6 834 681 millions de véhicules en circulation dans la province, et moins de 2% représentaient des véhicules électriques. Le nombre de voitures augmente plus vite que le nombre de personnes dans la ville de Montréal, il a été démontré que seulement 415 705 personnes utilisent les transports en commun pour se rendre au travail, tandis que 1,2 million de personnes conduisent, dont beaucoup de personnes venant des banlieues ou des îles pour se rendre au travail au centre-ville.

[/expand]

[expand title=»5) Émissions des usines d’aluminium et de ciment» expanded=»true»]

Les industries du Québec représentent 44 % des émissions de gaz à effet de serre de la province, juste derrière les transports. Parmi ces industries, ce sont les cimenteries et les entreprises métallurgiques, dont les alumineries, qui sont les plus polluantes.

L’entreprise Ciment McInnis a promis que l’usine ne serait pas nuisible à l’environnement, affirmant qu’elle utiliserait moins de carburant et d’énergie par rapport à ses concurrents, mais en 2020, elle est devenue la plus grosse pollueuse de la province, et ce alors qu’elle n’a pas encore atteint sa production maximale. Les émissions de cette industrie ont considérablement augmenté depuis 2016, contribuant à 1 213 002 en tonnes de CO2 en 2020.

L’usine Aluminium Alouette est le plus important producteur d’aluminium de toute l’Amérique du Nord, avec une production de plus de 620 000 tonnes. Par conséquent, elle est également la troisième industrie la plus polluante au Québec (après les raffineries de pétrole), contribuant, en 2020,  à 1 124 715 tonnes de CO2.

[/expand]

[expand title=»6) Manque d’infrastructures permettant de réduire les émissions » expanded=»true»]

Dans le plan vert 2030 du Québec, les efforts pour réduire les émissions de gaz à effet de serre dans la construction de bâtiments sont limités. Parmi ceux-ci se trouvent des objectifs visant à réduire l’émission de gaz à effet causé par le chauffage des bâtiments en utilisant davantage de gaz naturel renouvelable et en éliminant l’utilisation du mazout, au profit de l’électricité. En termes de matériaux de construction, il est également proposé d’augmenter l’utilisation de bois ou d’autres matériaux organiques (on ne mentionne pas lesquels). Toutefois, il n’est pas question de limiter l’usage du ciment, de briques ou d’autres matériaux dangereux. Aussi, il n’est toujours pas possible de construire une maison ou un bâtiment uniquement en bois, les stationnements souterrains nécessitent toujours l’utilisation de ciment.

Il y a beaucoup d’écoblanchiment qui se produit avec les nouveaux projets d’infrastructure (par exemple le projet Royalmount à Montréal ou le Turcot), où les projets sont considérés comme «verts» en raison de la plantation de végétation et de jardins autour des bâtiments. De plus, le budget déposé en mars 2021 par le gouvernement de la CAQ prévoit des projets d’infrastructures qui nécessiteront beaucoup de ciment et qui ne cadrent pas avec la vision du Plan Vert 2030. De plus, dans ce budget, 67,9 millions de dollars sur les 5 prochaines années ont été consacrés à accélérer les évaluations environnementales, ce qui n’augmente pas nécessairement la rigueur de celles-ci.

Aussi, l’expansion du système autoroutier comme avec le troisième lien par exemple, contribue à faire augmenter les émissions de gaz à effet de serre en encourageant l’utilisation de la voiture.

[/expand]

[expand title=»7) La combustion de carburants de mauvaise qualité dans l’industrie du transport maritime» expanded=»true»]

La combustion de carburant de qualité inférieure dans les transports maritimes émet divers polluants atmosphériques, notamment du dioxyde de carbone, des oxydes d’azote, du monoxyde de carbone, des composés organiques volatiles, du dioxyde de soufre, des particules de sulfate, du carbone noir et des particules de matière organique. Ces polluants réduisent la qualité de l’air en produisant des particules et de l’ozone, tandis que les dépôts d’azotes et de soufres contribuent à l’acidification et à l’eutrophisation (voir le rapport ici). À lui seul, le carbone noir a de nombreux impacts, dont de graves effets sur la santé et la respiration, empêchant la formation de nuages et modifiant ainsi les régimes météorologiques régionaux. Aussi, il accélère la fonte des glaces et de la neige réduisant ainsi l’effet albédo, empêchant les rayons du soleil d’être reflétés vers l’atmosphère entrainant une hausse des températures entravant la santé et la productivité des plantes. Au total, il a un effet de réchauffement 4,60 à 1 500 fois plus fort que le dioxyde de carbone. La réglementation canadienne sur les émissions de carbone noir dans l’arctique est insuffisante, il est estimé qu’entre 2024 et 2029, l’usage de carburant à base de carbone noir (HFO) dans les navires devrait augmenter.

Malgré la pollution atmosphérique causée par l’industrie du transport maritime, le Québec insiste du port Contrecoeur près de Montréal, favorisant ainsi la croissance continue de la part du Québec dans l’industrie du transport maritime.

[/expand]

[expand title=»8) Mauvaise qualité de l’air dans les écoles» expanded=»true»]

Le ministère de l’Éducation a demandé aux écoles du Québec de tester la concentration de CO2, afin de vérifier si la ventilation était suffisante pour empêcher la propagation du virus COVID-19. Même si 95% des classes au Québec présentent une qualité de l’air favorable, 2000 classes dans la province avaient encore des taux de dioxyde de carbone plus élevés que la moyenne. Il est aussi reporté qu’environ 30% des classes doivent encore composer avec des détecteurs de CO2 non fonctionnels.

Des groupes d’expert se sont prononcés sur la nécessité des purificateurs d’air pour réduire la transmission de la COVID-19 et affirment que c’est une stratégie efficace dans la lutte contre la pandémie.

Lorsque le niveau de CO2 est plus élevé que 1500 ppm, la qualité de l’air n’est pas optimale et la seule recommandation du gouvernement est d’ouvrir les fenêtres, et ce, même en hiver.

 

Plus d’informations :

[/expand]

[expand title=»9) La taxe sur le carbone n’est pas assez élevée pour inciter à un changement de comportement» expanded=»true»]

Depuis 2014, le Québec a un système provincial de plafonnement et d’échange avec la Californie connu sous le nom de Western Climate Initiative (WCI) dans lequel le Québec place un plafond sur les émissions maximales, et les entreprises qui le dépassent doivent acheter des crédits carbone pour compenser leur surplus. Le coût minimum d’un crédit est déterminé par le gouvernement, mais le coût réel est laissé aux forces du marché, avec une moyenne de 20,82 dollars par tonne en 2019. En comparaison, la nouvelle taxe fédérale sera de 50 dollars par tonne en 2022 et augmentera de 15 dollars chaque année jusqu’à atteindre une taxe de 170 dollars par tonne en 2030. Le Québec, qui fait partie de la WCI depuis des années, sera exempté de cette taxe. Cela signifie que les entreprises du Québec, et sûrement aussi la population ne seront pas aussi incitées à minimiser leur empreinte carbone.

Essentiellement, le Québec est laissé tranquille avec son taux d’imposition inférieur à la moyenne. Il est prouvé que le prix sur le carbone n’est pas assez élevé pour inciter à un changement de comportement alors que les émissions continuent d’augmenter, en particulier dans l’industrie du transport (pour en savoir plus, lisez » Les émissions de gaz à effet de serre continuent d’augmenter «). Cela s’explique en grande partie par le fait que le système est conçu pour faire peser les coûts sur les entreprises industrielles plutôt que sur le grand public, bien que les conducteurs montréalais soient taxés à hauteur de 3¢ par litre. Une augmentation de la taxe sur le carbone pousserait les conducteurs québécois à utiliser les transports en commun ou à acheter des véhicules électriques, ce qui est en fin de compte l’objectif du Plan 2030 pour une économie verte. Sans un taux de taxation du carbone adéquat, il n’y aura pas d’incitation à un véritable changement.

[/expand]

[expand title=»10) Îlots de chaleur urbains» expanded=»true»]

L’effet d’îlot de chaleur urbain se produit dans les villes lorsqu’il y a une faible couverture arborée, des matériaux sombres (comme l’abondance de stationnements) qui absorbent la lumière du soleil et dégagent de la chaleur, et la présence de grands bâtiments qui emprisonnent la chaleur. Les effets d’un îlot de chaleur urbain comprennent une augmentation de la demande d’énergie pour la climatisation, ce qui accroît la quantité de polluants et de gaz à effet de serre dans l’air, une augmentation de la température de l’eau, ce qui affecte les espèces aquatiques, et un impact négatif sur la santé humaine, qui peut entraîner des malaises, de l’épuisement, des problèmes respiratoires et même des décès liés à la chaleur.

L’effet d’îlot de chaleur urbain dans les villes denses comme Montréal, qui peuvent avoir des températures nettement plus élevées que les zones urbaines. Les populations vulnérables qui vivent dans les zones d’îlots de chaleur urbains sont deux fois plus susceptibles de mourir (comme on l’a vu en 2018 où 66 personnes sont mortes en 6 jours de chaleur extrême). Parce que le Québec est construit autour de l’utilisation des voitures, ce type de construction (c’est-à-dire les stationnements ou les voies hautes) piège la chaleur et contribue à cet effet de chaleur. Au centre-ville de Gatineau, les températures sont toujours plus élevées de quelques degrés, car plus de la moitié de la zone (70%) est construite en béton et en asphalte. L’ajout d’espaces verts et la végétalisation des zones urbaines peut contribuer à atténuer à éviter que des îlots de chaleur se forment.

[/expand]

[expand title=»11) L’oxyde nitreux des engrais» expanded=»true»]

En 2020, les émissions de gaz à effet de serre provenant du dioxyde de carbone, du méthane et du protoxyde d’azote ont continué à augmenter malgré la pandémie. Il a été suggéré que le protoxyde d’azote est 300 fois plus nocif pour le climat que le dioxyde de carbone, et sa concentration continue d’augmenter dans l’atmosphère. Près de 70 % de la quantité d’oxyde nitreux ajoutée à l’atmosphère provient de l’agriculture et de l’utilisation d’engrais azotés.  Ce problème ne se pose pas seulement en été, mais aussi en hiver, car les bactéries transforment les nitrates en oxyde nitreux qui est libéré dans l’air lorsque le sol fond.

[/expand]

[expand title=»12) Réduction de la qualité de l’air due aux routes salées» expanded=»true»]

Plus de 1,5 million de tonnes de sel de voirie sont utilisées chaque hiver au Québec. Une étude récente montre qu’il existe une liaison chimique qui se forme à partir d’une réaction entre un gaz propulseur et le sel de voirie, qui, une fois frappée par le soleil, peut se briser et libérer des atomes de chlore et du dioxyde d’azote dans l’atmosphère (chlorure de nitrile). L’étude a montré que 80 à 100 % des particules de chlorure de nitrile analysées provenaient d’aérosols de sel de voirie. En outre, les résidus du salage et du sablage hivernaux créent une épaisse couche de poussière et de saleté le long des routes, qui, lorsqu’elle est perturbée par les voitures, peuvent devenir un danger pour la respiration.

Ce type de sel à également un impact considérable sur les sources d’eaux comme les rivières et les puits d’eaux aux abords des routes, où le sel peut contaminé l’eau et la rendre impropre à la consommation et peut entrainer des dommages sur la biodiversité

Plus d’informations :

https://www.worldatlas.com/articles/the-biggest-environmental-issues-in-canada.html

https://nationalpost.com/news/canada/how-canadas-addiction-to-road-salt-is-ruining-everything

[/expand]

[expand title=»13) Attribution de permis de carbone gratuit aux grandes industries» expanded=»true»]

Dans le cadre du système de plafonnement et d’échange, les entreprises achètent des crédits de carbone pour compenser leurs émissions excédentaires (pour en savoir plus, lisez «La taxe sur le carbone n’est pas assez élevée pour inciter à un changement de comportement»). Les entreprises achètent des crédits et, par conséquent, leurs produits sont vendus à un prix plus élevé correspondant au coût de production supérieur. Cependant, le Québec attribue des permis de carbone gratuits aux grands émetteurs industriels connus sous le nom d’émetteurs exposés au commerce des émissions (EITE). Il s’agit d’émetteurs dont la concurrence est constituée d’entreprises situées dans des territoires où la réglementation environnementale est moins stricte. Ainsi, ils ne peuvent pas vendre leurs produits plus cher et rester compétitifs sur le marché. Aussi, le marché n’est pas assez contraignant pour pousser les entreprises à émettre moins de carbone et les prix pas assez élevés, ce qui nuit à l’efficacité du système de marché de carbone.

Malheureusement pour la santé de notre planète, les EITE comprennent certains des plus grands pollueurs du Québec, notamment les alumineries, les aciéries, les cimenteries et les usines de pâtes et papiers. Ensemble, ces quatre industries représentent 51 des 100 entreprises les plus polluantes au Québec et ont été responsables de plus de 13 millions de tonnes d’émissions de CO2 en 2019. À titre de référence, le total des émissions de gaz à effet de serre en 2017 était de 78,6 millions de tonnes. Cela signifie que les émissions de ces quatre industries en 2019 étaient équivalentes à 16,5 % des émissions totales du Québec en 2017. Une fois de plus, le Québec prouve qu’il est plus attaché à son économie qu’à la protection de l’environnement.

Pour en savoir plus sur les industries polluantes, consultez la rubrique » Émissions des alumineries et des cimenteries «.

[/expand]

[expand title=»14) Les lois ne sont pas assez strictes pour protéger les gens contre la pollution atmosphérique» expanded=»true»]

Les Pollués de l’aéroport Montréal Trudeau se battent pour obtenir une indemnisation en raison des niveaux de nanoparticules métalliques autour de l’aéroport qui étaient plus élevés que ceux du centre-ville. Si les gens les inhalaient pendant de longues périodes, elles pouvaient présenter un risque pour leur santé. Malheureusement, leurs demandes ont été rejetées par la Cour suprême en raison de l’absence de preuves suffisantes.

Un autre exemple d’accusation relative à la qualité de l’air rejetée par la Cour suprême. Le port de Québec et Arrimage Québec ont été poursuivi par des personnes vivant dans la région de Limoilou qui ont déclaré que la poussière causée par les activités portuaires et le déchargement des minéraux causait des perturbations et des inconvénients. L’affaire a été rejetée parce qu’il n’y avait pas de preuve à l’appui de l’origine de la poussière. Aussi, malgré la réglementation sur le nickel imposé en 2013 au Québec, aucune amende ni pénalité ne semble avoir été remise dans la région de Limoilou alors que des dépassements du taux de nickel ont été relevés à plusieurs reprises aux alentours du Port de Québec.

[/expand]

[expand title=»15) L’élévation du niveau des mers» expanded=»true»]

Le niveau des mers est en augmentation. Entre 2014 et 1993, le niveau des mers a augmenté de 6,6 centimètres, et il continue à augmenter d’environ 0,32 centimètre par an. Ce phénomène est en grande partie dû à l’expansion thermique des océans, à la fonte des glaciers et à la fonte de la glace de mer, qui sont tous liés au réchauffement climatique anthropique.

La hausse du niveau de la mer a son lot d’effets au Québec. Par exemple, elle contribue à la dégradation des rivages, les maisons des Îles de la-Madeleine étant exposées à l’érosion des falaises. Il en est de même le long de la péninsule gaspésienne. La montée du niveau des mers affecte donc directement le fleuve Saint-Laurent et le risque de voir les berges et certaines îles submergées sera plus fréquent. De plus, avec les perturbations du cycle hydrologique dans son ensemble, qui apportent des précipitations plus intenses, on constate une augmentation de la fréquence et de l’intensité des inondations sur l’île de Montréal. Parmi les autres conséquences possibles des inondations, mentionnons les glissements de terrain – au 30 avril 2019, les inondations printanières avaient déjà causé 82 glissements de terrain dans la province. Dans le même temps, 9 070 maisons et 273 entreprises ont été inondées, déplaçant 12 000 personnes.  Comme le niveau de la mer continue de montée et les systèmes hydrologiques à être perturbés, on peut s’attendre à ce que ces effets s’aggravent.

[/expand]

[expand title=»16) La pollution atmosphérique due au chauffage au bois
» expanded=»true»]

La fumée produite par la combustion du bois dans les foyers et les poêles émet une centaine de substances toxiques différentes, dont le monoxyde de carbone, les composés organiques volatiles, les particules fines, les oxydes d’azote et les hydrocarbures aromatiques polycycliques cancérigènes (lisez ici leurs impacts sur la santé). La fumée de bois cause environ 900 décès prématurés par an sur l’île de Montréal. En fait, entre 2002 et 2008, le chauffage résidentiel au bois représentait href=»https://www.environnement.gouv.qc.ca/air/chauf-bois/index-en.htm»>42,7 % des émissions de particules fines au Québec, devançant à la fois l’industrie et le transport.

La CAA estime que près de 100 000 foyers de l’île de Montréal sont chauffés au bois, tout comme 20 % des foyers de la province. Le chauffage au bois est à l’origine de 39 % des émissions de particules fines à Montréal, ce qui a conduit à l’interdiction en 2018 des appareils de chauffage au bois résidentiels qui émettent plus de 2,5 g par heure. Ainsi, seuls les appareils approuvés par l’Agence de protection de l’environnement sont autorisés, ce qui ne comprend pas les appareils vendus avant 2009. Aussi, il semble que le chauffage au bois soit de plus en plus populaire. Il est toutefois important de noter qu’à part l’arrêté municipal de Montréal, le reste de la province n’est pas susceptible d’être soumis à la même rigueur. En effet, la loi québécoise sur le chauffage au bois ne concerne que la vente des appareils de chauffage au bois, et non leur utilisation.

[/expand]

[expand title=»17) Racisme environnemental influencé par la pollution de l’air» expanded=»true»]

À Montréal, on constate que les résidents immigrés subissent une pollution atmosphérique cumulative élevée parce que ces zones ont tendance à recevoir peu d’investissements et de services publics et à mettre l’accent sur les espaces verts. Dans les zones les plus défavorisées, la densité de la population a tendance à être plus élevée et la qualité de l’environnement plus faible. Dans les zones où il y a moins d’arbres et moins d’accès aux espaces verts et aux parcs, les loyers peuvent être plus bas et donc attirer des personnes à faibles revenus. Une étude a montré que les personnes vivant dans l’est de Montréal (où se trouve la majorité des industries et, par conséquent, des zones à faible revenu) ont une espérance de vie inférieure de 9 ans à celle des personnes vivant dans d’autres parties de la ville, en raison de l’augmentation de la pollution atmosphérique. De plus, dans Montréal-Nord, seulement 3,9% de l’arrondissement est couvert d’espaces verts comparés à 11,4% pour le reste de la ville de Montréal.

Un projet de cartographie, Goodscore, qui mesure la qualité environnementale des rues au Canada, a révélé que Toronto, Montréal et Vancouver ont toutes trois des ménages plus pauvres dans des quartiers où la possibilité de marcher est moindre, où le paysage de rue est moins vert et où la pollution atmosphérique liée au trafic est pire. Les conséquences de cette situation sur la santé sont le diabète, la baisse de l’activité physique et de moins bons résultats à la naissance.

[/expand]

[expand title=»18) L’odeur des décharges d’ordures» expanded=»true»]

Ce n’est un secret pour personne que les ordures dégagent des odeurs nauséabondes, mais pour ceux qui vivent près des décharges, la situation est presque insupportable. Les odeurs des décharges proviennent de la décomposition des déchets. Si la plupart des gaz libérés sont du dioxyde de carbone ou du méthane, ceux qui contribuent à l’odeur putride sont le sulfure d’hydrogène et l’ammoniac, qui peuvent tous deux être détectés par l’homme même à de très faibles concentrations.

Cette odeur a été une source de discorde pour les communautés vivant à proximité des décharges. Une décharge située à Pierrefonds-Roxboro fait l’objet de plaintes concernant l’odeur d’un site local depuis 1985. Après des tentatives pour capturer le biogaz malodorant, le site a finalement fermé en 2020 après trente-cinq ans de plaintes relatives aux odeurs. Récemment, le projet d’expansion du LET de Valoris à Bury a fait l’objet d’une opposition citoyenne en raison de sa probabilité d’émettre des odeurs nauséabondes. Le Bureau d’audiences publiques sur l’environnement s’est d’ailleurs prononcé sur ce projet d’expansion en juin 2021, et a recommandé que le projet pouvait aller de l’avant, mais des craintes subsistent, notamment sur la question de la détérioration des ruisseaux Bury et Bégin.  

[/expand]

Énergie 

[expand title=»19) Une dépendance trop importante à l’égard des hydrocarbures» expanded=»true»]

Le nouveau Plan 2030 pour une économie verte se concentre principalement sur l’électrification des transports afin de réduire les émissions de gaz à effet de serre du Québec. Après l’industrie, le secteur des transports du Québec représente 30 % de l’utilisation finale de l’énergie ; en 2018, le Québec a consommé 165 000 barils d’essence par jour.

Malgré sa tentative d’électrification du secteur des transports, l’histoire récente du Québec ne montre pas de signes d’abandon des hydrocarbures. En 2018, les raffineries du Québec ont eu besoin d’environ 350 000 barils de pétrole brut par jour. Selon un rapport du Régulateur de l’énergie du Canada, le gaz naturel ne représentait que 14 % de la consommation énergétique du Québec en 2017, contre 40 % pour les produits pétroliers raffinés. Le même rapport révèle que le Québec a consommé environ de 591 millions de pieds cubes de gaz naturel par jour en 2018.  Pour avoir une véritable » économie verte «, le Québec doit réduire considérablement sa dépendance aux hydrocarbures, et pas seulement dans le secteur des transports. Des avancées sur ce point ont d’ailleurs été faites avec le récent projet de loi 21 qui vise à interdire la recherche et l’exploitation des hydrocarbures au Québec.

[/expand]

[expand title=»20) Transport des Hydrocarbures» expanded=»true»]

Le transport des hydrocarbures peut être très dangereux. N’oublions pas la catastrophe de Lac-Mégantic, lorsqu’un train transportant 7,7 millions de barils de pétrole brut du Dakota du Nord au Nouveau-Brunswick a tué 47 personnes. Un camion-citerne transportant du pétrole de Québec à Ottawa a pris feu aussi récemment que le 22 avril 2021.

En ce qui concerne le transport maritime, les ports du Québec voient entrer et sortir 25 millions de tonnes de pétrole brut et d’autres produits pétroliers par an, dont 89 % passent par les ports de Québec et de Montréal. Outre le risque de marées noires dévastatrices, les pétroliers représentent 13 % des émissions maritimes dans le monde, soit 114 millions de tonnes de CO2 (pour en savoir plus, consultez la rubrique «Expansion des nouveaux ports malgré la pollution causée par l’industrie du transport maritime»).

Il y a aussi la question des pipelines, qui est étudiée en détail dans la section intitulée «Sécurité des pipelines». Au Québec, certains des principaux pipelines comprennent la ligne 9 d’Enbridge d’une capacité de 300 millions de barils par jour, le pipeline Trans-Nord qui exporte 170 millions de barils par jour, le pipeline Saint-Laurent de Valero d’une capacité de 100 millions de barils par jour, et le pipeline Portland-Montréal dont les débits ont chuté en 2018 à 2,5 millions de barils par jour.

[/expand]

[expand title=»21) La sécurité des gazoduc» expanded=»true»]

Bien qu’il existe de nombreuses questions concernant les pipelines, notamment l’engagement du Québec à continuer d’utiliser des combustibles fossiles et les questions relatives aux terres que le pipeline traversera, le principal risque pour la sécurité des pipelines est leur potentiel de fuite. Bien que les sociétés pipelinières soient tenues de concevoir des programmes de protection pour prévenir et contrôler les déversements, ce taux à travers le Canada entre 2011 et 2014 était encore en moyenne de 1, 084 barils par an, soit l’équivalent de deux wagons-citernes. Entre 2004 et 2017, il y a eu 23 déversements de produits pétroliers raffinés ou de pétrole brut au Québec seulement. Non, ce nombre ne diminue pas avec le temps : 55 % des incidents pipeliniers québécois entre 2008 et 2018 se sont produits en 2017 seulement. À l’hiver 2021, Ottawa a annoncé qu’il investirait 500 000 $ dans la fabrication de drones par Les Systèmes Flyscan pour aider à détecter les déversements de pipelines. Cet investissement a été dépeint comme un pas vers une reprise verte, mais il ne fait que soutenir l’utilisation continue des pipelines. Pour éliminer les risques de déversement, les pipelines doivent cesser de fonctionner.

[/expand]

[expand title=»22) Utilisation insuffisante de la biomasse» expanded=»true»]

En 2011, 42 % du potentiel total d’énergie dérivée de la biomasse était réalisé, dont la majeure partie provenait de la biomasse forestière : le potentiel développé pour le bois de chauffage résidentiel, les déchets de transformation du bois, les rémanents, les déchets de pâte à papier et de papier et la liqueur usée était, respectivement, de  100 %, 89 %, 0 %, 63 % et 100 %. Au contraire, le potentiel énergétique de la biomasse urbaine (eaux usées municipales et déchets ménagers putrescibles) et de la biomasse agroalimentaire (déchets de culture, fumier, carcasses, et plus encore) n’a pratiquement pas été exploité. En 2020, la biomasse ne représentait que 7% de la production énergétique nationale du Québec . Pendant ce temps, le pétrole et le gaz naturel représentaient 50% de ses sources d’énergie. Par ailleurs, en 2019, 1,5 million de tonnes de déchets organiques  été envoyé à l’enfouissement, malgré les objectifs visant à réduire cette quantité à zéro d’ici 2020, et ce même si le pourcentage de matières organiques a augmenté depuis les dernières années.  Il y a encore beaucoup de travail à faire pour augmenter l’utilisation de la biomasse au Québec, et se concentrer sur la biomasse urbaine et agroalimentaire est un excellent point de départ.

[/expand]

[expand title=»23) Manque d’investissements dans les énergies renouvelables» expanded=»true»]

Bien que la quasi-totalité de l’énergie au Québec soit produite par l’hydroélectricité, les Québécois sont encore très dépendants du pétrole utilisé dans l’industrie et les transports. L’énergie est responsable de 70 % des émissions de gaz à effet de serre au Québec.

Des sources d’énergie supplémentaires seront nécessaires au Québec à mesure que les besoins en énergie augmenteront, surtout en hiver lorsque la demande d’électricité augmente et avec l’émergence des véhicules électriques. Il est peu probable que l’on continue à construire des barrages hydroélectriques, car ils sont beaucoup plus coûteux que les autres sources d’énergie renouvelable. Le solaire et l’éolien sont des options de productions d’énergies à partir de sources renouvelables intéressantes pour le Québec.  Avec toutes ces preuves menant vers l’énergie renouvelable, le gouvernement Legault finance un projet de gazoduc qui promeut la fracturation du gaz naturel comme moyen de réduire les émissions de gaz à effet de serre, croyant que l’électrification est plus difficile à réaliser. Pourtant, l’exploitation du gaz naturel par fracturation émet du méthane qui est un gaz à effet de serre 30 fois plus puissant que le CO2.

[/expand]

[expand title=»24) Refus de se désengager des combustibles fossiles» expanded=»true»]

L’Université McGill refuse de se désinvestir du secteur des combustibles fossiles. Les étudiants font pression sur ses banques (dont le Conseil d’administration de l’Université est dominé) pour qu’elles retirent leurs investissements dans les combustibles fossiles et en particulier, dans les sables bitumineux, et sur le Conseil des gouverneurs qui est investi dans des industries à forte intensité de combustibles fossiles.

Des pressions s’exercent sur la province de Québec pour qu’elle se dessaisisse de l’énergie fossile à mesure que s’intensifient les effets de l’acidification des océans causée par la combustion de combustibles fossiles. Aujourd’hui, les énergies fossiles représentent 1% du portefeuille de la Caisse de dépôt et placement du Québec ce qui équivaut à 4 milliards de dollars. Cependant, la Caisse s’est engagée à se débarrasser de ces investissements d’ici la fin de l’année 2022, afin d’éventuellement atteindre la carboneutralité de ses investissements d’ici 2050.

Plus d’informations :

https://www.ledevoir.com/societe/education/594315/energies-fossiles-les-pressions-persistent-pour-un-desinvestissement

https://climatejusticemontreal.ca/campaigns/follow-the-money

https://www.facebook.com/DivestMcGill/

[/expand]

[expand title=»25) Retard dans la construction de projets de biométhane» expanded=»true»]

Dès 2005, le Québec a reconnu les dangers du méthane rejeté par les décharges et a créé des programmes visant à réduire ou à valoriser le biogaz rejeté. En 2011, le Québec s’est fixé comme objectif de détourner tous les déchets organiques de l’enfouissement d’ici 2020. 10 ans plus tard, 1,5 million de tonnes y sont encore éliminées. En 2019, la production de biocombustibles ne représentait que 7 % des sources d’énergie du Québec. Ces chiffres sont beaucoup trop faibles.

Plus récemment, de nouveaux projets de biométhane ont commencé à voir le jour. La nouvelle Coop Agri-Énergie Warwick, dont la construction a débuté en 2020, devrait produire 2,3 millions de m3 de gaz naturel renouvelable. Le CBAQ de Québec, actuellement en construction, devrait traiter 86 000 tonnes de résidus alimentaires et 96 000 tonnes de biosolides par an à partir de 2023. L’usine de Rivière-du-Loup, qui est déjà en activité, produit environ 3 millions de m3 de biométhane liquéfié par an. Même en tenant compte du récent pic de nouveaux projets de biométhane et des investissements du Québec dans le domaine, plusieurs villes de la province, comme Montréal, trainent dans l’avancement de certains projets de biométhanisation.

[/expand]

[expand title=»26) Manque d’efficacité énergétique dans les bâtiments» expanded=»true»]

L’empreinte carbone des bâtiments a augmenté au fil des ans, puisque 51 % des bâtiments de la province dépendent de l’utilisation d’énergies fossiles. Dans les bâtiments commerciaux et institutionnels, 46% de l’énergie consommée était de source fossile. Ce pourcentage élevé est lié au code du bâtiment énergétique du Québec qui, jusqu’en 2020, n’avait pas été mis à jour depuis 1983. Selon les experts, les bâtiments en verre sont l’un des principaux responsables des émissions de gaz à effet de serre dans les centres urbains, en raison de la quantité d‘énergie nécessaire pour les refroidir. De plus, l’utilisation de substances réfrigérantes notamment dans la climatisation consomme énormément d’énergie et pose un  défi considérable pour la réduction de la consommation d’énergie dans les bâtiments. Ainsi, une baisse de consommation d’énergie fossile est possible dans le secteur du bâtiment en améliorant les stratégies de climatisation, en optant pour des matériaux de construction plus écologiques tels que le bois et en instaurant des normes environnementales strictes.

[/expand]

[expand title=»27) Intérêt pour les nouveaux projets de barrages hydroélectriques » expanded=»true»]

Un projet d’Hydro-Québec (une ligne de transmission de 100 km proposée de l’Estrie au Maine) devrait commencer sans consultation des Premières Nations. Les risques que cela peut avoir sur la Coalition Innu-Atikamekw-Anishnabeg sont qu’il y a eu plusieurs cas d’inondation sur leurs terres à cause des barrages. La montée des eaux met en danger leurs traditions de chasse et de transport. Un référendum tenu dans le Maine a toutefois mis sur pause le projet.

Le Québec est également très en retard dans l’application des lois de sécurité visant à contrôler les inondations printanières et à gérer le débit des rivières, même si les dommages causés par les inondations peuvent être très coûteux – rappelons l’inondation du Saguenay en 1996 qui a coûté à la province plus de 1,5 milliard de dollars en réparations.  Bien que les barrages hydroélectriques soient une source d’énergie renouvelable, les coûts environnementaux d’une inondation causée par un barrage sont importants. Lorsque des zones d’arbres, de tourbières et de sols sont détruites, le carbone stocké se décompose, ce qui libère du CO2 et du méthane dans l’atmosphère. Le coût environnemental de l’inondation d’un barrage, qui provoque la décomposition rapide des plantes, est l’augmentation des niveaux de mercure dans les poissons, ce qui peut avoir un impact négatif sur la santé humaine.

[/expand]

[expand title=»28) Manque de disponibilité des voitures électriques» expanded=»true»]

En 2015, le Québec avait prévu de mettre 100 00 véhicules électriques sur les routes d’ici 2020. À la fin de 2020, 92 000 véhicules électriques avaient été achetés, ce qui s’explique en grande partie par le coût de possession d’un véhicule. Les véhicules électriques ne représentent moins de 2 % de tous les véhicules achetés dans la province, ce qui peut être lié à l’offre limitée et aux modèles de véhicules. L’offre limitée signifie également que les Québécois doivent être placés sur une liste d’attente de plusieurs mois à un an avant de pouvoir obtenir leur véhicule électrique. Cette situation sera problématique dans les années à venir, car le Québec prévoit d’interdire la vente de tous les véhicules à essence d’ici 2035.

Le problème pour atteindre ces objectifs est que le coût de fabrication d’un véhicule électrique est supérieur au bénéfice, ce qui ne vaut peut-être pas la peine pour ces entreprises.

[/expand]

[expand title=»29) Manque de disponibilité des stations de recharge pour les véhicules électriques» expanded=»true»]

Bien que le Québec soit le chef de file canadien en matière d’immatriculation de véhicules électriques, il y a un manque de bornes de recharge pour ces véhicules : 6295 bornes pour l’ensemble de la province, dont 462 rapides, et ce en date de 2021. Il y a encore beaucoup de recherches à faire pour rendre ces stations plus accessibles et pratiques pour les consommateurs. En 2018, le Québec a modifié le code de l’électricité pour obliger les constructeurs à inclure un câblage pour la recharge des VE dans les logements et offrir des remises aux logements existants qui souhaitent en installer. Cependant, les bâtiments existants plus anciens peuvent ne pas disposer de l’infrastructure permettant l’installation d’une station de recharge.

Des régions de la province, comme l’Abitibi-Témiscamingue, explorent les possibilités d’obtenir des autobus électriques. Cependant, en plus des coûts d’un autobus électrique, l’infrastructure pour les stations de recharge n’est pas encore disponible ou fiable pour en faire une réalité.

[/expand]

[expand title=»30) Les émissions des raffineries de pétrole» expanded=»true»]

La majeure partie de l’essence consommée au Québec est raffinée dans la province. En 2017, les émissions de gaz à effet de serre du Québec provenant du secteur pétrolier et gazier étaient de 2,1 MT CO2e. Deux raffineries (Valero Energy et Suncor Energy) représentent 10 % des émissions de gaz à effet de serre du secteur industriel. Suncor a récemment investi plus d’argent pour augmenter sa capacité de production à 203 000 barils par jour d’ici 2021, puis pour l’améliorer afin d’ajouter potentiellement de 20 000 à 30 000 barils par jour d’ici 2024-2025, ce qui augmenterait encore les émissions. Ironiquement, le directeur du développement durable de Suncor a été nommé » champion du climat » et a été félicité pour avoir fait progresser le Canada vers des émissions nettes nulles, malgré l’augmentation de la production de la société pétrolière.

[/expand]

Nourriture et Agriculture 

[expand title=»31) Les impacts de l’élevage intensif» expanded=»true»]

Au Québec, il y a plus de 10 075 exploitations bovines, dont la moitié sont des fermes laitières, ce qui fait du Québec le plus grand producteur au Canada. Bien que la production de bœuf dans la province représente 4 % de la production canadienne, la production de veau en représente 80 %. La production de bétail nécessite d’énormes quantités de terres pour la production d’aliments pour les animaux, et est susceptible d’être cultivée en monoculture, ce qui peut causer l’érosion du sol et avoir des impacts négatifs sur l’écosystème du sol.

Les producteurs de lait du Québec demandent aux agriculteurs de cesser d’enrichir l’alimentation de leurs vaches avec de l’huile de palme, ils demandent également au gouvernement d’interdire l’importation de produits laitiers où il y a eu des traces d’huile de palme dans l’alimentation animale. Bien que cela se fasse depuis plus de dix ans (pour fournir aux vaches un supplément d’énergie), le ministre de l’Agriculture a affirmé qu’il n’était pas au courant de cette pratique. L’ingestion d’huile de palme dans leur alimentation peut provoquer des maladies cardiaques chez les vaches, mais on sait très peu de choses sur l’impact sur les animaux. La principale préoccupation concerne l’impact de la production d’huile de palme sur l’environnement et la façon dont elle influence la vie des populations autochtones dans différentes parties du monde. De plus, le principal impact environnemental de l’élevage bovin est l’émission de méthane, qui est un sous-produit naturel de la digestion des aliments formé dans le tractus intestinal des vaches.  Selon un rapport de 2015, plus de 27 % des émissions de méthane du Canada proviennent de l’agriculture, la majorité de ces émissions étant attribuée à celles formées par les vaches.

En 2022, le Québec était le premier producteur de porc, représentant 40% de l’abattage de porcs au Canada. Une porcherie de 4000 porcs doit être installée à Maricourt ce qui inquiète les citoyens sur la qualité de l’eau dans la région. Les producteurs veulent éviter une évaluation du BAPE, car cela mettrait en péril leur gain potentiel de profit. Plus récemment, le gouvernement du Québec a autorisé un projet de porcherie à Saint-Adelphe comptant plus de 12 000 bêtes, et ce sans une évaluation du BAPE, ce qui soulève certaines craintes parmi les citoyens. Certains des risques associés à la production porcine sont la propagation d’agents pathogènes et de maladies comme les cas de grippe porcine qui peuvent infecter les personnes vivant à proximité des fermes porcines comme les travailleurs. Les déchets bruts et non traités du bétail sont couramment utilisés comme engrais pour faire pousser les aliments consommés par les humains. Toutefois, les méthodes d’élimination du fumier sont mal surveillées et documentées, ce qui peut entraîner des problèmes de santé tels que la contamination de l’eau potable par la bactérie E. coli.

[/expand]

[expand title=»32) La dégradation des sols» expanded=»true»]

La dégradation des sols est un problème mondial. Les pratiques agricoles industrielles favorisent la monoculture, qui produit un meilleur rendement, mais nécessite davantage de travail du sol (voir la section «Monocultures»). Or, le labourage fragilise les sols et augmente le besoin en pesticides chimiques. En fait, les Nations unies ont constaté que, si les exploitations agricoles conservent leurs habitudes, la couche arable de la planète aura disparu dans 60 ans. C’est un problème que nous constatons déjà au Québec.

La terre noire du Québec, responsable de certains des meilleurs rendements du pays, s’érode à un rythme de 2 cm par an, ce qui ne laisse que 50 ans avant qu’elle ne disparaisse. Les experts accusent les pratiques agricoles et l’étalement urbain, qui ont détruit 528 kilomètres carrés de terres naturelles dans le sud du Québec, où se concentrent les terres noires. Pour ne rien arranger, la dégradation des sols libère des gaz à effet de serre et entraîne la disparition des zones humides.

Une technique agricole connue sous le nom d’agriculture régénérative s’est avérée capable d’améliorer la santé des sols, mais les sociétés d’agriculture industrielle semblent y résister, car elle pourrait réduire leurs profits.

Pour en savoir plus sur l’agriculture régénérative, cliquez ici :

L’agriculture régénératrice pour les cultures

L’agriculture régénératrice pour les bovins

[/expand]

[expand title=»33) L’utilisation des pesticides» expanded=»true»]

Le glyphosate, un ingrédient commun de l’herbicide Round Up, utilisé sur les cultures de maïs, de soja et de canola au Canada, a été associé à des cancers, à l’infertilité et à des maladies du foie. Malgré les risques associés au glyphosate, il n’a été interdit qu’au Québec dans l’industrie forestière et continue d’être utilisé en agriculture. Santé Canada, qui n’a identifié «aucun risque majeur» lié à cet herbicide, a continué d’en homologuer l’utilisation pendant encore 15 ans. Cependant, comme le glyphosate a été interdit dans de nombreux pays européens, le Canada a plus de mal à exporter ses produits (en particulier les produits céréaliers), d’autant plus que de plus en plus de personnes exigent un environnement sans glyphosate. En raison de l’utilisation continue du glyphosate sur les cultures, les mauvaises herbes ont développé une résistance à cet herbicide. Au Canada, plus de 75 mauvaises herbes sont devenues résistantes aux herbicides, ce qui peut entraîner une perte de rendement et la nécessité d’utiliser davantage de produits chimiques, ce qui peut être très coûteux pour les agriculteurs.

L’utilisation du glyphosate ainsi que d’autres pesticides, dont l’atrazine et les néonicotinoïdes, a été constatée dans près de 100 % des échantillons prélevés dans des rivières situées à proximité de fermes agricoles au Québec. De plus, la présence de certains de ces pesticides dépassait la quantité «normale» pour la qualité de l’eau. Dans des rivières comme la Yamaska, la Mascouche ou l’Acadie, les chercheurs avaient découvert 20 à 30 types de pesticides, dont plusieurs pourraient être nocifs pour la vie aquatique qui réside dans ces eaux, ainsi que pour la flore et la faune qui en dépendent. Malgré les effets nocifs, Santé Canada n’a pas imposé d’interdiction sur les pesticides comme le néonicotinoïde parce qu’il estime qu’il ne présente aucun risque pour la santé humaine et l’environnement.

Des études récentes ont montré que la cause de la maladie de Parkinson (qui touche une personne sur 500 au Canada) est liée à une exposition à long terme à des pesticides, notamment le paraquat (utilisé pour tuer les mauvaises herbes) et le chlorphrifos (utilisé pour tuer les insectes). Le nombre d’agriculteurs québécois qui développeront la maladie de Parkinson devrait doubler d’ici 2040. Malgré ces risques, le premier ministre Legault n’a pas interdit l’utilisation des pesticides, car il estime que la question doit être examinée plus en profondeur avant que le gouvernement puisse prendre des mesures. Cependant plusieurs municipalités au Québec, comme Laval et Montréal ont interdit l’utilisation et la vente de plusieurs pesticides, dont les glyphosates.

[/expand]

[expand title=»34) La pollution de l’eau par l’agriculture» expanded=»true»]

Le phosphore se trouve couramment dans les engrais et le fumier, deux éléments courant dans l’agriculture québécoise. Les pluies peuvent transporter le phosphore vers les eaux avoisinantes, un phénomène appelé » ruissellement des engrais «, qui peut entraîner l’eutrophisation (pour en savoir plus, consultez les sections » Dégradation des lacs » et » Diminution de la biodiversité des lacs «). Essentiellement, l’augmentation des nutriments stimule la prolifération des algues, qui créent à leur tour des environnements hypoxiques connus sous le nom de zones mortes.

Malheureusement, le Québec est un très gros utilisateur d’engrais, surtout par rapport au reste de l’Amérique du Nord avec des normes sur le phosphore qui sont très permissives. L’indulgence de la réglementation est largement due au fait que les fabricants d’engrais ont des sièges à la table des décisions. Les effets sont mesurables. Entre 2017 et 2019, les neuf stations d’analyse le long du fleuve Saint-Laurent ont signalé plus de 10 % d’échantillons contenant des concentrations de phosphore supérieures aux lignes directrices, dont six ont signalé de 50 % des échantillons. Entre Saint-Augustin et Saint-Charles, le lac Saint-Augustin est classé comme étant eutrophe, tandis que les six autres lacs sont mésotrophes à mésos-eutrophes (à mi-chemin de l’eutrophie). La qualité de l’eau continuera de se dégrader si les règlements sur l’agriculture ne sont pas renforcés, ce qui est peu probable avec des chercheurs de profits à la table des décisions.

[/expand]

[expand title=»35) Dézonage des terres agricoles» expanded=»true»]

Au Québec, les terres agricoles ne représentent que 2 % de la masse terrestre de la province. Malheureusement, il y a une énorme demande de rezonage des terres agricoles pour des ensembles résidentiels, des projets économiques, l’occupation de terres par des non-agriculteurs, etc. Les sociétés de développement ont tendance à construire sur des terres agricoles parce que c’est moins cher que de décontaminer des terres industrielles. De plus, comme il y a moins de terres disponibles, le prix de l’hectare des terres agricoles a augmenté de façon spectaculaire au cours des dix dernières années, passant de 6 280 à 21 446 dollars en 2015. Ce chiffre continue d’ailleurs de monter alors qu’en 2019, où en Montérégie-Est, le prix moyen d’un hectare était de 36 098$.  Les risques associés à cette situation sont qu’une fois que les terres agricoles cultivables ont été pavées, il faudrait plusieurs siècles pour que le sol se régénère. La municipalité de Neuville (populaire pour son maïs sucré) a risqué de perdre 50 % de ses terres agricoles pour faire place à des projets d’ensemble résidentiel. Bien que le projet ait été refusé, il existe un risque continu pour les agriculteurs, qui même si une petite partie de leurs terres était dézonée, cela pourrait avoir un impact négatif sur les taux de production et les capacités des agriculteurs. En 2019, un projet résidentiel a été proposé pour construire 28 000 nouvelles unités de logement, sur plus de deux kilomètres carrés des dernières terres agricoles à Charlesbourg, au Québec. Bien que l’Union des producteurs agricoles du Québec fasse pression sur la ville pour qu’elle se concentre sur des projets de développement dans des zones déjà zonées.

Au début de l’année 2021, Google a annoncé qu’il construirait son premier centre de données canadien à Beauharnois sur 62,4 de terres actuellement zonées à des fins agricoles. Le gouvernement du Québec accordera 3,54 $ à l’Union des producteurs agricoles afin de relocaliser l’activité agricole sur un terrain équivalent appartenant à Hydro- Québec et adjacent au projet de construction proposé.

Plus d’informations :

[/expand]

[expand title=»36) Monocultures» expanded=»true»]

Au cours des 50 dernières années, la taille des exploitations agricoles canadiennes a presque doublé, mais la diversité des cultures a diminué. Les terres agricoles sont principalement dominées par quatre cultures : le soja, le blé, le riz et le maïs. Au Québec, en 2016 il était rapporté que 4 millions de tonnes de maïs ont été cultivées (une augmentation par rapport aux 250 000 tonnes de 1973) et plus de 800 000 tonnes de soja ont été cultivées (par rapport aux 50 000 tonnes de 1990) – exportant 75 % de leur récolte. Parce que ces quatre cultures sont considérées comme des monocultures, elles nécessitent souvent de grandes quantités de produits chimiques qui sont nocifs pour l’environnement. Ces cultures nécessitent plus d’engrais pour compenser la perte plus importante de nutriments, plus de pesticides en raison d’une augmentation des problèmes de parasites, et nécessitent plus d’eau que les cultures diversifiées en raison de la réduction de la rétention d’humidité du sol. D’autres problèmes liés aux monocultures sont la réduction de la biodiversité, la fragilisation des habitats et le recours à des machines lourdes qui compactent les sols moins organiques et favorisent l’érosion des sols. En outre, les terres deviennent moins fertiles, ce qui rend très difficile la croissance d’autres cultures sur le même sol.

En raison de l’utilisation d’engrais et de pesticides, de nombreux insectes et oiseaux sont menacés par la limitation des sources de nourriture et la production de monocultures elles-mêmes ne laisse pas beaucoup de possibilités d’expansion de la biodiversité.

Malgré l’impact environnemental des monocultures, les aides publiques (notamment un prêt agricole, une assurance de stabilisation et une assurance récolte) ont permis aux monocultures d’exister au fil du temps. Des propositions ont été faites pour diversifier les terres agricoles canadiennes, mais aucune n’a eu la même valeur financière que les monocultures, c’est pourquoi elles continuent d’exister.

Plus d’informations :

[/expand]

[expand title=»37) Manque de capacité de production en serre» expanded=»true»]

Au cours des dix dernières années, la production de légumes de serre a augmenté au Canada, mais le Québec ne représente que 7 % de la superficie des serres, contre 70 % en Ontario. En raison de ce faible pourcentage, il est difficile pour le Québec d’être compétitif. Pour que ces productions aient du succès, il faudrait que le gouvernement accorde des crédits d’impôt. La plupart de ces serres produisent des tomates, des poivrons et des concombres. Bien que le Québec puisse produire des tomates en quantité suffisante, il est peu probable qu’il puisse fournir des fruits tropicaux, des légumes ou des bananes, du moins pas de sitôt. Si les Québécois veulent manger des produits locaux et de saison, ils devront prendre ce qu’il est possible de produire. En plus des serres, le Québec doit utiliser davantage les cultures sous abri, ce qui convient bien à la production de carottes, de pommes de terre et d’oignons, et permettra à la province de prolonger les saisons de croissance.

Le risque de produire des fruits et légumes toute l’année est de savoir si la production pourra soutenir le marché local ou si elle sera exportée. Pour certaines cultures, comme le chou, la production québécoise ne correspond pas à la consommation et est donc exportée. Cependant, la production d’épinards ne répond qu’à 17 % de la demande, tandis que celle de fraises en satisfait 44 %.

De nombreuses serres de la province dépendent encore des gaz combustibles fossiles pour chauffer et éclairer leurs installations. En 2020, une proposition a été faite pour que la réduction du tarif de l’électricité de 0,10 $ à 0,0559 $  pour l’éclairage photosynthétique et le chauffage des serres, soit élargie à plus de 1000 serres au Québec. Cette décision contribue à stimuler la croissance de l’industrie. Le coût de l’électricité est l’une des principales raisons pour lesquelles un grand nombre de producteurs de serres ne fonctionnent pas en hiver en raison des coûts élevés de l’électricité. Il faut faire plus de recherche sur la façon de moderniser les entreprises, et aussi offrir une formation pour avoir plus de spécialistes capables de gérer une technologie de pointe. Un autre défi, alors que la production en serre augmente au Québec, est le manque de personnel. Beaucoup de gens de la région ne veulent pas travailler dans les serres à cause des bas salaires, alors le Québec embauche des gens de l’étranger. Malheureusement, pendant la pandémie de COVID-19, il y a eu beaucoup de difficultés pour les personnes voyageant au Québec.

[/expand]

[expand title=»38) L’inaccessibilité aux légumes biologiques» expanded=»true»]

Grâce aux mesures incitatives provinciales qui permettent de payer les producteurs agricoles pour qu’ils convertissent leurs terres en production biologique, le nombre d’agriculteurs biologiques au Québec est passé à 2337 en 2019, soit le plus élevé de tout le Canada. L’agriculture biologique consiste à produire des aliments sans utiliser de produits chimiques fabriqués par l’homme (c’est-à-dire des pesticides et des engrais). Cependant, l’utilisation de fumier en agriculture biologique peut être un facteur de propagation de bactéries comme E. coli et la salmonelle. Au cours des dix dernières années, le Canada a connu davantage de rappels de produits biologiques en raison de ces facteurs.

Un autre problème lié aux aliments biologiques est qu’ils sont généralement plus chers que les produits non biologiques (entre 20 et 60 %). L’augmentation des prix s’explique par l’absence de produits chimiques dans la production, ce qui entraîne un coût plus élevé pour les agriculteurs. De plus, pour que les produits puissent recevoir une certification biologique de l’Agence canadienne d’inspection des aliments, l,un des facteurs est que les vendeurs, les transporteurs et les agriculteurs doivent s’assurer et prouver que leurs produits biologiques n’ont pas été en contact avec des produits non biologiques pendant le stockage ou le transport. Bien que la demande d’aliments locaux soit en hausse au Canada, de nombreuses personnes ont tendance à privilégier le prix par rapport au produit et à acheter un produit importé, car il est généralement moins cher. Il existe également une concurrence entre les produits étiquetés » biologiques » et » naturels » qui peut semer la confusion chez les consommateurs. Les producteurs de produits «naturels» ne sont pas tenus de respecter les mêmes normes que les agriculteurs biologiques et peuvent donc vendre leurs produits moins chers.

[/expand]

[expand title=»39) Absence de représentation adéquate des agriculteurs» expanded=»true»]

Le Québec n’a qu’une seule organisation qui représente ses producteurs agricoles. L’Union des Producteurs Agricoles représente environ 42 000 agriculteurs québécois, tous les producteurs forestiers et représente 90 sections locales, 12 fédérations régionales, 130 syndicats et 26 groupes spécialisés. C’est le seul organisme officiel qui parle au nom de tous les producteurs agricoles et forestiers du Québec. Tous les agriculteurs du Québec ont l’obligation de payer une cotisation à l’UPA. En vertu de la loi 85, si un agriculteur ne paie pas cette cotisation, il n’obtiendra pas son remboursement d’impôt foncier. Ce modèle de monopole est unique au Canada et n’existe nulle part ailleurs dans le monde. Le problème d’avoir un monopole des syndicats est qu’ils favorisent les plus grandes fermes qui ont de grandes échelles de production ou qui ont de grandes quantités pour l’exportation. Les quotas imposés par l’UPA sont trop chers pour les petites exploitations qui viennent de démarrer, et le financement agricole n’est accordé qu’aux agriculteurs ayant une production à grande échelle. Alors que les gens ne veulent pas mettre fin à l’UPA, ils veulent la diviser en plus petits syndicats pour donner à d’autres producteurs, plus locaux, une chance d’être compétitifs. Bien que le gouvernement du Québec cherche à être plus autosuffisant, surtout à la lumière de la pandémie de Covid-19, ce sera difficile si le monopole de l’UPA subsiste. Selon le cofondateur de l’Union paysanne Roméo Bouchard, en 1985, la province était autosuffisante à 80 %, mais en raison de la perte de nombreuses petites fermes sous l’UPA, ce chiffre a considérablement diminué pour atteindre 30 %.  Un autre facteur négatif du monopole de l’UPA serait sa concentration sur l’exportation de produits agricoles subventionnés (comme le porc au Québec), ce qui réduit également la souveraineté alimentaire et augmente la dépendance aux importations alimentaires.

[/expand]

[expand title=»40) Choisir les entreprises au détriment des exploitations agricoles familiales» expanded=»true»]

Les lois agricoles actuelles du Québec découragent la petite agriculture locale et ouvrent la voie aux fermes industrielles. La Loi sur la protection du territoire et des activités agricoles y parvient de deux façons : L’article 28 interdit la division d’un seul lot et l’article 29 interdit la division de deux lots contigus. Cela signifie qu’une petite section d’un lot ne peut être vendue même si la zone n’est pas utilisée, car cela entraînerait la division du lot. Cela signifie également que, lorsqu’un propriétaire achète deux lots voisins, même s’ils sont divisés par une route ou une rivière, ils deviennent fusionnés pour toujours et ne peuvent être divisés à l’avenir, conformément à l’article 28.

Cela illustre la préférence du Québec pour les grandes exploitations agricoles industrielles et rentables. Par exemple, lorsqu’un agriculteur de Sainte-Anne-de-la-Rochelle a tenté de vendre l’érablière située sur sa terre, n’ayant pas pu atteindre le quota. La MRC concernée a refusé la demande, car elle s’inquiétait du potentiel de rentabilité d’une entreprise sur un si petit terrain.

Pourtant, le Québec devrait faire ce qu’il peut pour soutenir les agriculteurs locaux. De manière générale, les exploitations familiales sont habituellement plus durables que l’agriculture industrielle, car elles ne sont pas uniquement motivées par le profit. En outre, en tant que province qui s’est toujours engagée à créer des emplois pour ses citoyens, il semble logique de soutenir les agriculteurs locaux plutôt que de se concentrer sur les fermes industrielles. Le projet de loi 103 voté en 2021 permet le morcellement des terres, ce qui permettrait de réduire la taille des exploitations agricoles pour y favoriser des activités agricoles émergentes et des exploitations familiales. Cependant certains craignent que cela accélère l’étalement urbain et réclame donc des garanties que les terres morcelées soient à des fins de productions agricoles.

[/expand]

[expand title=»41) Les accords commerciaux découragent la production locale» expanded=»true»]

Le Québec est impliqué dans plusieurs accords commerciaux qui réduisent ou éliminent complètement les tarifs. Ces accords reposent sur le libre-échange, qui incite les pays à investir dans les produits pour lesquels ils ont un avantage comparatif (produits qu’ils peuvent produire à un coût inférieur à celui des autres pays en raison de bassins de main-d’œuvre spécialisée, de l’abondance des ressources, de facteurs climatiques, etc.) L’objectif du libre-échange est donc de rendre disponibles le plus grand nombre de produits au moindre coût. Ce qui, à bien des égards, décourage la production locale du Québec.

Entre 2009 et 2013, le Mexique a augmenté sa production de bleuets de 537 %. Contrairement au Québec, dont la saison de croissance est courte en raison de notre climat frais, le Mexique peut produire des bleuets toute l’année, ce qui les rend compétitifs par rapport aux bleuets du Québec. Le même type de concurrence existe entre le Québec et l’Europe pour la production de fromage. Les importations de ce genre, sans barrières commerciales pour égaliser les chances, rendent les produits québécois plus chers et, en fin de compte, les Canadiens ont tendance à choisir l’option la moins chère, même si elle n’est pas locale. Cela oblige les agriculteurs québécois à augmenter leur rendement au moyen de pesticides ou à recevoir une compensation du gouvernement, ce qui n’est pas une solution à long terme – il est absurde de réduire le coût des produits pour le public puis de compenser les agriculteurs avec l’argent des contribuables. En fin de compte, les accords de libre-échange affectent notre souveraineté alimentaire et ne profitent qu’aux entreprises.

[/expand]

[expand title=»42) L’élevage des animaux à petite échelle n’est pas autorisé» expanded=»true»]

Au Québec, le système de quotas empêche l’élevage d’animaux à petite échelle. Le système de quotas est basé sur la gestion de l’offre, qui fixe des limites à la production pour s’assurer que l’offre répond à la demande (pour en savoir plus sur la gestion de l’offre au Canada, cliquez ici). Les quotas s’appliquent au poulet, aux œufs, à la dinde et au lait du Québec, sans lesquels ils ne peuvent être vendus. Les agriculteurs québécois peuvent être exemptés de ces quotas si leur production est suffisamment faible – les agriculteurs peuvent produire 99 poulets, 99 poules pondeuses et 25 dindes sans quotas. Malheureusement, ces nombres sont trop faibles pour pouvoir vendre et faire des profits en tant qu’agriculteurs artisans. Un agriculteur dit que sa famille mange 60 à 70 poulets, et que le reste est dépensé en dîners avec des amis, ce qui rend pratiquement impossible la réalisation de bénéfices.

En outre, il existe également des quotas minimums pour ceux qui produisent au-delà des limites exemptes de quotas. Ces quotas sont limités, souvent indisponibles et incroyablement chers. En 2017, les quotas minimums étaient de 775 poulets, 300 dindes si en dehors du système de vente centralisé, dont les quotas se vendaient 900 $ pour 75 poulets et 500 $ pour 6 dindes. Notez que le quota minimum de poulets était de 7750 avant 2010, et en raison de politiques strictes de transfert de quotas, aucun nouveau petit agriculteur n’était entré avec le nouveau quota de 2010 en 2017 (lisez plus sur le système de quotas du Québec ici). Ce système de quota limite donc les pratiques d’élevages à petite échelle.

Les faibles limites d’exemption couplées aux quotas indisponibles (et, par conséquent, coûteux) découragent directement les petits élevages. De plus, l’UPA, qui est le seul syndicat représentant les agriculteurs québécois, favorise la production à grande échelle en finançant les grandes exploitations agricoles (pour en savoir plus, lisez la section «Monopole des syndicats»).

[/expand]

[expand title=»43) Manque d’investissements dans la recherche et le développement» expanded=»true»]

L’agriculture québécoise peut bénéficier de la recherche et du développement pour rendre ces pratiques plus durables. Par exemple, les céréales doivent être séchées avant d’être stockées pour éviter qu’elles ne pourrissent. De nombreux agriculteurs québécois dépendent encore du propane pour le séchage des grains, comme on a pu le constater lors de la grève du CN en 2019, alors que les agriculteurs risquaient de perdre leurs récoltes. Cependant, penser que notre production de céréales dépend des hydrocarbures nous rappelle notre » surdépendance aux hydrocarbures » (lire à ce sujet la rubrique » Énergie «). En attendant, d’autres technologies de séchage des grains existent, comme le séchage naturel à l’air et le séchage solaire des grains.

Les tracteurs québécois ont peut-être eux aussi besoin d’un nouveau départ. Outre l’achat de tracteurs électriques entièrement neufs, dont le coût peut osciller autour de 100 000 $, des recherches peuvent être menées en vue d’une éventuelle conversion des tracteurs diesel à l’électricité. Même le nouveau tracteur John Deere alimenté par câble offre de nouvelles perspectives sur l’avenir de l’agriculture durable en abandonnant la batterie au lithium (pour en savoir plus sur les dangers de l’exploitation du lithium, lisez «Plan inadéquat pour réduire les émissions de gaz à effet de serre» et «Impacts environnementaux sous-estimés des véhicules électriques»).

L’avènement des désherbeurs automatiques peut réduire la nécessité d’utiliser des herbicides en éliminant efficacement les mauvaises herbes sans avoir recours à la main-d’œuvre. Ceci est bénéfique, car les mauvaises herbes peuvent devenir résistantes aux herbicides avec une utilisation continue, et elles sont également toxiques pour les humains et l’environnement.

Dans l’ensemble, le Québec pourrait bénéficier de la recherche et du développement en agriculture pour en faire une industrie plus durable.

[/expand]

[expand title=»44) Les OGM développés dans l’intérêt des entreprises» expanded=»true»]

Un organisme génétiquement modifié (OGM) est une plante ou un animal (ou un autre organisme) dont les gènes ont été modifiés en laboratoire pour former un nouvel organisme qui n’existe pas dans la nature. Au Québec, les trois principaux OGM sont le maïs, le soya et le canola. Depuis 1999, la production de chacun d’entre eux au Québec a augmenté, le canola et le maïs génétiquement modifiés représentant la quasi-totalité de leur production à l’échelle de la province. L’un des principaux avantages présumés des OGM est la possibilité d’augmenter le rendement, ce qui peut entraîner une diminution des coûts alimentaires. Cela se fait en augmentant la résistance aux virus et la tolérance aux herbicides et aux pesticides. Cependant, selon un rapport de 2016, les avantages présumés ne se concrétisent pas. Tout d’abord, il n’y a aucune preuve que les OGM ont augmenté les rendements. Preuve ou pas, les prix des aliments ont continué à augmenter dans tout le Canada depuis l’introduction des OGM. Ainsi, les OGM n’ont pas réussi à réduire les prix des aliments. De plus, la vente d’herbicides à travers le pays a augmenté de 199% entre 1999 et 2016. Non seulement les herbicides (et les pesticides) sont mauvais pour l’environnement et pour la santé, mais ils peuvent entraîner l’apparition de mauvaises herbes résistantes aux herbicides, ce qui se traduit par une diminution du rendement et une augmentation des coûts (pour en savoir plus, consultez la rubrique » Utilisation des pesticides «).

En outre, l’industrie manque de transparence. Premièrement, lorsque de nouveaux OGM arrivent sur le marché, les tests de sécurité sont effectués par les entreprises elles-mêmes, et non par Santé Canada. Deuxièmement, les étiquettes ne sont pas tenues de distinguer les OGM, bien que 88 % des Canadiens souhaitent le contraire.

Bien que d’autres avantages potentiels puissent découler des OGM à l’avenir, comme l’augmentation de la teneur en nutriments, la réduction des allergènes et l’amélioration des systèmes de production alimentaire, il semble que les OGM soient principalement destinés à un usage commercial pour le moment et améliorer leurs résistances aux herbicides et pesticides.

[/expand]

Déchets 

[expand title=»45) Manque d’infrastructures pour les déchets» expanded=»true»]

Les infrastructures de gestion des déchets du Québec sont insuffisantes pour traiter les déchets générés de manière durable. Pour commencer, les communautés du Nunavik doivent faire face à plusieurs contraintes liées aux infrastructures, comme le manque de routes pour acheminer les déchets recyclables de village en village ou encore un manque de ressources humaines pour s’occuper des opérations de recyclage. Il n’y a pas d’incinérateurs et donc les déchets sont brûlés à ciel ouvert et aucune étude n’a été faite afin d’observer les impacts de ces pratiques sur l’environnement et sur la santé des habitants à proximité d’où les déchets sont incinérés. Ainsi, le Québec devra investir dans l’infrastructure des déchets dans le Nord s’il veut vraiment réconcilier les deux communautés.

De plus, le Québec manque cruellement d’infrastructures de recyclage. Jusqu’en 2018, le Québec exportait 60 % de ses matériaux recyclables vers la Chine – seuls 40 % étaient recyclés dans la province. La Chine a refusé de continuer à accepter les expéditions en partie parce que les déchets y étaient souvent mélangés. Cela signifie un manque de sensibilisation (ou un manque d’incitation) aux bonnes habitudes de recyclage des Québécois. Les matières dangereuses trouvées dans un centre de recyclage à Gatineau en sont un exemple. De plus, en 2019-2020, 1,2 million de tonnes de matières recyclables ont plutôt été envoyées à l’enfouissement. Cela signifie également un manque d’infrastructures au Québec pour traiter les matériaux recyclables ici. Après le refus de la Chine d’accepter les envois, Montréal s’est tournée vers de nouveaux marchés en Asie, notamment l’Inde, l’Indonésie et la Corée, pour y expédier des matériaux. En quelques mois seulement, près de 8 000 tonnes de matériaux qui auraient normalement été expédiés en Chine se sont accumulées.

Bien que l’accent soit généralement mis sur les zones densément peuplées, il est évident que le Québec manque d’infrastructures de gestion des déchets essentielles sur l’ensemble de son territoire. Pour faire une différence significative à l’échelle mondiale, le Québec devra investir dans de nouvelles technologies pour traiter ses propres déchets. Cela permettra au Québec d’être responsable de ses déchets et, espérons-le, d’encourager la réduction des déchets à la source.

[/expand]

[expand title=»46) Dépendance excessive à l’égard de programmes de recyclages défaillants» expanded=»true»]

Avec l’arrivée sur le marché d’un si grand nombre de nouveaux types de plastiques et de matériaux, il devient de plus en plus difficile pour le consommateur moyen de savoir ce qui va dans la poubelle de recyclage et ce qui est à jeter. Il y a également un manque de normalisation et de responsabilité avec les marques individuelles qui ajoutent des étiquettes et des allégations sur leurs produits, mais n’ont pas de certification par une tierce partie, ce qui signifie que ce qu’elles prétendent être recyclables peut en fait ne pas être accepté par certaines installations de recyclage. L’étiquetage des produits est également préoccupant, car les programmes de recyclage individuels peuvent choisir de ne pas recycler certains matériaux (même s’ils précisent qu’ils sont recyclables) ou ne pas être en mesure de le faire pour diverses raisons, ce qui fait que les produits sont jetés à la poubelle.

Parce que les gens sont confus, ils finissent par jeter tout ce qu’ils trouvent dans les poubelles en supposant que cela sera trié par quelqu’un dans les installations de recyclage plus tard. De nombreuses personnes au Québec pensent qu’il incombe aux installations de tri de passer en revue les articles et de décider de ce qui peut être recyclé, ce qui permettrait de garantir que sur les 485 000 tonnes de matériaux envoyés aux usines, 18 % sont rejetés, triés ou non recyclés. Le problème avec cette approche est que le mélange de produits recyclés (ou sales) peut provoquer une contamination qui peut ruiner les livres de matériaux recyclables. Bien qu’il ne soit pas le plus élevé sur l’échelle des taux de contamination pour le recyclage résidentiel au Canada, le taux de Montréal est de 7,3 %.  Les groupes environnementaux soulignent que l’industrie du recyclage devrait réintroduire le concept de séparation des matières recyclables par les citoyens afin de faciliter le tri dans les installations de recyclage et de réduire le risque de contamination. Cependant, à Montréal, ce processus a été arrêté il y a des décennies parce qu’on croyait qu’en faisant en sorte que les citoyens jettent tout dans un seul bac, on encouragerait les habitudes de recyclage dans la ville.

Des études ont montré que 926 000 tonnes de matériaux recyclables sont consommées chaque année dans les foyers, mais que plus d’un tiers de ces matériaux sont jetés à la poubelle. Les raisons en sont que les gens ne s’en soucient pas, qu’il est trop difficile pour eux de recycler, ou qu’ils savent que de nombreux objets ne seront pas recyclés de toute façon. En conséquence, les déchets s’accumulent dans les décharges, sont brûlés ou s’ajoutent aux îles qui sont déjà pleines de déchets plastiques. Le problème des matériaux recyclables qui ne sont pas éliminés correctement est qu’ils peuvent se retrouver dans des endroits où ils devraient être, comme le bord de la route. Un agriculteur du Grand-Saint-Esprit constate une augmentation des canettes et des bouteilles en métal jetées dans ses champs par les automobilistes. Ces champs sont les cultures utilisées pour nourrir ses vaches, qui, si elles ne sont pas ramassées, peuvent être récoltées, hachées et données aux vaches, ce qui peut être mortel pour les animaux. Bien que des amendes existent, elles ne sont peut-être pas assez élevées pour décourager l’augmentation des déchets jetés à l’extérieur des voitures.

[/expand]

[expand title=»47) Le manque de compostage» expanded=»true»]

Le taux de compostage au Québec est décourageant. En 2020, 1,5 million de tonnes de déchets organiques ont été envoyées à l’enfouissement malgré le plan du gouvernement visant à ce que ce nombre atteigne zéro d’ici là – ce qui équivaut à 60 % des déchets de la province. Ce n’est pas étonnant, alors que seulement 57 % des Québécois avaient accès à des services de collecte des déchets alimentaires. Les données de 2018 montrent que seulement 31 % des déchets organiques sont compostés. En dehors du secteur résidentiel, seulement 5 % des déchets organiques sont compostés. Aussi, le secteur des matières résiduelles fut responsable d’environ 5,8% des émissions de GES au Québec. Il s’agit d’une préoccupation majeure.

Actuellement, le secteur des déchets émet 4,55 millions de tonnes d’équivalent dioxyde de carbone chaque année et est le cinquième plus grand contributeur des provinces. Un nouveau plan vise à rendre les services de collecte des déchets alimentaires accessibles à tous les Québécois d’ici 2025 afin d’éliminer 270 000 tonnes d’émissions de gaz à effet de serre par an d’ici 2030. Il s’agit d’un objectif extrêmement important, car l’envoi des déchets organiques dans les décharges est néfaste pour notre climat : dans les décharges,  les déchets organiques en décomposition produisent du méthane, un gaz à effet de serre 20 fois plus puissant que le dioxyde de carbone. Toutefois, on observe que bien que les services de déchets alimentaires sont de plus en plus disponibles, la mise en application des pratiques de compostage par les citoyens n’est pas suffisante, comme dans les écoles, où bien que des bacs de compostage soient disponibles, aucune formation n’est donnée sur les façons appropriées de composter. Enfin, pour réduire efficacement nos émissions de gaz à effet de serre, le Québec devra s’attaquer à la pollution causée par l’élimination inefficace des déchets.

[/expand]

[expand title=»48) Infrastructures insuffisantes pour traiter les plastiques à usage uniques» expanded=»true»]

Au Canada, plus de 3 millions de tonnes de déchets plastiques sont jetées chaque année, ce qui représente une perte de valeur de près de 8 milliards de dollars et un gaspillage énorme de ressources précieuses et d’énergie. Seulement 9% des déchets plastiques jetés au Canada sont recyclés, le reste finit à la décharge. En 2018, Montréal a interdit les sacs en plastique à usage unique, mais a opté pour des sacs plus épais à un coût plus élevé. Cependant, malgré ce changement, les comportements n’ont pas changé un 70% plus de plastique fini à la décharge à cause de l’épaisseur des sacs. À Chambly, la municipalité a rédigé une proposition visant à interdire les plastiques à usage unique, mais aussi les bouteilles en plastique de moins d’un litre. Le risque de cette interdiction est la perte de ventes, les clients qui veulent acheter ces bouteilles en plastique doivent se rendre dans une autre municipalité pour faire leurs achats, ce qui diminuerait les revenus de Chambly.

En raison de la pandémie de COVID-19, qui a nécessité l’utilisation d’un plus grand nombre de produits à usage unique – notamment le retour des sacs en plastique (en raison des restrictions de nombreux magasins qui interdisaient l’utilisation de sacs réutilisables), le Québec a reculé dans l’atteinte de ses objectifs de réduction des déchets. Une étude réalisée en 2020 a montré que, bien que les Canadiens soient toujours conscients des impacts environnementaux liés aux plastiques à usage unique, 29% des personnes ont déclaré avoir consommé plus de produits à usage unique pendant la pandémie. En outre, en 2019, 72 % des personnes souhaitaient une interdiction totale des plastiques à usage unique, alors qu’en 2020, le soutien à cette interdiction a chuté à 58 %. La plupart des gens pensent que le pays devrait attendre que la pandémie soit complètement terminée avant de placer de nouvelles interdictions sur les plastiques à usage unique. Il est proposé que l’interdiction entre en vigueur au cours de l’année 2022, ce qui inclut les sacs de caisse, les bâtonnets, les anneaux pour packs de six boissons, les couverts en plastique, les pailles et les emballages alimentaires difficiles à recycler. Toutefois, cette interdiction ne concerne qu’un faible pourcentage des plastiques à usage unique. Le gouvernement du Canada a fait valoir que de nombreux articles tels que les sacs à ordures, les emballages de collations, les EPI, etc. ne seront pas interdits parce que le pays ne dispose pas d’alternatives abordables ou disponibles, et que ces autres articles montrent qu’ils n’ont pas d’impacts majeurs sur l’environnement.

À partir de janvier 2021, le ministre de l’Éducation du Québec avait rendu obligatoire le port de masques chirurgicaux pour les élèves du secondaire, chaque élève recevant deux masques par jour. Le ministère estime que cela se traduira par plus de 318 millions de masques d’ici la fin de l’année. Le problème est que ces masques risquent de finir à la décharge, surtout s’il n’y a pas d’investissement pour un recyclage correct des masques. Le problème des masques non réutilisables s’étend au lieu de travail, puisque le gouvernement québécois avait  rendu obligatoire le port de masques médicaux au travail en avril 2021 et non de masques réutilisables. D’un autre côté, le recyclage des masques n’est peut-être pas la meilleure option, car l’impact environnemental peut être plus élevé que s’ils étaient jetés à la poubelle. La raison en est qu’un grand nombre des programmes de recyclage qui existent ne fonctionnent pas au Québec. Il faudrait donc se rendre aux États-Unis, par exemple, ce qui augmenterait les émissions de carbone. De plus, les coûts associés au recyclage des masques sont plus élevés que la valeur de la matière recyclable.

[/expand]

[expand title=»49) Les sols contaminés par les déchets» expanded=»true»]

Le lieu d’enfouissement technique (LET), qui contient 80 % des matières résiduelles, situées à la limite du Haut-Saint-Francois et de Sherbrooke, devrait atteindre sa capacité au printemps 2021. Un appel est lancé pour un agrandissement afin de lui permettre de fonctionner pendant 54 ans de plus. L’expansion ajouterait 29,5 hectares qui pourraient contenir 5,34 millions de tonnes de déchets. Les risques environnementaux liés à cette élimination et à l’expansion de la décharge comprendraient la contamination de l’environnement proche par les émissions ou les eaux de lixiviation, les risques sanitaires associés à la contamination, les odeurs, les modifications désagréables du paysage et la dégradation des zones humides.

Plus de 600 tonnes de matières dangereuses provenant du projet REM de Montréal seront enfouies en Ontario au lieu d’être décontaminées de façon plus écologique afin de réduire les coûts. Il était possible d’envoyer les matières à Saint-Ambroise, au Saguenay–Lac-Saint-Jean, où l’on pourrait utiliser un traitement qui neutralise les contaminants, mais les gestionnaires ont choisi de ne pas le faire en raison des coûts élevés. L’impact environnemental associé à l’enfouissement des déchets dangereux est qu’ils peuvent produire des vapeurs qui peuvent s’échapper dans l’atmosphère, et les liquides accumulés à partir des déchets peuvent s’infiltrer dans le sol et affecter les réserves d’eau potable des régions avoisinantes. À Point Claire, il a fallu près de 6 ans pour nettoyer une décharge illégale de PCBS (un produit chimique artificiel composé d’atomes de carbone, d’hydrogène et de chlore que l’on trouve dans les appareils électroniques et les plastiques). L’exposition à ces produits chimiques peut provoquer des problèmes respiratoires et des problèmes de foie chez les humains.

De nombreuses questions ont été soulevées quant à la manière d’éliminer les PFAS (utilisés dans les revêtements résistants à la chaleur, à l’huile, à la graisse et aux taches, comme sur les textiles ou les emballages alimentaires). Ces produits finissent généralement dans les décharges, ce qui entraîne la contamination des sols et des eaux souterraines. Une fois qu’ils sont dans l’eau ou dans le sol, il leur faudra au moins mille ans pour disparaître. En février 2021, on a trouvé des PFA dans l’approvisionnement en eau potable du lac Memphrémagog, qui étaient liés à une décharge située à proximité. Malheureusement, au Canada, il y a un manque de politique ou de soutien à la réglementation de l’élimination des PFA. Il y a plus de 5000 PFAs en usage au Canada, et aucun d’entre eux n’est restreint. De plus, Santé Canada a indiqué qu’ils ne sont pas préoccupants pour la santé humaine, surtout au taux d’exposition qu’ils présentent. Cependant, une récente étude à révéler que les enfants peuvent être possiblement affectés de manière négative par les PFA, notamment à travers le lait maternel.

[/expand]

[expand title=»50) Les déchets d’automobiles» expanded=»true»]

Les parcs à ferraille du Québec supportent de plus en plus la charge des véhicules abandonnés. La situation est encore pire pour les communautés isolées, dont la ferraille, n’a nulle part où aller. Par exemple, Chevery est une municipalité de la Basse-Côte-Nord qui ne compte que 236 habitants, mais dont la ferraille s’entasse et ne cesse de s’empiler, monopolisant le territoire.  Une grande partie du problème pour cette municipalité est qu’elle n’est pas reliée à une route principale, de sorte que les entreprises de ramassage de déchets ne prennent pas la peine d’enlever leurs déchets.

De même, de nombreux véhicules sont abandonnés illégalement. Cela crée un immense problème, car tant que le véhicule est immatriculé au nom d’une personne, il ne peut être vendu ou recyclé sans sa signature. De plus, si le véhicule a été abandonné sur un terrain privé, la Sûreté du Québec n’a aucun pouvoir sur lui. Par conséquent, le véhicule reste sur place et peut contaminer le sol si, avec le temps, l’essence ou l’huile commence à couler.

Les déchets automobiles ne semblent pas manquer et on ne  peut qu’imaginer la quantité de déchets générés par les véhicules et appareils abandonnés et le nombre de parcs à ferraille qui dot en résulter. Le fait que le Québec n’encourage pas l’achat de véhicules d’occasion n’aide pas : alors que les acheteurs de véhicules électriques neufs ont droit à des remises de 8 000 $, les acheteurs de véhicules électriques d’occasion n’ont droit qu’à 4 000 $. En voulant sauver l’environnement en électrifiant le secteur des transports, le Québec a trop oublié les déchets générés par l’achat de véhicules neufs.

[/expand]

[expand title=»51) L’écotaxe n’incite pas au changement» expanded=»true»]

Lorsque vous achetez des appareils électroniques, vous avez peut-être remarqué que des frais minimes appelés » écofrais » sont ajoutés à votre facture. Cette redevance est administrée par ARPE-Québec pour assurer le traitement adéquat des appareils électroniques en fin de vie (voir l’importance de cette redevance dans la section » Déchets électroniques «). Les frais couvrent le coût de la collecte, du transport et du recyclage des produits électroniques, ainsi que le financement d’ARPE-Québec. Les frais sont relativement faibles : entre 5,50 $ et 24 $ à l’achat d’un nouveau téléviseur, selon sa taille, 1,25 $ pour les imprimantes, 0,80 $ pour les ordinateurs portables et 0,07 $ pour les téléphones cellulaires, entre autres. Ces frais sont apparus en 2012 et ont été controversés depuis.

Essentiellement, le coût du recyclage des appareils électroniques retombe sur le consommateur. Il est important que les consommateurs soient conscients des coûts environnementaux réels des produits qu’ils achètent, car cela pourrait les inciter à faire des achats plus durables. Cependant, avec des frais atteignant un maximum de 24 dollars et certain ne représentant que quelques centimes, ces frais sont trop marginaux pour inciter à un changement de comportement. De plus, les éco-redevances ne sensibilisent pas au problème des déchets comme le feraient des campagnes d’éducation. Étant donné qu’il est peu probable que ces taxes modifient les habitudes des consommateurs, on se demande pourquoi elles ne sont pas plutôt payées par les fabricants. Lorsque des produits sont créés, il devrait être courant d’assumer la responsabilité de toutes les étapes du cycle de vie du produit. Les fabricants devraient donc fabriquer des produits en tenant compte du fait qu’ils doivent également s’en occuper après leur utilisation. Cette logique favoriserait probablement une économie plus circulaire.

Ainsi, pour tirer le meilleur parti des écofrais, les coûts devraient soit être augmentés comme une sorte de taxe environnementale pour inciter à des habitudes de consommation durables, soit être transférés aux fabricants pour qu’ils gèrent la fin de vie de leurs propres produits.

[/expand]

[expand title=»52) Les déchets électroniques» expanded=»true»]

Les déchets électroniques, ou E-déchets, ont connu une forte augmentation dans notre monde en perpétuelle mutation, où l’on préfère acheter du neuf plutôt que de réparer. Or, ces déchets sont particulièrement toxiques pour l’environnement. Dans «Plan inadéquat de réduction des émissions», «Impacts environnementaux sous-estimés des véhicules électriques» et «Exploitation minière pour les véhicules électriques», les impacts environnementaux de l’extraction du lithium ont été étudiés, mais la pollution se poursuit également pendant sa phase de fin de vie. Le lithium des piles contenues dans les déchets électroniques est inflammable. Lorsque les piles sont éliminées de manière inappropriée, la présence de lithium mélangée à l’abondance de papier constitue une combinaison dangereuse, comme l’ont constaté certains centres de recyclage qui ont constaté une augmentation des incendies. En outre, les produits électroniques contiennent une variété de matériaux toxiques tels que le béryllium, le cadmium, le mercure et le plomb. Ces toxines peuvent s’infiltrer dans les boues au fond des décharges et contaminer les eaux souterraines et les eaux environnantes, nuisant ainsi à la faune et à l’homme.

Le problème est en grande partie dû à notre consommation de nouveaux appareils électroniques. Le fait que l’achat d’une nouvelle imprimante soit souvent moins cher que l’achat d’une nouvelle encre ou qu’il soit beaucoup plus accessible de mettre à niveau nos téléphones que de les réparer n’aide pas. Bien sûr, ces pratiques sont hautement non durables. Rien qu’au Québec, 140 000 tonnes de produits électriques ont été recyclées depuis 2012. Dans la province, seulement 9% des téléphones cellulaires sont recyclés et 3% des ordinateurs portables le sont, des avancées dans ce domaine sont donc nécessaires.

[/expand]

[expand title=»53) Le gaspillage alimentaire» expanded=»true»]

Le gaspillage alimentaire désigne les aliments jetés par les détaillants ou les consommateurs, notamment les restes de nourriture, les aliments avariés et les déchets d’assiette. À l’échelle mondiale, le gaspillage alimentaire est un problème environnemental majeur ; lorsque les aliments se décomposent, ils libèrent du méthane, qui est 20 fois plus puissant que le dioxyde de carbone. C’est pourquoi il est impératif que les déchets alimentaires soient compostés plutôt que mis en décharge (pour en savoir plus, consultez la rubrique «Manque de compostage»). L’organisation britannique WRAP a constaté que si les déchets alimentaires au Royaume-Uni étaient retirés des décharges, cela équivaudrait à retirer 20 % des voitures des routes britanniques. Au Québec, les déchets organiques de la province équivalent à environ 3,48 millions de tonnes par an.

Au Canada, 58 % de la nourriture est perdue ou gaspillée, ce qui représente une valeur totale de 10 milliards de dollars de nourriture perdue au niveau du consommateur. Cela émet quelque 56,6 millions de tonnes d’équivalent CO2.

Le Québec s’intensifie pour lutter contre le gaspillage alimentaire. En 2017, il a lancé le programme de récupération des supermarchés à l’échelle de la province, dans le cadre duquel les épiceries donnent les aliments excédentaires aux banques alimentaires. Outre cela, le Québec participe à diverses initiatives visant à réduire le gaspillage alimentaire. Espérons que leur plan visant à rendre les services de compostage accessibles à tous les Québécois aidera à résoudre le problème de gaspillage alimentaire de la province.

[/expand]

[expand title=»54) Les déchets industriels» expanded=»true»]

Au Canada, des millions de tonnes de déchets provenant d’activités industrielles sont produites chaque année. Ces déchets comprennent les acides, les phénols, l’arsenic, le plomb et le mercure. Les déchets industriels peuvent également inclure des déchets provenant du raffinage du pétrole, de la fabrication de produits chimiques et du traitement des métaux. Le déversement de déchets industriels non traités peut polluer l’air, les lacs, les rivières et les sols et peut affecter tous les organismes vivants résidant dans ces zones. En 2019, plus de 320 substances provenant des déchets industriels ont été signalées comme émettant 4,9 millions de tonnes d’émissions. 2,9 millions de ces émissions ont été rejetés directement dans l’air (à partir du soufre et du monoxyde de carbone), dans l’eau (ammoniac) et dans le sol (métaux lourds). On a rapporté 822 kilotonnes de résidus miniers qui pourraient avoir des impacts négatifs sur les lacs et les rivières. Au Québec, le gouvernement n’interdit pas à une société minière travaillant sur la mine de fer du Lac Bloom de détruire des lacs et des zones humides pour stocker 872 millions de tonnes de résidus miniers.

En plus des impacts environnementaux des décharges pour déchets industriels, l’expansion des sites d’enfouissement peut dégrader les sites et rendre le terrain indisponible pour d’autres usages. Alors que l’énergie éolienne se développe, les palles (qui ne durent qu’environ 20 ans) sont fabriquées à partir de matériaux composites, c’est-à-dire de fibres de verre ou de carbone, ce qui rend le recyclage de ces matériaux très difficile. Bien que ces matériaux ne s’infiltrent pas nécessairement dans les sols, ils finissent par prendre beaucoup de place dans les décharges. Un autre problème est l’impact de ces décharges sur les communautés voisines. À Kanesatake, plus de 400 000 mètres cubes de déchets industriels sont empilés sur leur terrain, qui était autrefois recouvert d’arbres, de buissons et de végétation. Outre la terrible odeur qui se dégage de cette décharge, celle-ci est située à un kilomètre de dix puits utilisés pour l’eau potable et l’irrigation. Elle se trouve également à trois kilomètres du lac des Deux Montagnes, qui s’étend jusqu’à la banlieue nord de Montréal et à la limite ouest de Laval.

[/expand]

[expand title=»55) Les déchets textiles» expanded=»true»]

Au Québec, plus de 190 000 tonnes de textiles sont jetées chaque année. Montréal représente à elle seule 60 000 tonnes de ces déchets, dont 90 % sont encore portables, mais finissent à la décharge. Comme il n’y a pas suffisamment d’infrastructures de recyclage des déchets textiles au Québec, moins de 40 % des textiles sont récupérés chaque année. De plus, cela représente également un coût important pour les entreprises qui doivent payer des frais pour enfouir ces textiles. Bien que les magasins d’occasion soient une alternative environnementale à l’élimination des textiles non désirés, ils ont toujours un problème où une grande partie des invendus ont tendance à se retrouver dans les sites d’enfouissement, ce qui oblige les organismes communautaires ou caritatifs à payer des centaines de dollars pour enfouir les conteneurs de déchets.

Les gens achètent deux fois plus de vêtements qu’il y a 15 ans et les portent moins longtemps. Plus de 50 % des vêtements sont jetés dans l’année qui suit leur fabrication. Afin de réduire le nombre d’articles qui se retrouvent dans les sites d’enfouissement, le Canada envoie de grandes quantités de vêtements non désirés à l’étranger. Cependant, les vêtements envoyés sont généralement de mauvaise qualité et sont jetés dans les décharges locales. Les pays africains, par exemple, imposent maintenant des tarifs douaniers pour réduire la quantité de déchets textiles collectés par le Canada et jetés dans leurs décharges. De nombreuses entreprises ne savent pas comment gérer leurs déchets excédentaires, notamment ceux provenant des retours. De nombreux articles retournés sont soit envoyés à la décharge, soit détruits parce que c’est moins cher et plus facile pour les entreprises que d’essayer de les revendre.

Alors que Montréal souhaite réduire de 85% ses déchets textiles d’ici 2030, sa stratégie est minimale. La ville met l’accent sur le don de textiles et l’augmentation des poubelles de dons et veut interdire l’élimination des produits invendus et des refus de production dans l’industrie et le commerce de détail, mais ne précise pas comment elle compte s’y prendre et n’inclut pas de plan pour les particuliers qui jettent leurs déchets textiles.

[/expand]

[expand title=»56) Les déchets ménagers» expanded=»true»]

La production quotidienne d’eaux usées de Montréal varie entre 2,5 millions de m3 les jours secs et jusqu’à 7,6 millions de m3 les jours de pluie. Bien que la ville dispose de la plus grande station d’épuration d’Amérique du Nord, celle-ci n’effectue que le traitement primaire des eaux usées, c’est-à-dire qu’elle élimine les matières solides et les nutriments, mais laisse derrière elle des bactéries, des virus, des produits pharmaceutiques, des métaux lourds et d’autres contaminants. Les boues d’épuration sont les principaux déchets produits par une station d’épuration des eaux usées. Une station de gestion des eaux usées moyenne produit environ 40 grammes de boues par jour et par habitant, au Québec, plus de 124 000 tonnes de boues domestiques sont produites annuellement. Une étude menée de 2018 à 2020 a révélé que sept municipalités sur dix au Québec contaminent les rivières en rejetant des eaux usées (qui peuvent inclure des déchets humains, des eaux de drainage de rue, des cigarettes, du plastique, des déchets alimentaires) provenant de traitements d’eau obsolètes. Selon l’étude, ces stations d’épuration ont déversé des eaux usées dans leurs rivières 53 645 fois en 2018. Cela représente un rejet de plus de 21 millions de mètres cubes d’eaux usées non traitées dans l’environnement. Au Québec, plus de 60 660 déversements d’eaux usées ont été enregistrés en 2019. La ville de Longueuil aurait le pire bilan de ces déversements dans tout le Québec. Depuis 2014, les municipalités du Québec attendent de recevoir de nouvelles normes qui fixeraient le nombre de débordements acceptables des relevés de traitement. En mars 2021, Saint-Jean-sur-Richelieu a déversé 25 millions de litres d’eaux usées dans la rivière Richelieu, ce qui porte leur total à 210 millions de litres déversés en trois ans. À l’heure actuelle, 80 municipalités de la province ne disposent pas d’une station d’épuration des eaux usées.

En 2015, on a annoncé que la ville de Montréal allait déverser plus de 2 milliards de gallons d’eaux usées brutes dans le fleuve Saint-Laurent. Il s’agit de la principale source d’approvisionnement en eau potable de Montréal. Le ministre de l’Environnement du Québec a déclaré que ce déversement d’eaux usées aura des conséquences minimes sur l’environnement. Cette façon de nettoyer nos égouts n’est plus acceptable depuis les années 1980, mais la ville de Montréal a obtenu la permission du ministère de l’Environnement afin de poursuivre la démolition de l’autoroute Bonaventure. Au Canada, 215 milliards de litres d’eaux usées non traitées ont été déversés dans les lacs, les rivières et les océans en 2017, un processus considéré comme «normal» dans le pays..

[/expand]

[expand title=»57) Les déchets agricoles» expanded=»true»]

Les déchets animaux (en particulier ceux des vaches) sont préoccupants, car bien qu’ils soient utilisés comme fumier sur les cultures, ils sont susceptibles d’être épandus sans traitement sur les terres. Les méthodes d’élimination du fumier sont peu surveillées et documentées au Canada, car les pratiques normalisées et les règlements sont rarement suivis. En raison de la grande échelle de l’élevage et du fumier, il y a souvent trop de fumier qui est appliqué au-delà du taux d’absorption naturel du sol, ce qui peut ruisseler vers les sources d’eau. Les déchets de volaille sont tout aussi nocifs, car ils contiennent des quantités élevées de phosphore qui peuvent également s’infiltrer dans les sources d’eau. Les déchets et les matières recyclables des exploitations agricoles sont généralement éliminés sur place par le producteur ou par des entreprises spécialisées dans la gestion des déchets agricoles, ce qui entraîne une mauvaise gestion de la part des gouvernements locaux.

Au Québec, les exploitations agricoles génèrent plus de 11 000 tonnes de déchets plastiques par an et seulement 2300 tonnes finissent par être recyclées. À l’heure actuelle, il n’existe pas de directives de recyclage ni de programmes provinciaux qui permettraient aux agriculteurs de se débarrasser de leurs déchets plastiques (qui comprennent les ficelles d’écopage, les sacs à grains, les emballages de foin et les contenants de pesticides) de manière durable. L’enfouissement et le brûlage des déchets plastiques dans les fermes sont une pratique courante au Canada et peuvent avoir un impact important sur la qualité de l’air.

[/expand]

[expand title=»58) Les déchets de construction, de rénovation et de démolition» expanded=»true»]

Les déchets de construction, de rénovation et de démolition (CRD) sont les matériaux résiduels provenant de la construction, de la rénovation ou de la démolition de bâtiments et d’autres infrastructures de génie civil. Ces déchets peuvent comprendre du béton, du bois, de l’asphalte, du gypse, du métal, du verre, etc. Le recyclage de ce type de déchets est extrêmement important pour l’environnement, car il permet d’éviter les dommages supplémentaires causés par l’exploitation de ressources vierges et de préserver l’espace d’enfouissement, en empêchant la fuite de ces matériaux (voir la section » Déchets électroniques » pour en savoir plus sur ce problème). À ce titre, la Politique québécoise de gestion des matières résiduelles vise à réduire les déchets résiduels, en n’envoyant que le résidu ultime (les déchets qui ne peuvent plus être récupérés) à l’enfouissement. Le plan d’action 2019-2024 vise à recycler 70 % des déchets de CRD d’ici 2023.

S’il est important de recycler, nous devons également réfléchir à nos habitudes de consommation. À quelle fréquence est-il nécessaire de construire, de rénover ou de démolir des infrastructures existantes ? Est-ce parce qu’elles tombent en ruine ou parce qu’elles sont démodées ? En 2015 seulement, le programme CRD de Recyc-Québec a permis d’éviter l’enfouissement de 1,8 million de tonnes de CRD. Cela fait beaucoup de déchets de CRD à récupérer- en 2020, un site de tri a débordé alors que le bâtiment était enseveli par les déchets. Il n’y avait plus d’accès à la cour intérieure sans devoir grimper sur les piles de déchets, et deux incendies ont entraîné le déversement d’eau contaminée.

[/expand]

Biodiversité 

[expand title=»59) Objectifs du pourcentage de conservation» expanded=»true»]

L’objectif 11 d’Aichi de la Convention sur la diversité biologique (CDB) impose aux États de protéger 17 % des zones intérieures et 10 % des zones côtières et marines d’ici 2020. Ces zones devaient être  «d’une importance particulière pour la biodiversité et les services écosystémiques » et » écologiquement représentatifs » (pour en savoir plus sur cet objectif, cliquez ici). En mars 2021, les réseaux protégés au Québec couvrent 16,7 % des milieux terrestres et 12,22 % des milieux marins et côtiers. Pour ce faire, le Québec a protégé 19,15 % du Plan Nord, une superficie d’environ 1,2 million de kilomètres carrés, soit environ 78 % de la superficie de la province de Québec. Cela signifie que, sur les 16,7 % de milieux terrestres protégés, 89,4 % se trouvaient au-dessus du 49e parallèle (dans la zone du Plan Nord). Cette proportion est disproportionnée par rapport à la superficie réelle que le Plan Nord occupe au Québec.

Cela pose quelques problèmes. Tout d’abord, la frontière du Plan Nord suit de près la frontière de la limite nord de l’allocation forestière. Par conséquent, les aires protégées permettent aux compagnies forestières d’avoir accès au bois dur de la zone tempérée. Il ne s’agit pas seulement d’un geste stratégique de la part du gouvernement du Québec (pour en savoir plus à ce sujet, lisez » Les aires protégées seulement dans le Nord «), mais ce n’est pas non plus représentatif sur le plan écologique. On pourrait également faire valoir que ces zones sont particulièrement importantes pour la biodiversité, notamment parce qu’elles sont menacées par la déforestation.

[/expand]

[expand title=»60) Extinction des espèces/ manque de biodiversité» expanded=»true»]

Les scientifiques estiment qu’entre 0,01 et 0,1 % des espèces disparaissent chaque année, soit un taux d’extinction de 1 000 à 10 000 fois supérieur au taux d’extinction naturel. Le nombre d’espèces coexistant avec nous est incertain, mais se situe entre 2 millions et 100 millions. Si nous calculons une moyenne de 60 millions d’espèces, cela signifie qu’entre 6 000 et 60 000 espèces disparaissent chaque année. Si l’on fait une nouvelle moyenne de 33 000, cela signifie que 90 espèces disparaissent chaque jour. Un autre rapport indique qu’environ un million d’espèces pourraient s’éteindre en quelques décennies.

Un rapport de 2005 a montré que plusieurs espèces connues avaient déjà disparu au moins localement au Québec. Parmi les espèces actuellement en péril au Québec, on compte le béluga (pour en savoir plus, lisez la section » Baleines/Diminution de la population de bélugas «), la baleine noire de l’Atlantique Nord et le caribou des bois (pour en savoir plus, lisez la section » Caribou des bois en péril «). Parmi les espèces officiellement disparues (localement disparues), on compte l’enfouisseur d’Amérique, le grizzli, le morse de l’Atlantique et le bourdon à pattes rouillées. À l’échelle mondiale, le changement climatique a entraîné la disparition d’espèces, principalement à cause de la destruction des habitats et des espèces exotiques envahissantes (pour en savoir plus, consultez les sections «Espèces envahissantes» et «Impacts du changement climatique sur la biodiversité»).

Bien que cette question soit d’envergure mondiale, ses effets se font sentir ici, au Québec. Nous ne pouvons pas prétendre que la source du problème se trouve à l’autre bout du monde ou que le Québec n’a aucune responsabilité. Chez nous, le Québec s’adonne à de nombreuses pratiques non durables, comme cette page espère le révéler, notamment la diminution du nombre d’agents de protection de la faune. Ces décisions illustrent la préoccupation superficielle du Québec pour l’environnement.

[/expand]

[expand title=»61) Les impacts des changements climatiques sur la biodiversité» expanded=»true»]

Le changement climatique résulte d’un certain nombre de facteurs différents, dont la plupart sont anthropiques, mais la véritable crise du changement climatique réside dans les rétroactions positives associées. Une rétroaction positive est une séquence d’événements qui se produisent consécutivement pour amplifier le changement initial. Par exemple, le méthane est un puissant gaz à effet de serre qui réchauffe la température de la Terre. Cependant, le réchauffement des températures fait fondre le pergélisol, libérant davantage de méthane et réchauffant ainsi davantage la Terre. L’augmentation des molécules de carbone, comme le méthane, contribue à l’acidification des océans, car ceux-ci absorbent le carbone de l’atmosphère (pour en savoir plus, consultez la section «Acidification des eaux»). Cela contribue au «blanchiment» ou à la mort des coraux, qui comptent parmi les écosystèmes les plus diversifiés du monde sur le plan biologique.

Une autre rétroaction importante liée au changement climatique est la glace de mer arctique. La glace de mer est très réfléchissante et, par conséquent, elle reflète la lumière du soleil au lieu de l’absorber, ce qui entraîne des températures plus fraîches. Toutefois, le réchauffement climatique accélère la fonte de la glace de mer, ce qui a pour effet d’augmenter les températures de surface et d’entraîner une nouvelle fonte. Les effets peuvent être observés ici même au Québec. Les températures plus chaudes ont empêché la formation d’une quantité suffisante de glace de mer dans le golfe du Saint-Laurent, ce qui a entraîné l’absence irrégulière de bébés phoques du Groenland et d’autres animaux protégés par la glace.

Bien qu’il ne s’agisse que de deux exemples, les effets des changements climatiques sur la biodiversité sont très variés. Des températures plus élevées peuvent augmenter le risque d’incendies de forêt. Globalement, les climats qui évoluent au rythme actuel ne laissent pas suffisamment de temps aux espèces pour s’adapter, ce qui entraîne une perte de biodiversité.

[/expand]

[expand title=»62) Sacrifier les zones humides pour le développement» expanded=»true»]

Les zones humides ont été sacrifiées à maintes reprises au Québec à des fins de développement. La lutte pour sauver le bois de Sandy Beach à Hudson de la construction potentielle de 214 unités de logement se poursuit. Le projet prévoit le remblayage de 4 266 mètres carrés de zone humide. De même, le Technoparc de Saint-Laurent a entrepris la destruction de zones humides. Depuis la construction du REM (pour en savoir plus, consultez la rubrique «Transport en commun privatisé»), les perturbations humaines accrues devraient avoir des effets durables sur la zone humide, les effets les plus notables se produisant pendant la saison migratoire. L’objectif de la ville est de faire du Technoparc le lieu privilégié des entreprises de développement durable et de technologies propres. Un promoteur a déjà remblayé 75 mètres carrés d’un marécage dans la zone.

Ces exemples s’ajoutent au projet d’expansion de la décharge de Bury et au projet de déversement de résidus de la mine Champion dans le lac Bloom, qui peuvent tous deux causer des dommages aux zones humides environnantes (pour en savoir plus, consultez la section «Destruction des lacs par les projets miniers»). Il est clair que la protection des zones humides est reléguée au second plan lorsqu’il s’agit de projets de développement industriel et résidentiel, qu’ils soient ou non porteurs de licence sociale.

[/expand]

[expand title=»63) La dépendance aux pesticides» expanded=»true»]

En raison de leur dépendance à l’égard des engrais chimiques qui contiennent des nitrates et des phosphates, les agriculteurs québécois sont les plus gros consommateurs d’Amérique du Nord. L’excès d’engrais peut contaminer les cours d’eau, l’eau potable et peut contribuer à la croissance excessive des algues. Les agriculteurs du Québec appliquent également trop de pesticides, en raison d’une réglementation limitée et d’une loi désuète qui régit les agronomes et qui n’a pas été mise à jour depuis 1945. Les néonicotinoïdes  sont l’un des pesticides les plus utilisés au Canada. Ils sont principalement utilisés pour lutter contre les parasites des cultures agricoles comme le maïs et le soja. Ils sont dangereux pour la biodiversité, car ils se propagent dans les tissus de la plante et peuvent tuer les insectes (notamment les abeilles et les papillons) en attaquant leur système nerveux central. Ces pesticides peuvent durer longtemps et se retrouvent dans les sols et les cours d’eau. De plus, même à très faible dose, ils peuvent avoir des effets négatifs sur les oiseaux en provoquant une perte de leur sens de l’orientation et une perte de poids. Ironie du sort, une étude réalisée en 2020 a révélé que les néonicotinoïdes n’ont aucun avantage réel pour les cultures de maïs et de soja et ne présentent donc aucun avantage pour les agriculteurs. Ils ont constaté que seulement 5 % de ces cultures présentaient des risques d’infestation par les insectes.

Au Québec, un larvicide appelé Bti a été utilisé pour tuer les moustiques, mais il a un effet négatif sur les espèces d’oiseaux, car le larvicide tue également d’autres insectes dont ces oiseaux ont besoin pour survivre. Des études ont montré qu’en raison de l’utilisation du Bti, certaines espèces d’oiseaux ont diminué de 30 à 60 % au cours des 50 dernières années.

[/expand]

[expand title=»64) Des espèces exotiques envahissantes» expanded=»true»]

Les espèces exotiques envahissantes sont des espèces qui sont introduites d’une manière ou d’une autre dans de nouveaux écosystèmes en dehors de leur aire de répartition géographique typique. Elles sont préoccupantes, car elles peuvent sérieusement altérer la stabilité de l’écosystème qu’elles ont envahi, et ce de multiples façons : en l’absence de prédateurs, elles peuvent se développer jusqu’à atteindre des abondances énormes, ce qui accroît la concurrence avec d’autres espèces ayant des besoins en ressources similaires ; elles peuvent altérer la chaîne alimentaire locale ; et elles peuvent propager des maladies étrangères. Ce faisant, elles peuvent accroître la fragilité de l’écosystème et entraîner l’extinction d’espèces indigènes compétitives. Les espèces exotiques envahissantes sont souvent le résultat d’une mondialisation accrue (pour en savoir plus, consultez la section » Dégradation des lacs «).

Le même constat peut être fait au Québec, qui compte de multiples espèces exotiques envahissantes. Parmi les exemples aquatiques, citons le myriophylle à épi, qui en formant de denses colonies, menace la biodiversité des cours d’eau. Les exemples terrestres comprennent la coccinelle asiatique, le scarabée japonais, l’agrile du frêne, le cygne tuberculé et le faisan à collier. En 2019, la ville de Montréal a dû couper 40 000 arbres qui étaient infestés d’agrile du frêne.

La liste complète des espèces exotiques envahissantes du Québec est disponible ici.

[/expand]

[expand title=»65) La fragmentation des habitats» expanded=»true»]

Les amphibiens, les reptiles, les poissons et la vie marine sont en danger en raison des pressions exercées sur leurs habitats par l’activité humaine, notamment le développement résidentiel, industriel et commercial, et l’intensification de l’agriculture. Le chevalier cuivré, un poisson en voie de disparition qui ne vit qu’au Québec, risque de disparaître en raison de la construction du projet de terminal portuaire de Contrecœur qui a été approuvé début 2021. La construction du quai, les activités de dragage, l’installation du pipeline ainsi que l’augmentation du trafic maritime et l’augmentation des contaminants sont autant de facteurs qui influenceront négativement la survie du chevalier cuivré. Le projet propose des mesures d’atténuation pour protéger ce poisson, mais les biologistes ne croient pas que cela aura une grande influence positive sur le poisson.

Dans les zones urbaines, la fragmentation des habitats causée par le développement ou la négligence a également un impact sur la biodiversité. À Sainte-Julie, la MELCC fait l’objet d’un examen minutieux pour avoir accepté de transplanter une espèce rare ou menacée de ginseng afin de permettre la construction de maisons. Les citoyens craignent que la transplantation ne soit pas réussie et que cette espèce végétale soit perdue à jamais si la construction est approuvée. Dans Rosemont-La-Petite-Patrie, des érables rares situés près de l’hôpital Maisonneuve-Rosemont sont en danger à cause de la neige souillée (mélangée à des déchets et à des sels de déglaçage) déversée illégalement par l’hôpital.

Les monocultures sont également une source de fragmentation de l’habitat. Les champs de myrtilles et de canneberges en monoculture, bien que bons pour les producteurs locaux, ne sont pas bons pour les abeilles qui ne produisent pas de miel, ce qui entraîne la mort de nombreuses colonies d’abeilles indigènes. La production d’arbres de Noël est l’un des types les plus intensifs de monocultures, puisque seules quatre variétés d’arbres (balsam, Fraser, Canaan et Cook) sont cultivées. Pour faire de la place à ces monocultures, des forêts d’espèces multiples ou des prairies indigènes sont détruites, ce qui réduit le nombre d’oiseaux, d’insectes, de mammifères, de plantes et d’autres éléments de biodiversité que l’on trouvait auparavant. Les monocultures utilisent également de grandes quantités de pesticides qui peuvent nuire davantage aux écosystèmes et polluer les sols et les bassins versants.

[/expand]

[expand title=»66) Manque de protection des espèces menacées d’extinction» expanded=»true»]

La protection des espèces en voie de disparition au Québec ne semble pas être prise au sérieux. Alors qu’au niveau fédéral, les espèces en voie de disparition sont protégées par la Loi sur les espèces en péril, au niveau provincial, ces organismes ne reçoivent pas l’attention particulière dont ils ont besoin et sont souvent sacrifiés au profit de la croissance économique et de l’ensemble résidentiel.

Par exemple, les populations de rainettes faux-grillon de l’Ouest au Québec ont diminué au fil des ans – leur aire de répartition historique en Montérégie a diminué de plus de 90 % en 2009 et leur aire de répartition en Outaouais a diminué de 30 % depuis 1993, toutes deux largement dues au développement et à l’intensification de l’agriculture. Le rapport d’impact environnemental du projet d’expansion du port de Contrecoeur confirme que la grenouille est présente dans la région, mais que le projet n’empiétera pas sur son habitat, bien que les inventaires de ces informations n’aient pas été accessibles au public pour vérification. Un projet d’ensemble résidentiel dans la forêt de chênes blancs de L’Île-Perrot, où se trouve également la rainette faux-grillon de l’Ouest, a attiré l’attention de manifestants qui demandaient une intervention fédérale pour protéger l’espèce, car le gouvernement provincial ne l’avait pas fait.

Le caribou des bois est une autre espèce en péril au Québec (pour en savoir plus, consultez les sections » Perturbation de l’habitat du caribou des bois » et » Caribou des bois en péril «). Un projet de chemin forestier dans la vallée de la Broadback croiserait l’habitat de trois troupeaux de caribous des bois. Le refus de faire de Pipmuakan une zone de protection, qui abrite l’une des populations de caribous les plus méridionales de la province, a accru la vulnérabilité de ces animaux, victimes de l’industrie forestière.

Il est évident que le gouvernement provincial doit prendre davantage de mesures pour protéger les espèces menacées du Québec. Ce ne devrait pas être le devoir des citoyens d’exiger leur protection ni celui de réclamer une action fédérale.

[/expand]

[expand title=»67) Diminution de la biodiversité des lacs» expanded=»true»]

L’eutrophisation et les espèces exotiques envahissantes contribuent toutes deux à la perte de biodiversité des lacs du Québec. L’eutrophisation implique des proliférations d’algues qui créent des environnements hypoxiques, car la décomposition inévitable du phytoplancton absorbe l’oxygène, réduisant ainsi sa disponibilité dans l’eau (pour en savoir plus sur le processus d’eutrophisation, consultez la section » Dégradation des lacs «). Les environnements hypoxiques sont également connus sous le nom de «zones mortes» et sont dépourvus de ressources halieutiques, notamment de poissons et de crustacés. Ils entravent la biodiversité en réduisant la croissance et la reproduction des espèces, en augmentant les stress physiologiques et en réduisant l’adéquation de l’habitat, ce qui entraîne des migrations forcées. La superficie des eaux hypoxiques dans le Saint-Laurent continue d’augmenter.

Les espèces exotiques envahissantes peuvent également entraîner une perte de biodiversité dans les lacs du Québec. Par exemple, le myriophylle en épi est connu pour former de grandes colonies monospécifiques qui peuvent protéger l’abri de certains animaux, mais qui dissuadent certaines espèces de poissons et entraîne une perte de la diversité de la vie aquatique. De plus, sa croissance rapide et dense évince les plantes indigènes. En 2018, la plante avait été trouvée dans le fleuve Saint-Laurent ainsi que dans 180 lacs, et 87 autres espèces envahissantes nuisibles ont été documentées à travers la province.

[/expand]

[expand title=»68) Diminution de la population de baleines et de bélugas» expanded=»true»]

Depuis la fin des années 2010, les bélugas que l’on retrouve dans l’estuaire du Saint-Laurent sont passés du statut de » menacé » à celui d'» en voie de disparition «. En 2016, la population de bélugas dans cette zone était d’environ 900 individus, cependant la taille de leurs populations a diminué de 1% depuis le début des années 2000. Des études ont montré que le déclin des populations est lié à un changement des schémas migratoires causé par le réchauffement des températures de l’eau. En conséquence, les baleines se retrouvent dans des zones situées en dehors de leurs itinéraires de migration traditionnels, où il existe peu de mesures de protection. De ce fait, les baleines meurent de collisions avec des navires et d’enchevêtrements avec des lignes de pêche. Des études ont montré que les petits bateaux de pêche peuvent également avoir un impact sur les baleines, car même si la collision ne brise pas les os de la baleine, elle peut causer des dommages internes mortels.

La pollution de l’eau peut également avoir un impact sur les populations de bélugas. Les bélugas sont les espèces les plus touchées puisqu’ils sont exposés aux polluants du Saint-Laurent toute l’année, comparativement aux espèces qui ne fréquentent le fleuve que l’été. Plusieurs polluants d’origine anthropique ont été retrouvés dans les carcasses des baleines. Les contaminants provenant des alumineries de la région du Saguenay ont été liés à des cancers intestinaux chez les bélugas. Ces baleines ont le plus haut taux de cancer par rapport à toute autre population de cétacés dans le monde.

[/expand]

[expand title=»69) Le caribou des bois en danger» expanded=»true»]

Le déclin des populations de caribous des bois au Québec est lié à divers facteurs, la principale menace étant la détérioration de l’habitat causée par l’exploitation forestière, l’exploration et l’extraction de pétrole et de gaz, et les réseaux routiers. En raison de la modification importante des habitats, les caribous sont plus vulnérables à la prédation par le loup qui cause des taux de mortalité élevés chez ces animaux. De plus, plus une zone est perturbée, plus le caribou doit se tenir à l’affût des prédateurs, ce qui entraîne une diminution du temps d’alimentation. Pipmuacan est un lieu de rassemblement traditionnel pour les Pessamiulnut et abrite l’une des populations les plus méridionales de caribous des bois, une espèce menacée. Les dangers proviennent principalement de la construction de stations, de l’exploitation forestière et des motoneiges. Une étude réalisée en 2020 a montré que le nombre de caribous des bois dans cette zone est en baisse depuis 2012 et que la taille des animaux a également diminué.

La chasse est un autre facteur contribuant au déclin de la population. Bien qu’il existe un moratoire pour la chasse sportive au caribou migrateur, le risque de réduire la population de caribous est énorme si les gens continuent à le faire illégalement. À long terme, on s’attend à ce que les changements climatiques aient un impact sur les populations de caribous des bois, car les conditions et les événements météorologiques extrêmes ainsi que la fréquence accrue du cycle de gel et de dégel rendront plus difficile pour les caribous la recherche de nourriture au sol en hiver.

[/expand]

[expand title=»70) Diminution de la population de rainettes faux-grillon occidentales» expanded=»true»]

La rainette faux-grillon de l’Ouest, bien qu’elle ne soit pas en danger à l’échelle mondiale, risque de disparaître au Québec en raison de la destruction de son habitat. On trouve souvent ces grenouilles près des grandes villes du Canada. Au Québec, on les trouve près de la banlieue de Gatineau, et dans les banlieues à l’est du fleuve Saint-Laurent. Ces minuscules grenouilles vivent dans les marais saisonniers et une fois que ceux-ci s’assèchent en été, les grenouilles se déplacent dans la forêt. Cependant, en raison du développement résidentiel et industriel rapide ainsi que du développement des zones agricoles (qui entraîne un risque supplémentaire de contamination par des pesticides ou des engrais), la population de la rainette faux-grillon de l’Ouest pourrait disparaître d’ici 2030. Un projet immobilier proposé à L’Île-Perrot détruirait la forêt de chênes blancs, une zone où l’on trouve cette grenouille. Les manifestants font pression sur le ministre fédéral de l’environnement pour qu’il signe un arrêté visant à protéger cet habitat et cette espèce menacée. Avant cet appel à la signature de l’arrêté, les protecteurs ont été ignorés par les gouvernements municipaux et provinciaux qui ont autorisé la coupe à blanc. De plus, cette zone abrite la plus grande population de chênes blancs, une espèce rare au Québec.

Une autre zone où la construction devait commencer se trouve à Gatineau, où un projet de développement d’une valeur d’un demi-milliard de dollars a été arrêté en raison de la présence de rainettes faux-grillon de l’Ouest dans un espace vert. Le promoteur, qui attendait l’autorisation du gouvernement provincial, a fait valoir que ce projet favorisait la durabilité et endiguait l’étalement urbain, et qu’il avait proposé une autre zone de terrain pour la grenouille, qui présentait une valeur environnementale supérieure. Le projet d’agrandissement du Port de Montréal menacera également les populations de rainettes faux-grillon de l’Ouest, qui vivent dans les zones humides et sur les berges de cette région, en raison du développement du transport maritime. Le directeur de l’environnement de l’administration du port de Montréal a fait valoir que le projet portuaire ne causerait pas une grande perte de l’habitat de la grenouille parce qu’il est situé de l’autre côté du projet, mais les experts estiment que l’espèce souffrira quand même.

[/expand]

[expand title=»71) Déclin de la population d’abeilles» expanded=»true»]

Au Canada, huit espèces d’abeilles sauvages sont inscrites au registre canadien des espèces en péril. Trois espèces (le bourdon à pattes rouillées, le bourdon à coucou gitan et le bourdon à coucou macropis) ont toutes perdu au moins 50 % de leurs populations et sont considérées comme étant en voie de disparition. Le changement climatique est l’un des facteurs qui influencent la disparition des abeilles indigènes, l’augmentation de la fréquence des événements (par exemple, les vagues de chaleur et les sécheresses) poussant les abeilles au-delà de ce qu’elles peuvent tolérer. Un autre facteur influençant la disparition des abeilles indigènes est l’augmentation du nombre d’abeilles domestiques que de nombreuses personnes ont tendance à garder dans leur jardin (soit pour produire du miel, soit en tant que services de pollinisation présentant des avantages économiques ou de sécurité alimentaire, soit en pensant que cela augmentera la population d’abeilles). L’impact négatif de la présence d’abeilles domestiques est que, non seulement elles ne sont pas menacées d’extinction, mais elles entrent en concurrence avec les abeilles indigènes pour les fleurs et le pollen. De plus, les abeilles domestiques peuvent produire 50 000 à 100 000 individus dans une ruche, alors que les abeilles indigènes sont solitaires.

Les abeilles sauvages sont importantes pour la pollinisation des cultures dans les zones rurales, les jardins résidentiels et même les jardins sur les toits. Avec moins d’espèces indigènes, les plantes seront pollinisées de manière différente, ce qui aura probablement des répercussions négatives sur l’ensemble de l’écosystème.

Des études ont montré que l’utilisation d’insecticides néonicotinoïdes sur des cultures telles que le maïs, le soja, les courges et les citrouilles influent sur le comportement, la reproduction et la croissance des abeilles domestiques, des bourdons et des abeilles terrestres, qui jouent un rôle crucial dans la pollinisation des cultures. Des études ont également montré que lorsque les abeilles domestiques ingèrent le néonicotinoïde, elles sont moins susceptibles de se toiletter et d’éliminer un acarien parasite, ce qui peut entraîner une mort prématurée.

[/expand]

[expand title=»72) Déclin de la population d’oiseaux» expanded=»true»]

Depuis les années 1970, les oiseaux qui dépendent exclusivement des prairies indigènes pour se reproduire ont diminué de 87 %, les hirondelles et les martinets ont diminué de 59 %, les oiseaux de rivage de 55 %, et 20 % des oiseaux de mer que l’on trouve dans les eaux canadiennes sont des espèces menacées. Un facteur important de ce déclin des populations d’oiseaux est dû aux changements climatiques, l’intervalle entre la croissance des plantes au printemps et l’arrivée des espèces d’oiseaux ayant augmenté d’un jour par an en moyenne. Bien que de nombreux oiseaux aient pu s’adapter à ces changements, ceux qui ne l’ont pas fait manquent une fenêtre critique pour trouver de bons sites de nidification et se nourrir des insectes du début du printemps. Une augmentation des hivers extrêmement froids au Québec, la reproduction des bernaches du Canada migratrices à chuter de 192 000 en 2016 à 112 000 en 2018. De plus, la prolongation d’une période printanière en 2018 a laissé de nombreux sites de reproduction couverts de neige jusqu’à la fin juin.

La perte d’habitat est un autre facteur influençant le déclin des oiseaux. On observe une tendance à l’augmentation des cultures alimentaires en monoculture qui assèche les marais, détruit les forêts et supprime des sites d’alimentation et de nidification importants pour les oiseaux. Au printemps, les champs de maïs sont dénudés jusqu’au sol, ce qui n’offre pas de camouflage aux oiseaux qui sont habitués à nicher dans des foins de trois pieds de haut. La Coalition verte, qui se bat depuis de nombreuses années, perd en justice le développement de la zone du Technoparc. L’objectif de la Ville est d’en faire un lieu privilégié pour les entreprises spécialisées dans le développement durable et les technologies propres. Cependant, il s’agit d’un écosystème qui abrite plus de 80 espèces d’oiseaux nicheurs, dont des hérons, des rapaces, des oiseaux chanteurs et des canards, et qui attire de nombreuses personnes pour observer les oiseaux. Toutefois, la ville de Montréal a récemment annoncé qu’elle protègera certains terrains du technoparc.

L’augmentation du nombre d’immeubles en verre dans la province constitue un problème croissant dans le déclin des populations d’oiseaux. À Gatineau, un nombre croissant d’oiseaux sont morts au cours des dernières années après être entrés en collision avec des immeubles en verre. Au Canada, les collisions avec les vitres peuvent tuer jusqu’à 16 à 42 millions d’oiseaux par an.

Plus d’informations :

[/expand]

L’eau et sa gestion 

[expand title=»73) La dégradation des lacs» expanded=»true»]

La qualité des lacs du Québec s’est dégradée au fil du temps, en raison de l’eutrophisation, des espèces envahissantes et de l’acidification (pour en savoir plus, lisez la section » Acidification «). Tout d’abord, l’eutrophisation est un processus naturel par lequel une augmentation du phosphore dans le lac entraîne la prolifération du phytoplancton. Lorsqu’il meurt, il coule au fond et se décompose – un processus qui nécessite de l’oxygène. Avec le temps, un lac eutrophe devient moins transparent, plus appauvri en oxygène et plus rempli de sédiments. Bien que ce phénomène ait tendance à se produire dans tout lac au fil du temps, les activités humaines qui rejettent du phosphore dans l’eau accélèrent ce processus. Parmi les causes anthropiques importantes, mentionnons l’utilisation d’engrais, la modification du littoral, le déversement d’eaux usées dans les cours d’eau et la réduction du couvert végétal. Le lac Saint-Augustin et le lac Memphrémagog ne sont que deux lacs québécois qui subissent une eutrophisation accélérée.

Il y a aussi la question des espèces envahissantes. Les espèces envahissantes créent un déséquilibre dans l’écosystème indigène, car elles augmentent la concurrence pour les ressources. Parmi les espèces envahissantes importantes dans les lacs du Québec, mentionnons le myriophylle en épi, le roseau commun, le gobie à taches noires, le poisson-serpent, la berce du Caucase, la moule zébrée, la renouée du Japon, le jonc fleuri, la salicaire pourpre et le poisson rouge.

[/expand]

[expand title=»74) La bioaccumulation des toxines» expanded=»true»]

Le Canada jette 3,3 millions de tonnes de plastique chaque année où seulement 9% sont recyclés, le reste va à la décharge qui est déversée dans les systèmes d’eaux qui peuvent nuire aux animaux marins. En 2014, des chercheurs ont découvert des microbilles au fond du fleuve Saint-Laurent qui menacent les poissons, les oiseaux et la faune qui les consomment par erreur. L’étude a révélé que dans un litre de sédiment prélevé dans le fleuve Saint-Laurent, se trouvaient 1000 morceaux de microplastiques. Le fleuve Saint-Laurent figure parmi les pires fleuves du monde en termes de pollution par les microplastiques. Des microplastiques ont également été trouvés dans le lac Saint-Charles. Deux tiers des échantillons analysés étaient des microfibres (provenant de vêtements) provenant de la station d’épuration voisine qui ne filtre pas toutes les particules rejetées par le lavage des vêtements.

En outre, le fleuve Saint-Laurent contient d’autres polluants, notamment des biphényles polychlorés (PCB), des hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP), du mercure, des éthers diphényliques polybromés (PBDE) et des produits pharmaceutiques et de soins personnels (PPSP). La plupart de cette accumulation de polluants dans le Saint-Laurent provient des eaux usées des villes et des déchets agricoles.

Les algues bleues toxiques deviennent un problème croissant dans les eaux du Québec. L’augmentation des pluies qui entraînent des ruissellements dans l’eau et les étés très chauds provoquent une surabondance de cyanobactéries dans les eaux qui peuvent être nocives pour la santé humaine.

Plus d’informations :

[/expand]

[expand title=»75) Cartes d’inondations influencées par la politique» expanded=»true»]

Les préoccupations concernant les cartes d’inondation indiquent qu’elles sont créées de manière arbitraire et qu’il n’est pas fait mention de l’aide des gouvernements pour créer des infrastructures appropriées. Les résidents de Pierrefonds, dont la zone a été placée sur la carte des inondations, ont vu la valeur de leurs propriétés diminuer et les taux d’assurance augmenter. Ils ne peuvent même pas obtenir de permis pour effectuer des rénovations, des améliorations ou des travaux d’aménagements paysagers mineurs sur leur propriété. Cette zone n’a pas connu d’inondations extrêmes depuis 2017.

Les cartes mises à jour montrent les risques d’inondation le long des rivières des Mille Îles, des Prairies, mais elles pourraient ne pas être adoptées avant des mois, ce qui signifie que la construction peut se poursuivre dans ces zones, mais que les citoyens se demanderont si leurs maisons sont en zone inondable et resteront dans l’incertitude quant aux conséquences sur les taux d’assurances.

Plus d’informations :

[/expand]

[expand title=»76) Usage industriel de l’eau» expanded=»true»]

Les entreprises du secteur industriel de Montréal ne paient qu’une fraction de ce qu’il en coûte à Toronto et dans d’autres grandes villes nord-américaines pour utiliser et déverser de l’eau potable dans le réseau d’égouts. Une grande entreprise typique de Montréal paie environ 185 660 $ pour sa consommation annuelle d’eau à Anjou, contre 960 000 $ pour la même consommation à Toronto. Les industries, les entreprises et les institutions utilisent 62 % de l’eau à Montréal, mais n’en paient que 55 %, alors que les résidents en utilisent 38 %, mais en paient 45 %. 70 $ par million de litres d’eau pour les entreprises qui utilisent l’eau comme composante de leur produit. Il en coûte 2,50 $ par million de gallons d’eau pour les entreprises qui utilisent l’eau dans leur processus de fabrication. Aussi, des entreprises au Québec pompent des milliards de litres d’eaux par année, mais il est difficile d’avoir des chiffres précis, car la consommation d’eau des entreprises relève du secret industriel, il est devient donc difficile pour le public d’avoir accès à la quantité d’eau pompée par les entreprises. Une taxe sur l’eau a été proposée en 2019, mais elle s’appliquerait aux propriétaires de maisons et aux résidences, et non aux industries.

[/expand]

[expand title=»77) La surpêche» expanded=»true»]

À l’échelle mondiale, 31,4 % (3 fois plus qu’il y a 40 ans) des stocks de poissons ont été affectés par la surpêche. Outre le changement climatique qui modifie l’état des océans, la surpêche transforme la population de poissons dans l’océan et leur répartition géographique. Cela peut accroître l’exposition des poissons aux polluants, augmentant ainsi le niveau de méthylmercure présent dans de nombreux poissons (par exemple la morue ou le thon rouge de l’Atlantique) consommés par les humains. Au cours des dernières décennies, le Canada a perdu la moitié du total des poissons, principalement en raison de la surpêche. Dans le fleuve Saint-Laurent, le cas le plus connu de surpêche a touché la morue, dont la population a diminué de près de 100 %. En 2019, la pénurie de poisson due à la surpêche était si grave qu’un IGA de Saint-Laurent, à Montréal, a dû fermer son rayon poissonnerie pendant un certain temps.

Malheureusement, la surpêche au Québec ne sert pas à nourrir la population, car la plupart des poissons pêchés sont exportés, et ce qui est consommé dans la province est importé d’ailleurs.

[/expand]

[expand title=»78) Destruction des lacs par les projets miniers» expanded=»true»]

Le lac Bloom Ore de Fer Québec affirme que pour stocker les 872 millions de tonnes de résidus qu’elle produira au cours des prochaines années d’exploitation, elle doit détruire des lacs, des cours d’eau, des zones humides et des zones boisées. Au moins huit lacs seront détruits. Malheureusement, le Québec n’interdit pas ces actions, et jusqu’à tout récemment, la province a donné le feu vert pour le stockage des résidus miniers de la mine du Lac Bloom

Le projet de mine de graphite Nouveau Monde, d’une longueur de 2,6 km, est situé dans une zone écologiquement sensible et touristique dans le bassin versant du parc régional du Lac Taureau.  Il s’agit du plus grand et du plus proche plan d’eau récréatif au nord de Montréal. Ce projet déversera ses déchets minéraux dans le ruisseau Eau Morte qui, après sept heures, se déversera dans la rivière Matawin et le lac Taureau. L’eau risque d’être contaminée par l’acide en raison des 400 tonnes de produits chimiques qui, selon les estimations, seront utilisées chaque année dans le cadre du projet minier.

[/expand]

[expand title=»79) La dégradation des littoraux» expanded=»true»]

L’augmentation de la fréquence des tempêtes, principalement dues aux changements climatiques, accélère la dégradation du littoral dans la province. L’anthropisation des côtes, la pollution industrielle et la circulation des véhicules hors routes en sont d’autres causes. Elle accroît la vulnérabilité des personnes qui vivent sur les côtes et le long du fleuve Saint-Laurent, car plus de 2100 kilomètres de côtes sont menacés. Au cours des dix dernières années, le taux annuel d’érosion des côtes de l’Est du Québec varie de 0,5 à 2 mètres.

Les embarcations privées ont un impact sur les côtes du Québec, alors qu’une augmentation du nombre et de la taille des embarcations se retrouve sur l’eau. L’impact des vagues énergétiques remue les sédiments au fond des lacs, ce qui peut augmenter la quantité de phosphore dans l’eau.

[/expand]

[expand title=»80) La destruction des écosystèmes par les bateaux à moteur» expanded=»true»]

Les impacts environnementaux des bateaux à moteur sont les suivants : ils peuvent favoriser la croissance des algues et l’expulsion des sédiments, ce qui peut avoir un impact sur la qualité de l’eau. De plus, les produits chimiques utilisés pour nettoyer, protéger et faire fonctionner les bateaux peuvent s’infiltrer dans l’eau et avoir un impact négatif sur les écosystèmes marins.

Sur le lac Memphrémagog, qui est un important réservoir d’eau potable, les activités nautiques peuvent affecter la qualité de l’eau du lac. Bien que la Loi sur la qualité de l’environnement du Québec stipule que la province peut interdire ou limiter l’utilisation de bateaux à moteur sur un lac ou le réduire pour protéger la qualité de l’environnement, les personnes vivant sur le lac Memphrémagog ont été informées que les lacs sont régis par la législation fédérale. Cela signifie que les municipalités du Québec n’ont aucun contrôle sur l’activité des bateaux sur les lacs.

[/expand]

[expand title=»81) Le trafic maritime» expanded=»true»]

Une évaluation d’impacts du Canada a donné son feu vert à l’expansion du port à conteneurs de Contrecoeur, qui doit être construit en aval de Montréal. Cependant, des citoyens inquiets ont soulevé des questions environnementales qui pourraient avoir été négligées lors de l’évaluation environnementale. Le projet prévoit l’excavation de plus de 750 000 mètres cubes de plages à proximité de la zone. De plus, l’érosion ne faisait pas partie de l’étude d’impacts. De plus, des espèces marines, comme le chevalier cuivré que l’on ne trouve qu’au Québec dans une petite zone du fleuve Saint-Laurent et de la rivière Richelieu, seront affectées par ce projet. Le trafic maritime détruira et/ou modifiera l’habitat et l’augmentation des contaminants causée par l’activité maritime influencera le système de reproduction de l’espèce. La population de rainettes faux-grillon de l’Ouest qui vit sur les berges et dans les zones humides du projet proposé sera également menacée en raison du développement du transport maritime.

Plus d’informations :

[/expand]

[expand title=»82) L’acidification des eaux» expanded=»true»]

L’acidification de l’eau désigne la diminution de son pH. Depuis l’industrialisation, l’acidité des océans a augmenté de 30 %. L’une des causes de cette augmentation est le dépôt d’azote et de soufre provenant des émissions des navires, et le Québec ne semble pas pressé de réduire le nombre de navires sur son territoire (pour en savoir plus, lisez la section intitulée «Low-Grade Fuel Burning in Shipping Industry»). Une cause plus urgente de l’acidification est l’absorption du dioxyde de carbone atmosphérique par les eaux. Rappelons que les émissions du Québec n’ont pas cessé d’augmenter (pour en savoir plus, lisez » Les émissions de gaz à effet de serre continuent d’augmenter «). Les molécules acidifiantes peuvent également précipiter et tomber sous forme de pluies acides.

L’acidification peut causer d’immenses dommages aux écosystèmes. En effet, les organismes ont besoin de niveaux de pH spécifiques pour fonctionner correctement. Un océan qui s’acidifie peut nuire gravement au phytoplancton, qui est responsable de la production de 60 % de l’oxygène terrestre. On a également constaté que les crustacés présentaient un taux de mortalité plus élevé dans les eaux à faible pH. Dans le fleuve Saint-Laurent, cela signifie que les homards, les crevettes nordiques, les crabes et les huîtres sont particulièrement vulnérables. Sans une réduction suffisante de nos émissions, les espèces marines du Québec seront gravement menacées.

[/expand]

[expand title=»83) La contamination de l’eau potable» expanded=»true»]

Au Québec, une partie de l’eau potable est contaminée par le plomb, mais une autre partie est également contaminée par les PFAS. Les PFAS, ou substances per- et polyfluoroalkyles, sont des produits chimiques fabriqués par l’homme qui peuvent avoir de graves effets néfastes sur la santé humaine, notamment un faible poids à la naissance, des effets sur le système immunitaire, des perturbations des hormones thyroïdiennes et même le cancer. Le lac Memphrémagog, qui traverse la frontière entre le Québec et le Vermont, est une source d’eau potable pour 175 000 citoyens québécois contaminés par cette substance. On présume que la source est le lixiviat de la station d’épuration de Newport, au Vermont, et un moratoire de quatre ans a été mis en place en 2019 pour mettre fin à la contamination. Cependant, étant donné que c’est la deuxième fois depuis le moratoire que des PFAS sont détecté dans le lac, les citoyens se battent pour un moratoire permanent qui n’a pas encore été accepté.

Pour la contamination au plomb, la méthode utilisée par le Québec pour les tests a été critiquée comme étant imprécise étant donné qu’elle chasse l’eau des robinets pendant cinq minutes avant de récupérer l’échantillon. Cela sous-estime fortement la concentration de plomb dans l’eau du robinet, car une étude indépendante a révélé que 466 échantillons dans 96 municipalités présentaient une concentration de plomb dépassant la limite entre 2015 et 2018, qui était alors de 10ppb. À Montréal, 58 % des échantillons présentaient des niveaux dépassant la nouvelle limite canadienne de 5ppb. Plus récemment, plusieurs écoles et garderies des Premières Nations ont constaté que la concentration en plomb de leur eau du robinet dépassait la limite, bien que beaucoup n’en aient été avertis que plusieurs mois après la découverte des résultats. Pire encore, la solution qui leur a été proposée était de laisser couler l’eau pendant 10 minutes tous les jours avant l’ouverture des écoles. Il est important de noter qu’en dépit de l’existence d’une limite officielle, aucun niveau de plomb dans le sang n’a été identifié comme sûr. En outre, les effets secondaires potentiels comprennent des problèmes d’apprentissage et d’attention, une diminution des capacités intellectuelles et des changements de comportement.

[/expand]

[expand title=»84) Exportations d’eaux en vrac» expanded=»true»]

En juin 2018, le Québec a annoncé un plan de gestion de l’eau qui semblait fermer la porte à l’idée d’exporter l’eau en vrac. Avant cela, le Québec avait un problème majeur avec cette question. Par exemple, en 2017, seulement neuf entreprises ont prélevé 2 084 284 500 litres d’eau et n’ont payé que 145 899 92 $ en redevances. Cela s’explique par le fait que, depuis 2010, les redevances sur l’eau sont de 0,07 $ par 1 000 litres pour les entreprises qui pompent plus de 75 000 litres par jour. Ce taux est bien trop faible pour une ressource qui est un bien commun, et qui sera de plus en plus rare avec les changements climatiques. De plus, l’exportation de l’eau en grande quantité met en péril  les écosystèmes aquatiques et les bassins hydrologiques.

Malgré le plan de 2018, l’eau continue d’être exportée en masse. En 2019, il y avait au moins 18 entreprises qui prélevaient plus de 75 000 litres d’eau par jour (voir la liste ici). Cela signifie qu’au moins 1 350 000 litres étaient extraits par jour pour seulement 94,50 dollars. De plus, le ministère de l’Environnement dissimule la plupart des informations, y compris les quantités exactes extraites et leurs utilisations. Ce n’est tout simplement pas une façon de traiter une ressource aussi précieuse.

[/expand]

[expand title=»85) Les risques accrus d’inondations dus à l’étalement urbain» expanded=»true»]

La carte des inondations du Québec de 2017 à 2019 montre les zones touchées par les inondations printanières. Bien que la plupart des inondations semblent se produire dans les champs agricoles en bordure du littoral, un nombre croissant de zones résidentielles sont également sujettes aux inondations printanières. Bien que les informations sur la question au Québec soient rares, un rapport intéressant qui a étudié la relation entre l’étalement urbain et les inondations à l’échelle mondiale a révélé que l’étalement urbain pourrait aggraver les effets des inondations, qui sont en fin de compte causés par les changements climatiques. L’étalement urbain désigne l’expansion d’un développement urbain à faible densité, où les habitations et les entreprises sont plus éloignées les unes des autres que dans les centres-villes. Le rapport explique que l’étalement urbain a conduit à l’expansion du développement dans les marais, les zones humides et les zones inondables. Non seulement cela signifie que davantage de personnes vivent dans des endroits susceptibles d’être inondés, mais la bétonisation fait que les eaux de crue ont eu de plus en plus de mal à s’écouler, exacerbant ainsi les inondations. Compte tenu des récentes inondations printanières au Québec (pour en savoir plus, consultez la rubrique «Montée du niveau des mers»), toute aggravation de la situation peut avoir de graves conséquences.

[/expand]

Transports 

[expand title=»86) Un manque de transports en commun» expanded=»true»]

Selon un rapport de la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM), parmi la CMM et les municipalités limitrophes, 94 % des travailleurs utilisent principalement une voiture pour se rendre au travail. Selon Mme Plante, cela s’explique par le fait que les municipalités limitrophes ne sont pas tenues de respecter les mêmes règles de densité que la CMM, ce qui donne lieu à des quartiers à faible densité et dépendants de la voiture. Ce qu’il faut, c’est une meilleure planification urbaine et une meilleure infrastructure de transports en commun pour décourager l’utilisation des véhicules privés. Pendant ce temps, le gouvernement du Québec continue de privilégier l’expansion des routes au détriment du transport en commun, alors que le budget alloué aux transports en commun représente près de la moitié de celui de l’asphalte (Rad en parle plus longuement dans » L’expansion sans fin des routes «). Une étude menée par la Fondation David Suzuki a révélé que les jeunes Montréalais hésitent à utiliser le transport en commun parce qu’il n’est pas fiable et que les services ne sont pas flexibles.

Pour combattre ces lacunes, le Québec doit investir dans les transports en commun. Des horaires plus fréquents et des réseaux plus étendus pourraient aider les systèmes de métro, de bus et de train. Cela pourrait même dissuader suffisamment l’utilisation de véhicules individuels pour réduire le trafic, ce qui contribuerait à la fiabilité du service de bus. En outre, le gouvernement ne peut pas continuer à privatiser les transports en commun, ce qui pourrait décourager leur utilisation en augmentant les tarifs pour les usagers et en proposant des itinéraires guidés par le profit plutôt que par l’intérêt public (pour en savoir plus à ce sujet, lisez «Les transports en commun privatisés»). Par exemple, le projet REM peut empiéter sur l’expansion prévue de la ligne de métro bleue, car les deux lignes partageront désormais des itinéraires similaires, une caractéristique que le REM privé a commodément négligée. Aussi, la pandémie de COVID-19 aura grandement affecté le revenu des compagnies de transport en commun, les poussant ainsi à réduire leur service et contribuant davantage au problème.

[/expand]

[expand title=»87) Les impacts environnementaux sous-estimés des véhicules électriques» expanded=»true»]

Les véhicules électriques sont présentés comme la solution finale aux problèmes environnementaux du Québec, alors que les effets négatifs des véhicules électriques sont commodément négligés. Le principal problème environnemental des véhicules électriques provient du lithium nécessaire à leurs batteries. En 2016, une fuite dans l’usine de Ganzizhou Rongda Lithium à Tagong a entraîné la mort de poissons, de vaches et de yaks qui flottaient en aval de la rivière après avoir bu de l’eau contaminée. Pour extraire le lithium en Amérique du Sud, un trou est foré dans les salines pour pomper la saumure riche en minéraux vers la surface. Après 12 à 18 mois d’évaporation et de filtration, le lithium peut être extrait. Au total, il faut environ 500 000 gallons d’eau pour produire une tonne de lithium. À titre de référence, la batterie d’une Tesla Model S contient environ 12 kilogrammes de lithium, ce qui nécessite environ 41 670 gallons d’eau. Les bassins d’évaporation peuvent également laisser échapper des minéraux dangereux dans l’environnement. Dans le Nevada, des poissons situés à 150 miles en aval ont été affectés par le traitement du lithium. Le recyclage des batteries au lithium est également extrêmement difficile pour un certain nombre de raisons, ce qui rend finalement leur recyclage 5 fois plus coûteux que l’extraction de lithium neuf.

Tout ceci étant dit, les véhicules électriques restent une solution. La transition vers les véhicules électriques était probable et attendue. Cependant, elle ne peut être considérée comme la solution parfaite pour réduire notre impact sur l’environnement – des efforts supplémentaires sont nécessaires pour compenser les inconvénients des véhicules électriques. En outre, nous devons réduire la consommation globale de véhicules personnels en passant à une utilisation accrue des transports en commun.

Pour plus d’informations sur les véhicules électriques, suivez ces liens :

[/expand]

[expand title=»88) Une dépendance excessive à l’égard du transport aérien» expanded=»true»]

À partir de 2019, la compagnie Air Canada n’offre plus de vols dans de nombreuses régions du Québec, et les régions mal desservies se tournent vers le gouvernement pour qu’il fournisse une aide à davantage de compagnies aériennes régionales. Le problème des compagnies aériennes qui offrent encore des services régionaux est qu’il s’agit de petits transporteurs qui utilisent des avions vieillissants qui ne sont pas efficaces en termes de consommation d’énergie et de pollution atmosphérique et sonore. De plus, ces compagnies offrent des services de Montréal à Québec par exemple, ce qui représente un trajet d’une heure en avion. Un voyage aller-retour entre ces deux destinations contribuerait à l’émission de 82,2 KG de CO2 par passager. Dans le «Plan pour une économie verte 2020» du Québec, le gouvernement a prévu 3,6 milliards de dollars pour réduire les émissions de l’industrie du transport, mais il n’est pas question de réduire les émissions du transport aérien, qui représente 2,5 % des émissions mondiales de CO2.

[/expand]

[expand title=»89) Absence de trains à grande vitesse pour le transport interrégional » expanded=»true»]

Les trains de passagers au Québec par VIA Rail vont de Montréal à Québec. Cependant, les services accusent de fréquents retards, les horaires sont peu pratiques et le temps projeté entre les gares n’est pas plus efficace que de prendre la voiture. Une enquête menée de janvier 2017 à mars 2019 a estimé qu’un train sur trois traversant le Québec arrivait en retard de plus d’une heure. Les raisons de ces retards sont que les trains de passagers utilisent les mêmes voies que les trains de marchandises et que la priorité est donnée à ces derniers, ce qui limite la disponibilité des horaires de service.  Le plan de «train à haute fréquence», proposé par VIA Rail, permettrait de construire de nouvelles voies ou de réaffecter des voies inutilisées, un projet qui coûterait, selon les dernières estimations, plus de 12 milliards de dollars. Cependant, les trains grandes fréquences visées par VIA Rail circuleraient plus rapidement et permettraient d’arriver à destination une trentaine de minutes avant les trains actuels. Au Québec, le plan proposé comprendrait une gare supplémentaire à Trois-Rivières.

Il y a eu une réduction du transport interrégional au Québec, mais peu ou pas de financement a été accordé à ce sujet.

[/expand]

[expand title=»90) Un manque de transport de marchandises» expanded=»true»]

Plus de 6302 km de voies ferrées sont situés au Québec. 73 % de ces voies sont de compétence fédérale et 27 % sont de compétence provinciale. La réglementation relative au transport de marchandises et aux infrastructures de déchargement ou de livraison de marchandises est plus faible au Québec que celle du Canada, qui exige que les chemins de fer transportent tout produit pouvant être légalement transporté. Le niveau d’utilisation des voies ferrées dépend des politiques, des technologies disponibles et de la disponibilité des infrastructures.  Huit ans après le déraillement d’un train transportant du pétrole brut et endommageant la ville de Lac-Mégantic attend toujours le projet de voie de contournement dont la construction est censée débuter en 2022. Tout cela alors que la voie ferrée continue de traverser la ville, mettant en danger la vie des citoyens.

Le manque d’infrastructures supplémentaires peut également nuire à l’économie locale en cas de dommages aux rails ou de blocages, comme ce fut le cas en 2020 lorsque des membres des Premières Nations du territoire mohawk de Tyendinaga ont bloqué les rails. Cela a interrompu le transport de marchandises, entraîné des licenciements de travailleurs du rail et des retards qui ont coûté des milliers de dollars en coûts supplémentaires aux entreprises.

[/expand]

[expand title=»91) Augmentation du nombre de véhicules immatriculés chaque année» expanded=»true»]

Bien que la ville de Montréal ait fait des efforts pour être verte, la dépendance à l’égard des voitures ne permet pas d’atteindre une réduction adéquate des GES. Les émissions du transport routier représentent plus d’un tiers de l’empreinte carbone du Québec, et en réponse, les émissions n’ont diminué que de 3,1 % depuis 1990. Le Québec compte le deuxième plus grand nombre de véhicules immatriculés au pays, soit plus de 8,9 millions de véhicules. Et ce nombre augmente chaque année. En réponse à cette dépendance, les voitures et les routes du Québec génèrent des dépenses de  plus de 51 milliards de dollars par an.  Le gouvernement du Québec prévoit d’aménager 100 kilomètres de voies réservées sur les autoroutes principales qui seraient réservées aux autobus, à certaines heures, pour encourager le transport public. Toutefois, ces voies ne limiteront pas les voitures, puisque les véhicules électriques et hybrides pourront les utiliser. Selon les experts, ce plan ne fera qu’encourager davantage l’utilisation des véhicules privés, car il y aura plus de possibilités et d’espace pour conduire.

[/expand]

[expand title=»92) Report du projet d’extension de la ligne bleue de la STM» expanded=»true»]

Le prolongement de la ligne bleue de la STM à Montréal jusqu’à Saint-Léonard et Anjou est une promesse depuis plus de trente ans. Maintenant qu’il est en cours, le projet accuse un retard d’au moins 18 mois en raison de la construction du REM de l’Est dans ce secteur. Ce projet devrait coûter 600 millions de dollars.  Initialement, la construction de cette extension était placée sur une voie accélérée en vertu du projet de loi 61, mais le gouvernement de la CAQ a abandonné ce projet. Le secteur de Saint-Léonard attend depuis longtemps l’extension de la ligne bleue, car ce projet apporterait un agrandissement des trottoirs, 200 arbres, plus d’espaces publics, mais tout cela a été reporté à cause des retards. Le gouvernement de la CAQ a également exprimé des inquiétudes quant à la construction du REM qui serait construit dans une zone similaire à celle de la ligne bleue, car il ne veut pas dupliquer le service, ce qui obligerait la ville de Montréal à réévaluer son plan pour optimiser le projet. Il est probable que ce projet de prolongement ne soit pas prêt à la date prévue, soit en 2026.

[/expand]

[expand title=»93) Augmentation de la part du marché des VUS » expanded=»true»]

Le nombre de VUS achetés au Québec continue d’augmenter. La vente de ces véhicules représente 70 % des parts de marché dans la province. Selon les données du ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques, le nombre de VUS au Québec a bondi de plus de 260 % depuis 1990. Cette augmentation du nombre de voitures supplémentaires sur la route accroît la congestion routière, ce qui double les temps de déplacement et augmente le taux d’embouteillages. Et en raison de leur taille, ils contribuent à augmenter les émissions de gaz à effet de serre. Selon l’Agence interne de l’énergie, la fabrication des VLT est le deuxième facteur d’augmentation des émissions mondiales de CO2 depuis 2010, après le secteur de l’électricité.  Cependant, il n’est pas prévu de réduire la publicité pour ces véhicules et les ventes de VUS vont continuer à augmenter.

[/expand]

[expand title=»94) Manque d’infrastructures de transports actifs» expanded=»true»]

Afin de réduire les émissions dans le secteur des transports, le Québec devrait inciter ses citoyens à adopter des modes de transport actifs tels que la marche, le vélo, le patin à roues alignées, le patinage, etc. Pourtant, du moins dans la région de Montréal, 94 % des gens utilisent principalement une voiture pour se rendre au travail. Une étude menée auprès d’étudiants montréalais a révélé que, même si 75 % d’entre eux espèrent un avenir multimodal, beaucoup sont découragés d’utiliser le transport actif en raison de leur vulnérabilité à la circulation automobile, aux accidents et aux conditions météorologiques. Bien que la météo soit essentiellement incontrôlable, les deux autres facteurs qui limitent la participation des jeunes au transport actif peuvent être corrigés par une meilleure planification urbaine.

En 2019, 71 piétons et 8 cyclistes ont été tués dans des accidents de la route, 210 piétons et 56 cyclistes ont été gravement blessés, et plus de 4000 autres ont été légèrement blessés. Avec ces statistiques, il n’est pas étonnant que les citoyens ne se sentent pas en sécurité. Pour lutter contre ce phénomène, des initiatives doivent être prises pour faciliter le transport actif. Cependant, il est possible d’avoir des initiatives mal planifiées si la population n’est pas consultée – une panoplie de projets visant à faciliter le transport actif à travers le Québec ont échoué. L’augmentation des pistes cyclables, l’aménagement des carrefours, l’abaissement des limites de vitesse, l’intégration des réseaux multimodaux, la construction de chaucidous… bien qu’il s’agisse de bonnes idées en théorie, la consultation publique est essentielle pour identifier les meilleures solutions aux problèmes de transports actuels. Sans compter que l’urbanisme à faible densité dépend de l’utilisation des véhicules personnels, et qu’il faut donc donner la priorité à l’urbanisme à forte densité (pour en savoir plus, lisez «L’expansion routière sans fin»).

[/expand]

[expand title=»95) Peu de péages sur les routes» expanded=»true»]

Le Québec est notamment dépourvu de péages sur les routes. À l’exception de l’autoroute 30 et du pont de l’autoroute 25, il n’y a pratiquement aucun péage sur les routes du Québec. Les tarifs de péage varient entre 1,20 $ et 3,46 $ (pour ceux qui ont un compte client, sinon c’est 9,24 $) pour les véhicules de catégorie 1. Aux deux péages, les véhicules électriques sont exemptés. Cela crée une incitation à conduire des véhicules électriques, ce qui va dans le sens du Plan 2030 pour une économie verte. Cependant, étant donné qu’il n’y a que deux péages au Québec, l’incitation reste assez faible.

C’est le cas même sans conduire un véhicule électrique. L’augmentation des péages peut non seulement alléger les dépenses liées aux travaux routiers (pour en savoir plus à ce sujet, lisez » L’expansion routière sans fin «), mais elle peut aussi servir à encourager les Québécois à opter pour le transport en commun. Cela peut être particulièrement important étant donné que la taxe sur le carbone du Québec est sans doute faible (pour en savoir plus, lisez » La taxe sur le carbone n’est pas assez élevée pour inciter à un changement de comportement «). Les conducteurs québécois sont à peine taxés, à l’exception de la taxe de 3¢ par litre imposée aux conducteurs montréalais. Dans l’ensemble, le Québec accuse un sérieux retard dans l’encouragement des déplacements durables. L’augmentation du nombre de routes à péage pourrait être une première étape simple.

[/expand]

[expand title=»96) Moins de transports publics privatisés» expanded=»true»]

Au cours des dernières années, la question de la privatisation du transport en commun au Québec s’est posée. Plus particulièrement, le projet du Réseau express métropolitain (REM), un train léger sur rail à Montréal qui sera détenu et exploité par la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ, qui gère les régimes de retraite québécois) pendant 99 ans. Le projet est critiqué parce qu’il est financé par le secteur privé, le SCFP soutenant que la CDPQ se préoccupe davantage de faire des profits que de servir le bien public. Cela signifie que les tarifs vont probablement augmenter, que le public sera moins impliqué dans le processus décisionnel et que les priorités sociales comme la réduction des gaz à effet de serre seront négligées. Les membres du SCFP souffriront également, car la privatisation favorisera une pression à la baisse sur les salaires et les conditions de travail, certains travaux d’entretien étant même sous-traités pour réduire les dépenses de la CDPQ. De plus, son intégration dans le système actuel de transport en commun de Montréal rendra difficile l’expansion des réseaux de transport en commun et nuira également à la connectivité entre les réseaux existants.

Dans l’ensemble, la privatisation du transport en commun ne profite pas au public. En créant davantage d’obstacles pour les usagers, elle peut décourager l’utilisation du transport en commun. À une époque où nous devons induire des changements écologiques, la privatisation du transport public est un pas en arrière.

[/expand]

[expand title=»97) Des frais d’utilisation trop élevés» expanded=»true»]

Bien que le Plan 2030 pour une économie verte du Québec mette l’accent sur la réduction des émissions dans le secteur des transports, la stratégie du Québec consiste à électrifier l’industrie plutôt qu’à inciter les conducteurs à utiliser le transport en commun. Cela se reflète clairement dans le fait que les frais d’utilisation du Québec restent comparativement élevés. Par exemple, le coût d’un billet d’autobus simple à Montréal est de 3,50 $. Comparativement aux grandes villes des autres provinces, il s’agit du tarif le plus élevé pour un laissez-passer d’autobus simple, à égalité avec Calgary. Un laissez-passer d’autobus mensuel à Montréal coûte 90,50 $. Comparativement aux grandes villes des autres provinces, les prix à Montréal sont bien meilleurs, avec des coûts inférieurs à ceux d’un laissez-passer mensuel à Toronto, Vancouver et Calgary. Toutefois, une étude menée aux États-Unis montre que le prix moyen d’un abonnement de bus dans les grandes villes américaines est de 67,07 $ US, soit 81,12 CAD.

L’ARTM de Montréal a l’habitude d’augmenter les tarifs. En 2013, des manifestants ont dénoncé le tarif d’autobus à 3 $. Entre 2004 et 2014, les tarifs des bus simples ont augmenté de 20 %. De 2013 à 2021, les coûts d’une carte de bus simple ont augmenté de 16,6 %. Apparemment, ces hausses continues reflètent les taux d’inflation, une conséquence de la privatisation des transports en commun (pour en savoir plus à ce sujet, lisez la rubrique » Les transports en commun privatisés «). Si le Québec vise à réduire les émissions dans le secteur des transports, l’augmentation des coûts du transport en commun n’est pas le moyen d’y parvenir.

[/expand]

[expand title=»98) L’extension sans fin des routes» expanded=»true»]

Le gouvernement du Québec semble consacrer beaucoup d’efforts aux infrastructures routières – peut-être trop. Dans le Plan québécois des infrastructures (PQI) 2021-2031, le Québec consacre 28 milliards de dollars à l’asphalte, c’est-à-dire à la réfection et à la construction de routes, contre 12,8 milliards de dollars au transport en commun (lire ici). Cela représente une baisse de 3 % des dépenses en transport en commun par rapport au dernier budget. Dans le Plan québécois des infrastructures 2021-2022, 2,6 milliards de dollars sont investis pour » assurer le bon état du réseau routier. » De ce montant, 471,4 millions de dollars sont consacrés à la construction de nouvelles voies à la flexibilité et à la fiabilité du réseau de transport en commun ainsi qu’à l’augmentation de ses subventions pour réduire les tarifs d’utilisation (lire à ce sujet dans » Des tarifs d’utilisation trop élevés «). Cela inciterait davantage d’automobilistes à se tourner vers les transports en commun, ce qui décongestionnerait les routes et rendrait inutile la construction de nouvelles voies.

L’étalement urbain est aussi largement responsable de la dépendance des Québécois à l’égard des véhicules personnels. La mauvaise planification des banlieues à faible densité et éloignées les unes des autres laisse les résidents dépendre de l’utilisation de leur véhicule personnel pour se rendre au travail. Sur les 82 municipalités de la Communauté métropolitaine de Montréal et les 100 000 autres navetteurs des municipalités frontalières, 94 % utilisent principalement une voiture pour se rendre au travail. Une meilleure planification urbaine est nécessaire pour décourager l’utilisation du véhicule personnel, un phénomène qui contribue largement aux émissions de gaz à effet de serre du Québec. Avec une meilleure prise en charge, la construction de nouvelles routes pourrait enfin appartenir au passé.

[/expand]

[expand title=»99) Absence de réglementation pour les yachts privés» expanded=»true»]

En 2019, un projet du Yacht-Club Saint-Benoît a suscité des inquiétudes parmi les résidents de Sargent Bay et du lac Memphrémagog, car ils voulaient obtenir la permission du ministère de l’Environnement d’installer 99 sites uniquement devant leur propriété (jusqu’à 150 mètres de la rive) pour éviter de payer des frais de location. Les résidents qui vivent dans cette zone craignaient que leur qualité de vie ne souffre de l’augmentation du nombre de bateaux au bord de l’eau. Bien que le projet ait été rejeté par un juge, la municipalité était en faute, car elle avait initialement permis la réalisation de ce projet et avait accordé des permis au Yacht Club de Saint-Benoît.

Les limites de vitesse des bateaux et navires privées au Canada, notamment le long du golfe du Saint-Laurent fluctuent selon qu’une baleine est repérée ou non ce qui peut provoquer des incohérences chez les conducteurs. En 2019, six navires, dont un yacht de luxe, ont reçu une amende pour avoir dépassé la limite de vitesse, avant que le gouvernement ne la réduise, ce qui peut augmenter le trafic maritime autour des sites fréquentés par les baleines de l’Atlantique Nord. En outre, bien qu’il existe une limite à l’intérieur des zones protégées, il n’y a pas de cohérence pour les limites de vitesse autour de ces zones, ce qui fait courir le risque aux baleines d’être heurtées.

[/expand]

Forêts 

[expand title=»100) Perturbation du cycle naturel de la forêt» expanded=»true»]

L’une des ressources les plus consommées par les organisations gouvernementales est le papier. Ironiquement, depuis l’arrivée de la technologie, la consommation de papier a en fait augmenté au sein des gouvernements. Il s’agit d’une ressource, parmi tant d’autres, qui nécessitent une coupe supplémentaire d’arbres. Au Canada, chaque minute, une zone de la forêt boréale (de la taille de sept patinoires de hockey de la LNH) est abattue. Au lieu de protéger les zones forestières encore debout, le ministère des forêts prévoit de doubler les activités forestières d’ici 2080. Une augmentation de près de 15 % des activités d’exploitation forestière est prévue au cours des cinq prochaines années. De plus, Pierre Dufour, le ministre des forêts, a déclaré que couper plus d’arbres serait une solution pour réduire les émissions de gaz à effet de serre. Son argument était que le Québec augmenterait la quantité de bois récolté (qui stockerait le carbone dans le futur) et ouvrirait davantage de forêts à l’exploitation (les arbres plus jeunes pouvant absorber plus de carbone) et augmenterait les incitations gouvernementales. En outre, l’augmentation des activités forestières risque également d’entraîner l’exploitation des forêts, qui, selon le Forest Stewardship Council, sont censées être gérées de manière durable. En réalité, les zones forestières sont généralement laissées jonchées de résidus forestiers et de troncs d’arbres.

L’augmentation de l’exploitation forestière s’accompagne d’une augmentation des déchets supplémentaires de produits forestiers qui ne sont pas utilisés. Les usines du Québec produisent près de quatre millions de tonnes d’écorce par an, mais seulement la moitié de cette écorce est exportée ou utilisée comme sous-produit et l’industrie forestière du Québec n’a nulle part où la mettre.

[/expand]

[expand title=»101) Perte d’emploi due à l’automatisation» expanded=»true»]

Selon une étude menée par l’IRIS, les emplois dans le secteur forestier ont connu un déclin frappant ces dernières années. Entre 2001 et 2018, les emplois ont diminué de 94 000 à 59 900, sans compter les travailleurs forestiers indépendants. Ces pertes comprennent une diminution de 53 % dans l’exploitation forestière, de 37 % dans la fabrication du papier et de 27 % dans la fabrication du bois. Alors que la faible perte dans la fabrication du bois peut être attribuée à un certain nombre de facteurs, la perte dans la fabrication du papier peut être au moins partiellement liée à l’électronisation. Plus important encore, la perte d’emplois dans l’exploitation forestière peut être attribuée à l’automatisation de l’industrie forestière. Un épisode de la «Semaine verte» de Radio-Canada intitulée «Automatisation de la machinerie forestière» explore la rapidité et l’ampleur de l’automatisation de l’industrie forestière. D’un travailleur conduisant deux véhicules, à la possibilité projetée que les camions se conduisent eux-mêmes, il semble que le besoin d’employés dans l’industrie continuera à diminuer avec l’augmentation de l’automatisation, couplée à une importante pénurie de main-d’oeuvre.

En outre, les objectifs de l’industrie forestière sont en train de changer. Dans le documentaire L’Erreur Boréale, la foresterie au Québec semble avoir pour but d’employer la population. Aujourd’hui, son seul objectif semble être de générer de la croissance économique (pour en savoir plus, lisez «Le contrôle des entreprises sur l’industrie forestière»).

[/expand]

[expand title=»102) Les droits des autochtones ne sont pas pris en compte par l’industrie» expanded=»true»]

En 2020, le Québec a annoncé une expansion importante des aires protégées dans l’Eeyou Istchee, la patrie des Cris, qui ferait passer la superficie de 12 à 24 %. Cependant, cette expansion ne prévoit pas une protection suffisante dans la région de Broadback, l’une des dernières forêts intactes du territoire cri, qui sert de refuge au caribou boréal et qui est l’un des endroits les plus denses en carbone au monde. 30 000 km de chemins d’exploitation forestière marquent le paysage autour de cette région, ce qui fait que Broadback risque d’en faire partie. L’ajout d’aires protégées dans des régions réservées à l’industrie forestière soulève également des craintes dans l’industrie forestière qui dénonce de possibles pertes d’emplois dans l’industrie, alors que pour les Premières Nations c’est un enjeu de protection de leurs terres ancestrales.

Les entreprises, qui continuent de dominer les pratiques d’exploitation forestière dans de nombreuses forêts canadiennes, risquent d’opérer de manière durable et de respecter les droits des populations autochtones sans les protections solides et contraignantes que peut apporter l’intervention du gouvernement. C’est également le cas des communautés attikameks auxquelles le ministère des Forêts accorde une aide financière pour les aider à participer à diverses consultations forestières. Cependant, les recommandations ou les plans de développement des Premières Nations sont souvent ignorés et les zones forestières sont souvent coupées quoi qu’il arrive. De plus, lorsque les peuples autochtones sont impliqués dans la gestion des forêts, ils ne sont pas reconnus pour leurs réalisations au fil des ans.

[/expand]

[expand title=»103) Perte des forêts urbaines» expanded=»true»]

L’augmentation de la construction résidentielle et le développement et la rénovation des infrastructures dans la province ont augmenté la perte de forêts urbaines. La construction dans les zones forestières ne réduit pas seulement le couvert végétal, elle endommage également les racines des arbres, ce qui peut persister pendant de nombreuses années et réduire les chances de repousse des arbres. Une forêt est en train d’être coupée à Saint-Jérôme pour faire place à un projet d’ensemble résidentiel qui a été classé par les promoteurs comme un «quartier écologique» À Point Claire, la Corporation Cadillac Fairview, en collaboration avec Ivanhoé Cambridge du centre commercial Fairview, a proposé de convertir la forêt Fairview en un développement de 50 hectares. Cette zone forestière est non seulement un espace vert important pour les citoyens, mais elle abrite également divers types d’arbres et d’animaux sauvages, dont des renards, des hiboux, des serpents et des rapaces. En outre, la coupe de la forêt ne ferait qu’intensifier l’effet d’îlot de chaleur, qui est déjà un problème dans la région de Fairview.

De nombreux projets entraînant la perte de forêts urbaines sont réalisés sans consultation publique. Par exemple, à l’entrée de l’aéroport international Jean-Lesage de Québec, plus de 500 arbres seront abattus pour faire place à un parc de développement de 1,2 million de mètres carrés. Outre la perte de la forêt, les citoyens s’inquiètent de l’augmentation du bruit des avions qui était auparavant bloqué par la couverture forestière. Cependant, les citoyens n’ont pas été consultés, car ils n’ont appris l’existence du projet que lorsque la déforestation avait déjà commencé.

Cependant, même lorsqu’il y a une consultation publique, elle n’a pas toujours un effet en faveur des citoyens. Par exemple, en 2008, la forêt de la région du lac Kénogami a été déclarée zone protégée, mais en décembre 2020, les arbres ont quand même été abattus. Les résidents de Kénogami se battent pour la protection de la forêt, qui abrite des arbres de plus de 400 ans, et estiment que la consultation publique du ministère n’a aucun effet.

[/expand]

[expand title=»104) La pollution provenant des scieries et des usines de papier» expanded=»true»]

Au Québec, les usines de papier et de pâte à papier figurent en tête de liste des industries les plus polluantes de la province, émettant des millions de tonnes de gaz à effet de serre dans l’atmosphère. Entre 2012 et 2019, l’usine de papier Domtar a presque doublé ses émissions de gaz à effet de serre, passant de 70 000 à 130 000 tonnes durant cette période. L’entreprise de papier Westrock, à Trois-Rivières, émet 1,25 million de tonnes de gaz à effet de serre par an, soit plus que les raffineries de Québec et de Montréal.

Les particules de sciure de bois provenant du sciage se dispersent dans l’air et peuvent être dangereuses si elles se déposent dans les poumons des gens. Les scieries émettent également des gaz toxiques tels que le monoxyde de carbone, le dioxyde d’azote et le dioxyde de soufre. De plus, si elles sont situées près de l’eau, les eaux de ruissellement des scieries peuvent nuire à la biodiversité de ces zones.

[/expand]

[expand title=»105) Perturbation de l’habitat du caribou des bois» expanded=»true»]

L’augmentation de l’exploitation forestière laisse derrière elle des forêts dégradées et des sols perturbés qui diminuent le potentiel de croissance de la forêt. Par conséquent, elle pousse le caribou forestier vers l’extinction. Dans Charlevoix, il y a moins de vingt caribous en 2020 et le caribou de montagne de la Gaspésie, dont la population était d’environ 150 individus il y a dix ans, n’est plus qu’une cinquantaine dans la région. À Val D’Or , il reste moins de 10 caribous.  En 2018, le gouvernement québécois a refusé de financer les efforts de protection du caribou forestier. Les écologistes affirment que le gain à court terme de l’industrie forestière ne se rapproche pas des parcs qui abritent non seulement les caribous, mais qui attireront également les touristes et les chasseurs toute l’année.

De plus, lorsque le gouvernement a rejeté 83 propositions de zones protégées en 2020, il est clair qu’il a donné la priorité à la protection de l’industrie forestière plutôt qu’à la protection de la faune et de la flore (pour en savoir plus, lisez » Les zones protégées uniquement dans le Nord «). Pipmuakan, qui a été exclu des zones protégées du gouvernement, abrite 140 caribous et représente l’une des populations les plus méridionales. En février 2022, deux communautés innues du Québec ont poursuivi le gouvernement du Québec, jugeant que la province n’avait pas rempli ses responsabilités de protection des caribous dans la région du Lac-Saint-Jean et la Côte-Nord. De toute évidence, le caribou des bois est littéralement sacrifié au nom de l’exploitation forestière.

[/expand]

[expand title=»106) Manque de responsabilité et de contrôle» expanded=»true»]

Le gouvernement du Québec permet à l’industrie forestière d’établir la valeur marchande du bois coupé sur les terres publiques, ce qui fait perdre à la province des millions de dollars en redevances forestières parce que les entreprises omettent de déclarer jusqu’à 25 % de la facture. Comme il n’y a pas d’intervention officielle du gouvernement au sein de l’industrie forestière, l’échantillonnage, le poids du bois manipulé, la qualité du bois déclarée inférieure à la réalité sont autant de moyens par lesquels les entreprises falsifient les chiffres pour réaliser un profit supplémentaire. Le prix du bois a augmenté trois fois plus qu’au début de l’année 2021 et pourtant les producteurs de bois ne voient pas les bénéfices. Cependant le gouvernement du Québec ne veut pas discuter de la gestion forestière pour réguler le prix et discuter de la répartition de la richesse entre les propriétaires privés. En plus de l’augmentation du prix du bois, le bois ne reste pas dans la province pour être utilisé par les Québécois, mais il est exporté vers les États-Unis, ce qui provoque une pénurie de bois au Québec.

Les écologistes protestent contre ce manque de gestion des forêts québécoises en raison de la destruction de la biodiversité dans la région. Ils affirment que le ministère des Forêts est trop préoccupé par les motifs économiques de la forêt plutôt que par l’environnement..

[/expand]

[expand title=»107) Subventions du bois de construction» expanded=»true»]

En 2018, l’administration Trump a imposé un tarif douanier de 20 % sur le bois d’œuvre canadien après des allégations selon lesquelles le bois d’œuvre canadien serait injustement subventionné. L’argument, essentiellement, est que l’exploitation forestière québécoise se fait sur des terres publiques avec des frais de récolte bon marché, tandis que le bois américain est récolté sur des terres privées. Le bois québécois est donc moins cher que le bois américain, de sorte que le tarif mis en place met les deux fournisseurs sur un pied d’égalité. Toutefois, en 2020, l’Organisation mondiale du commerce a estimé que les droits de douane n’étaient pas fondés, car le bois d’œuvre résineux de l’Ontario et du Québec n’est pas subventionné par le Canada, ce qui a conduit à une réduction des droits de douane de 9 % en décembre.

Si le Québec nie subventionner l’industrie, le gouvernement semble tout de même la subventionner, seulement il le fait indirectement. Par exemple, entre 2019 et 2020, le gouvernement du Québec a dépensé 100 millions de dollars pour la construction de chemins forestiers sous le couvert de chemins à usages multiples. En affirmant qu’ils peuvent être utilisés par n’importe qui, le Québec prétend ne pas subventionner l’industrie, évitant ainsi les tarifs douaniers aux États-Unis. Pendant ce temps, un épisode publié par RADIO-CANADA montre que ces routes sont vraiment au milieu de nulle part, avec rien d’autre à proximité que La Patate du Gouin. Bien que les routes puissent être utilisées par tout le monde, il est clair que leur intention première est de servir l’industrie forestière.

[/expand]

[expand title=»108) Construction de routes forestières» expanded=»true»]

En mars 2021, le Québec comptera 468 000 km de chemins forestiers, soit suffisamment pour faire 10,5 fois le tour de la planète. C’est à la suite du documentaire L’Erreur Boréale que les compagnies forestières québécoises ont commencée à réduire la taille de leurs sites de coupe pour rendre le paysage plus attrayant visuellement, mais cela a nécessité la construction de chemins forestiers pour accéder aux nouveaux sites. Or, cela a de graves conséquences sur l’environnement. Non seulement les sites dispersés nécessitent des déplacements supplémentaires et augmentent donc la consommation de diesel, mais ils nuisent aussi gravement à la biodiversité. Contrairement à une forêt coupée à blanc qui, avec le temps, pourrait éventuellement repousser, les routes pavées ne permettent pas aux arbres de repousser. Ainsi, les chemins forestiers marquent les forêts du Québec. De plus, leur construction peut également affecter les animaux. En 2020, un chemin forestier de 126 kilomètres proposé en territoire cri aurait coupé en deux l’habitat de trois troupeaux de caribous, une espèce dont le nombre est déjà en déclin. Les routes dénudées aident les prédateurs, rendant leurs proies de plus en plus vulnérables. Aujourd’hui encore, la construction de nouveaux chemins forestiers se poursuit. En mai 2021, un chemin forestier à Charlesbourg devrait subir une expansion qui menacerait neuf milieux humides, dix milieux terrestres et sept rivières, soit une superficie menacée de 114 000 mètres carrés.

Pour plus d’informations, consultez ces ressources :

[/expand]

[expand title=»109) Impact des opérations forestières sur le tourisme » expanded=»true»]

Au nord-est du Lac Saint-Jean, un projet d’exploitation forestière est proposé pour commencer cet été. La rivière Péribonka, où le projet aurait lieu, a été proposée comme zone de protection pour protéger 80 km de la rivière qui comprendrait un écosystème forestier rare au Québec. Cette proposition était l’un des 83 projets d’aires protégées qui ont été rejetés par le gouvernement Legault qui a autorisé l’exploitation forestière dans cette zone. L’ironie du sort veut que le gouvernement ait accordé des subventions pour le développement de l’écotourisme et du tourisme d’aventure au Québec, alors que le projet d’exploitation forestière se ferait à l’endroit prévu pour le tourisme récréatif et détruirait le potentiel touristique le long de la rivière Péribonka et du lac Tchitogama. De plus, des routes et des infrastructures devront être construites pour accéder aux zones où les arbres seront coupés. Toutefois, les projets de coupes forestières dans cette région ont été mis sur pause cette année par le gouvernement du Québec, qui s’engage à inscrire cette région en tant qu’aire protégée.

Le projet d’exploitation forestière détruit et réduit également la qualité des sentiers de randonnée populaires comme c’est le cas près des sentiers du Récré-eau des Quinze en Abitibi-Témiscamingue. On a dit que la coupe à blanc de cette zone était nécessaire en raison de l’infestation de la tordeuse des bourgeons de l’épinette.

Les résidents de l’Écodomaine des Forges ont été surpris de voir des arbres coupés par Hydro-Québec le long d’une piste cyclable. Hydro-Québec a déclaré que les arbres étaient trop hauts et qu’ils risquaient d’avoir un impact sur les lignes électriques. Le projet avait été reporté en raison de la pandémie et les citoyens n’ont pas été reconsultés.

[/expand]

[expand title=»110) Des zones protégées uniquement dans le Nord» expanded=»true»]

Le Québec était tenu par l’objectif 11 d’Aichi de la Convention sur la diversité biologique (CDB) de protéger 17 % des terres et des eaux douces représentatives de la biodiversité globale du Québec d’ici 2020. Ainsi, le Québec s’est engagé à protéger 20 % du territoire du Plan Nord (dont au moins 12 % en forêt boréale au nord du 49e parallèle) et à établir un réseau représentatif d’aires protégées couvrant au moins 10 % de l’estuaire et du golfe du Saint-Laurent. Au 1er janvier 2021, le Québec avait protégé 17,03 % de son territoire, mais manquait notamment d’aires protégées sous la limite nordique des attributions forestières.

Tout d’abord, cette zone n’est pas représentative de la biodiversité du Québec si la majeure partie de l’aire protégée se trouve dans le Nord (pour en savoir plus, lisez la section » Objectifs de conservation % «). Pire encore, les aires protégées choisies permettent commodément aux activités d’exploitation forestière de se poursuivre sans être perturbées. Le Québec fait l’extraordinaire en semblant respecter ses engagements internationaux en matière d’environnement et en donnant simultanément la priorité à la coupe des forêts plutôt qu’à leur protection. En protégeant stratégiquement les zones qui n’interfèrent pas avec les objectifs économiques de la province, le Québec masque ses pratiques non durables sous le couvert de la protection de l’environnement.

[/expand]

[expand title=»111) Des pratiques non durables dans le domaine de la biomasse» expanded=»true»]

En 2011, 0 % de la biomasse des résidus a vu son énergie potentielle réalisée. En foresterie, les résidus désignent les débris d’arbres qui subsistent après l’exploitation forestière. Ce matériau résiduel est apparemment ce qui est utilisé de nos jours pour générer de l’énergie de biomasse. Si l’augmentation de l’utilisation des résidus est impressionnante, le Québec veut apparemment aller plus loin en coupant le bouleau blanc, l’érable rouge et le tremble à des fins énergétiques, augmentant ainsi la récolte d’arbres indésirables.

L’abattage d’arbres dans le seul but de les brûler n’est en aucun cas durable, et le fait de brûler de la biomasse n’est pas considéré comme une option durable. Les débris de bois sont essentiels pour les habitats de centaines d’espèces, dont le pic et les champignons. La coupe des arbres libère également le dioxyde de carbone stocké dans leurs tissus. Ce qui est inquiétant, c’est que ce dioxyde de carbone n’est pas pris en compte dans les inventaires des émissions de gaz à effet de serre, car on suppose qu’il sera absorbé par la forêt ou par la reforestation nécessaire. Cette hypothèse est trompeuse pour deux raisons. Premièrement, si les arbres continuent d’être exploités, les forêts ne seront pas en mesure d’absorber tout le carbone qui a été libéré. Deuxièmement, le gouvernement du Québec ne vérifie pas combien d’arbres sont replantés. Bien que l’énergie de la biomasse puisse être un pas dans la bonne direction, une meilleure gestion est nécessaire pour assurer sa durabilité.

[/expand]

[expand title=»112) Le contrôle des entreprises sur l’industrie forestière» expanded=»true»]

L’industrie forestière est presque entièrement contrôlée par les forestiers et les entreprises plutôt que par le ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs. Par ailleurs, les forêts du Québec sont un bien public et doivent être soigneusement protégées pour aider à maintenir la biodiversité et atténuer les changements climatiques. Pourtant, le ministère, qui compte plus de 2 000 employés forestiers, est soumis à l’industrie. Un épisode de Radio-Canada intitulé «L’argent pousse dans les arbres» a révélé les secrets de l’industrie forestière. Tout d’abord, il semble qu’environ 25 % du bois coupé n’est pas comptabilisé et que le reboisement est surestimé (pour en savoir plus, lisez la rubrique «Manque de responsabilité et de surveillance»). Il a été déclaré que le gouvernement du Québec n’a aucun moyen de savoir quel pourcentage de nos forêts est vierge ou combien d’arbres sont replantés. Le ministère des Forêts est également très influencé politiquement par les lobbyistes de l’industrie – ils avaient financé l’enquête, mais se sont retirés après la révélation des résultats.

Le fait que le contrôle des forêts soit dominé par l’industrie peut avoir de graves répercussions sur l’environnement. Le ministère et le vice-ministère montrent tous deux un intérêt économique disproportionné, car il y a beaucoup plus de réunions avec l’industrie qu’avec les groupes environnementaux. Des «ordres spéciaux» sont donnés aux entreprises qui ne respectent pas les normes environnementales afin de les maintenir en activité. Sans une surveillance adéquate, il n’y a aucun moyen de garantir une gestion durable des forêts. Lorsque les personnes chargées de protéger les forêts servent les intérêts de ceux qui veulent les détruire, il faut faire quelque chose. Les enquêtes sur la foresterie au Québec sont utiles, mais elles n’ont aucun sens si rien n’est fait pour y répondre.

[/expand]

Exploitation minière 

[expand title=»113) Une absence de réglementation de l’industrie minière» expanded=»true»]

L’industrie minière québécoise est confrontée à de multiples problèmes législatifs. Premièrement, il n’est pas exigé que tous les nouveaux projets miniers proposés passent par un BAPE (Bureau d’audiences publiques sur l’environnement). En soi, cela ne serait pas nécessairement un problème s’il existait une sorte de force juridique pour s’assurer que les sociétés minières respectent les questions environnementales, mais ce n’est pas le cas. La directive 019 établit une liste de lignes directrices recommandées auxquelles les sociétés minières doivent adhérer, mais elle n’est pas juridiquement contraignante. Par exemple, la Directive 019 fournit un cadre pour la gestion appropriée des résidus, une question qui se pose de plus en plus dans la province (pour plus d’informations, lire «Destruction des lacs»). Toutefois, ce cadre n’a pas de fondements juridiques. Ainsi, le gouvernement a confié aux sociétés minières le soin de faire leur propre police plutôt que de faire respecter les réglementations environnementales. Entre les problèmes avec Minerai de fer Québec et Nouveau Monde Graphite, il est évident que cela ne suffit pas.

Pour une réelle sécurité, le Québec doit prendre des règlements environnementaux qui sont contraignants par la loi. Cela sera de plus en plus important alors que le Québec continue d’électrifier l’industrie du transport.

[/expand]

[expand title=»114) Pollution des eaux de surface» expanded=»true»]

La pollution de l’eau de surface causée par l’exploitation minière provient du drainage minier acide (de l’acide sulfurique est produit lorsque les sulfures dans les roches sont exposés à l’air et à l’eau), de la contamination et de la lixiviation des métaux lourds, des produits chimiques transformés qui se déversent, fuient ou sont lessivés dans l’eau, ainsi que de l’érosion et de la sédimentation. L’élimination des déchets provenant des activités minières est interdite à moins qu’un permis ne soit délivré par le Programme d’immersion en mer d’Environnement et Changement climatique Canada – un programme qui précise les déchets non dangereux dont l’élimination dans l’eau peut être envisagée. Malgré cette réglementation, certains projets miniers ne disposent pas de plans de gestion des déchets adéquats. Par exemple, la mine de fer Champion, au lac Bloom, prévoit d’éliminer les résidus miniers dans les eaux avoisinantes, ce qui aurait un impact négatif sur 151 hectares de lacs et de rivières. La rivière Bécancour à Thetford Mines, qui est bordée par des montagnes de résidus miniers d’amiante, présente une augmentation des sédiments provenant des décharges ainsi qu’une contamination par des coliformes fécaux (causée par des années de déversements d’eaux usées), qui, si elle n’est pas nettoyée, continuera de contaminer le lac où se jette la rivière. On estime que le nettoyage de la rivière coûterait 2 millions de dollars.

De nombreux résidents de Saint-Michel-des-Saints s’opposent au projet d’exploitation minière de graphite Nouveau Monde, car ils craignent que les déchets de la mine ne contaminent et n’augmentent le flux de liquides acides dans le lac Taureau, qui compte 240 km de rives et de plages de sable et constitue un lieu important pour les vacances et le tourisme de loisirs.

[/expand]

[expand title=»115) La destruction des lacs» expanded=»true»]

Par le passé, les projets miniers ont contribué à la destruction de lacs, et cette pratique se poursuit aujourd’hui. Comme nous l’avons expliqué dans la section «Absence de réglementation dans l’industrie minière», il n’existe pratiquement aucun moyen légal d’empêcher les sociétés minières de commettre des dommages environnementaux. Récemment, Champion Iron a déclaré son intention de stocker 872 millions de tonnes de résidus dans le lac Bloom, détruisant ainsi huit lacs tout en affectant 38, 41 ruisseaux et près de 75 hectares de zones humides. Les résidus sont les matériels résiduels de l’exploitation minière – des particules fines qui peuvent libérer des toxines, accroître l’érosion et contaminer l’eau et le sol. Sans surprise, le ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques (MELCC) a déclaré qu’il n’y avait aucune interdiction de remblayer les lacs ou autres réserves d’eau. Il s’agit d’un enjeu important pour le Parti Vert du Québec qui a déjà pris position pour stopper ce projet minier.

De mêmes, Nouveau Monde ont proposé une mine à ciel ouvert de 2,6 kilomètres dans le bassin versant du lac Taureau. Le projet repose sur des mesures expérimentales visant à empêcher les déchets riches en acide d’affecter le lac. En 2018, le gouvernement a également autorisé le projet d’ArcelorMittal, qui devait détruire 11 lacs, 15 étangs et 25 cours d’eau. Les projets miniers détruisent constamment les lacs environnants, et le gouvernement du Québec l’autorise en n’appliquant aucune réglementation environnementale. Alors qu’il semble impuissant, le gouvernement a le pouvoir d’appliquer des restrictions.

[/expand]

[expand title=»116) Impact sur l’environnement local» expanded=»true»]

L’exploitation minière a de nombreux impacts environnementaux. Les stériles et les résidus miniers peuvent être rejetés dans l’eau ou dans le sol.  Lorsque les roches sont déterrées et broyées, elles peuvent libérer une quantité importante de poussière dans l’air. De plus, les résidus miniers, qui peuvent contenir des déchets toxiques, peuvent se retrouver dans l’air. Ces deux phénomènes peuvent avoir un impact sur la santé humaine. La construction de routes et l’utilisation de machines lourdes sont susceptibles de détruire l’habitat de la faune. Les oiseaux et autres animaux sauvages peuvent être empoisonnés s’ils boivent l’eau contaminée trouvée dans les bassins de résidus. En Alberta, plus de 100 oiseaux sont morts après avoir été trouvés près d’un bassin de résidus de sables bitumineux. On a également rapporté la mort de truites, de saumons et d’autres organismes aquatiques en raison de l’augmentation de la sédimentation ou de l’acidité de l’eau causée par les activités minières. En Colombie-Britannique, la population de truites a diminué de 93 % en aval des mines de charbon Elk Valley de Teck.

Le projet de mine de fer sur le lac Bloom à Fermont détruira des lacs, des cours d’eau, des zones humides et des boisés pour stocker 872 millions de tonnes de résidus. Les organisations environnementales estiment que la compagnie minière n’a pas proposé suffisamment de solutions ou d’alternatives à sa destruction environnementale, d’autant plus qu’il existe déjà un dossier de dommages environnementaux causés par un autre projet minier dans la même région en 2014. Le projet de graphite Nouveau Monde a reçu le feu vert pour commencer les activités minières alors que plusieurs études concernant le risque de pollution de l’eau, la gestion des déchets acides et l’impact environnemental global de cette mine étaient absentes.

[/expand]

[expand title=»117) Subventions à l’industrie minière» expanded=»true»]

Le gouvernement du Québec soutient l’industrie minière en offrant un grand nombre d’incitations fiscales aux entreprises qui se livrent à des activités d’exploration et d’exploitation minière dans la province. Le taux d’imposition combiné des sociétés au Québec est de 26,6 % (à partir de 2019), ce qui est l’un des plus bas en Amérique du Nord. Cela permet à l’industrie minière de fonctionner de manière compétitive tout en offrant au gouvernement du Québec une juste compensation pour les minéraux extraits. Une étude qui a analysé le montant des subventions accordées aux industries au Canada de 2010 à 2016 a indiqué que le Québec est la province qui dépense le plus en subventions (44,3 milliards de dollars pour cette période).

En 2020, le gouvernement du Québec a lancé le Plan québécois de développement des minéraux critiques et stratégiques (PMCS) afin de promouvoir le développement des minéraux utilisés dans la technologie et l’énergie verte au cours des cinq prochaines années. Dans le cadre de ce plan, le gouvernement fournira des subventions aux entreprises pour les coûts de formation ainsi que pour le paiement des salaires des travailleurs. Le gouvernement fédéral a annoncé qu‘il verserait une subvention salariale aux travailleurs des mines qui n’ont pas pu travailler pendant la pandémie. Non seulement le gouvernement souhaite soutenir les milliers de personnes dont l’emploi dépend du secteur minier, mais il veut aussi permettre la reprise des activités minières dans le pays. Ces subventions encouragent un secteur hautement polluant qui à un impact énorme et négatif  sur l’environnement. La province devrait plutôt diriger ses investissements vers les énergies renouvelables, par exemple.

[/expand]

[expand title=»Construction de chemins de fer» expanded=»true»]

En 2020, la Nation Cree et le gouvernement du Québec ont signé l’entente de la Grande Alliance qui permettrait la planification et l’exécution d’un programme d’infrastructure de 30 ans pour faciliter le transport des personnes et des marchandises. Dans le cadre de cette entente, le réseau ferroviaire serait étendu afin de réduire les impacts négatifs du camionnage. En outre, le premier ministre Legault estime que cette infrastructure permettra aux nouvelles nations de tirer parti du potentiel minier du nord du Québec.

Un projet de ligne ferroviaire de 800 km qui relierait le port de Sept-Îles à une région minière située au nord de Schefferville, au Québec, est important, selon le premier ministre Legault, car il permettrait aux sociétés minières d’accéder facilement à des gisements de lithium inexploités.

En 2020, le gouvernement du Québec a accordé une subvention de 150 000 $ à l’entreprise valdorienne Minrail pour le développement d’un nouveau système minier, qui regroupera une série de machines qui pourraient être déplacées par un système ferroviaire dans les mines.

[/expand]

[expand title=»118) L’exploitation minière pour les véhicules électriques (VE)» expanded=»true»]

Comme décrit dans les sections » Plan inadéquat pour réduire les émissions » et » Impacts environnementaux sous-estimés des véhicules électriques «, l’exploitation minière des VE pourrait être sérieusement polluante. Dans ces sections, les impacts de l’extraction du lithium des salines ont été explorés, bien que le lithium du Québec soit principalement extrait de pegmatites. Bien que ce produit ne draine pas l’eau et ne risque pas de contaminer les écosystèmes avoisinants comme le fait la saumure, l’extraction du lithium des pegmatites n’est pas une solution entièrement écologique : il faut près de trois fois plus de dioxyde de carbone pour produire une tonne d’équivalent de carbonate de lithium que l’extraction à partir de la saumure. Il a été constaté que l’intensité de dioxyde de carbone de l’hydroxyde de lithium de qualité batterie est également sept fois supérieure pour le lithium extrait des pegmatites. Cela ne veut pas dire pour autant que d’autres impacts environnementaux peuvent se produire. Entre 2013 et 2018, la société minière North American Lithium au Québec a provoqué plus de 80 accidents environnementaux, laissant s’échapper des centaines de milliers de litres de sulfate de lithium, d’huile hydraulique, de diesel et d’autres polluants dans les eaux souterraines environnantes.

Alors que le Québec tente d’être un leader en matière de VE verte en encourageant la durabilité à chaque maillon de la chaine d’approvisionnement, l’exploitation minière excessive n’est jamais verte. Même avec les options les plus respectueuses de l’environnement, tant que l’exploitation minière persiste, il en va de même pour les dommages environnementaux potentiels qui y sont associés.

[/expand]

[expand title=»119) Manque d’application des mesures de nettoyage des sociétés minières» expanded=»true»]

Selon la Loi sur les mines du Québec, les sociétés minières sont responsables de la conception d’un plan de restauration et de réhabilitation des sites miniers avant le début des opérations, et ce, dans les trois ans suivant la fin des opérations. Il est donc surprenant que le Québec compte autant de mines abandonnées que le gouvernement doit lui-même payer pour nettoyer. Selon le ministère de l’Énergie et des Ressources naturelles, il y a encore plus de 400 sites à inspecter et à restaurer qui sont sous la «responsabilité réelle et probable» de l’État. Depuis 2006, 178,5 millions de dollars publics auraient été investis dans la restauration de sites miniers, alors que ceux-ci sont censés être sous la responsabilité des compagnies minières. Pendant ce temps, la valeur du » passif » de ces sites reste à 1,2 milliard de dollars, soit le même montant qu’en 2010-2011. L’amendement de la loi sur les mines de 2013 exige que les sociétés minières fournissent au gouvernement 100% des coûts de restauration, cependant, cela ne met pas nécessairement la responsabilité du nettoyage de la mine entre leurs mains. Même si les coûts sont couverts par les sociétés minières, il faudra peut-être un certain temps avant que le Québec ne » rattrape » les projets récemment abandonnés, alors qu’il y a encore 400 sites à nettoyer en premier.

Le temps nous dira si les amendements soulageront le Québec de ses mines abandonnées, bien qu’une législation plus forte exigeant que les entreprises soient responsables du nettoyage réel pourrait être un moyen plus fort d’imposer une gestion appropriée.

Voici une liste des sites miniers abandonnés et leur stade actuel dans le processus de restauration.

[/expand]

[expand title=»120) Le manque d’autonomie locale» expanded=»true»]

Au Canada, les gouvernements provinciaux sont responsables de la réglementation de l’exploitation minière dans leurs juridictions. La participation du gouvernement fédéral est limitée et concerne le cycle du combustible nucléaire de l’uranium, les activités minières liées aux sociétés d’État fédérales ainsi que les activités sur les terres fédérales et dans les zones extracôtières. Les municipalités n’ont pas leur mot à dire sur le lieu des activités minières ni sur la proximité de l’exploration minérale et de l’exploitation minière. Comme dans le cas de Montebello, où les résidents craignent que les projets miniers n’affectent leur environnement local et leurs activités touristiques. Ils ont écrit au ministère de l’Énergie et des Ressources du Québec pour s’assurer que les résidents et les exploitants touristiques soient consultés avant le début des projets miniers.

Le gouvernement du Québec a révisé ses lignes directrices concernant les pouvoirs municipaux, en vertu desquelles les municipalités régionales de comté peuvent exercer de nouveaux pouvoirs en matière d’aménagement du territoire et déterminer les zones incompatibles avec l’activité minière dans leurs plans d’aménagement et de développement. Cependant, on croit que malgré ce nouveau pouvoir, le ministère de l’Énergie et des Ressources naturelles et le gouvernement du Québec ont établi des lignes directrices strictes qui laissent encore peu de marge de manœuvre aux décideurs locaux, comme on l’a vu dans les monts Pinacle, Sutton et Hereford, dans les Cantons de l’Est, qui n’ont pu être protégé de l’activité minière.

[/expand]

[expand title=»121) Harcèlement des villes par les compagnies minières» expanded=»true»]

Au Québec, les sociétés minières ont mené une lutte acharnée contre les villes et les communautés pour faire en sorte que leurs projets soient menés à bien, malgré les craintes des villes quant aux perturbations ou aux dommages environnementaux. Dans le cas du «projet Miller» de Canada Carbon Inc. à Grenville-sur-la-Rouge, la société minière a reçu l’autorisation d’opérer dans la municipalité de la part du conseil précédent, mais aux élections suivantes, une nouvelle liste entière de membres du conseil a été élue par le public avec pour mandat d’empêcher le projet minier dans leur ville ; le projet Miller manquait cruellement d’acceptabilité sociale. Des préoccupations concernant l’environnement, comme la contamination de l’eau et les nuisances sonores dues aux explosions, ont été exprimées. Le conseil a donc adopté une nouvelle résolution afin que la mine ne soit plus conforme aux règlements. En réponse, Canada Carbon Inc. a poursuivi la ville en justice pour 96 millions de dollars de perte de profit de la mine, ce qu’elle a finalement gagné. Le Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE) a mené une enquête pour déterminer l’acceptabilité sociale du projet, mais les recommandations faites par le BAPE ne sont pas juridiquement contraignantes et n’inciteraient donc pas nécessairement l’entreprise à changer. De plus, la municipalité a commandé des études pour déterminer si l’eau serait contaminée, s’il y aurait des impacts potentiels sur les terres agricoles et si la santé des forêts serait menacée, mais ces études n’ont pas pu être réalisées, car l’entreprise a refusé l’accès à sa propriété.

Une autre situation similaire s’est produite entre Nouveau Monde Graphite et les Atikamekw. Le gouvernement avait approuvé le projet alors que les principales études environnementales manquaient, tout comme la consultation des Atikamekw. La communauté a érigé un barrage pour dissuader les travailleurs qui, apparemment, sont passés au bulldozer.

[/expand]

[expand title=»122) Expropriation pour l’exploitation minière» expanded=»true»]

Selon la Loi sur les mines du Québec, la superficie des terrains destinés aux activités minières doit être constituée d’un seul périmètre d’une superficie maximale de 100 hectares (à moins d’une autorisation spéciale du ministre). Pour la production de tourbe, la superficie ne doit pas dépasser 300 hectares. Si un projet proposé est situé dans les limites d’une municipalité, les lois sur le zonage et les taxes foncières devront être respectées.  Une mine à ciel ouvert doit être située à un minimum de 600 m d’une habitation ou à un minimum de 150 m s’il s’agit d’un nouveau projet minier. Ces distances ont suscité des inquiétudes dans de nombreuses municipalités. Dans la région de la Petite Nation en Outaouais, les résidents craignent qu’un projet d’exploitation de graphite près des villes voisines n’affecte leur qualité de vie ainsi que les activités récréatives et touristiques en raison de la contamination potentielle des lacs et des rivières. À Chibougamau, la Vanadium One Iron Corp prévoit exploiter une mine de fer à 18 kilomètres du centre-ville de la municipalité.

[/expand]

Infrastructures 

[expand title=»123) Infrastructures de traitement des eaux usées inadéquates» expanded=»true»]

Le Québec a notoirement autorisé le déversement d’eaux usées dans ses cours d’eau naturels, simplement parce qu’il n’y a pas d’autre option (pour en savoir plus, consultez la rubrique «Déversement approuvé d’eaux usées»). Une solution simple, du moins pour les débordements accidentels en période de fortes pluies, serait d’augmenter la capacité d’absorption de la province, par exemple en plantant plus d’arbres et en créant plus d’espaces verts. En effet, la bétonisation empêche l’eau de s’écouler naturellement, ce qui réduit la capacité du terrain à absorber l’excès d’eau.

En mars 2021, Saint-Jean-sur-Richelieu a déversé des eaux usées pour la quatrième fois en trois ans, culminant à 210 millions de litres depuis 2019. Cela était apparemment dû à des travaux d’entretien nécessaires pour éviter de futurs débordements, mais il doit y avoir de meilleures façons d’effectuer de tels travaux. Les futures installations de traitement des l’eau devrait certainement être construites pour éviter les débordements dès le départ, bien que le fait d’avoir des plans pour les procédures d’urgences devrait également être personnalisé. En mars 2021, 80 municipalités ne disposaient toujours pas d’installations de traitement des eaux usées. En outre, de nombreuses municipalités ne respectent pas les normes réglementaires dans ce domaine, ce qui indique que le gouvernement devrait s’efforcer de faire appliquer ces normes légalement. En outre, les stations d’épuration existantes doivent être modernisées, non seulement pour remédier à leur vieillissement, mais aussi pour être en mesure de traiter de nouveaux composés nocifs.

Pour en savoir plus sur cette question, cliquez ici.

[/expand]

[expand title=»124) Sacrifice accéléré des zones humides» expanded=»true»]

Avec la mise en œuvre du projet de loi 66, les projets de construction sont poussés à travers la province sans beaucoup de considération pour les risques environnementaux. Cela accélérera 181 projets d’infrastructures à travers la province, y compris l’extension du projet REM. De nombreux groupes environnementaux s’inquiètent des conséquences environnementales de ces projets accélérés. Les projets présentant des risques environnementaux modernes ou faibles seront autorisés à démarrer et ne seront tenus de fournir des évaluations environnementales qu’à mi-chemin de la construction. Le risque de cette accélération est que certains projets entraînent la perte de zones humides ou de plans d’eaux et menacent des espèces déjà vulnérables. En outre, le projet de loi limitera la participation des citoyens à la prise de décision concernant certains projets.

L’adoption du projet de loi a également été controversée. Deux des trois partis d’opposition ont voté contre le projet de loi : Québec Solidaire et le Parti Québécois. Le Parti libéral a appuyé le projet de loi, estimant que certaines règles environnementales strictes peuvent être négligées au nom de la relance économique. Le consensus est clair : le projet de loi 66 aura définitivement des effets négatifs sur l’environnement.

[/expand]

[expand title=»125) Un manque d’infrastructures pour les énergies renouvelables » expanded=»true»]

Bien que 95 % de l’énergie du Québec soit actuellement fournie par des barrages hydroélectriques, 70 % de nos émissions de gaz à effet de serre proviennent du secteur énergétique. Pire encore, Hydro-Québec a révélé que ses barrages n’ont la capacité de fournir de l’énergie que jusqu’en 2026 et de l’électricité jusqu’en 2025. Pour répondre à ses besoins énergétiques, le Québec semble plus que disposé à investir dans le gaz naturel, mais qu’en est-il des énergies renouvelables non carbonées ?

Bien qu’il y ait actuellement la question des parcs éoliens privatisés , certaines municipalités du Bas-Saint-Laurent et de la Gaspésie ont connu un grand succès dans l’implantation de l’énergie éolienne. De plus, le taux de rendement énergétique (la quantité d’énergie produite par rapport à la quantité nécessaire pour l’obtenir) est beaucoup plus élevé pour l’énergie éolienne que pour les combustibles fossiles ; 35 à 70 contre 3 à 30 respectivement. Cela s’explique par le fait que les combustibles fossiles nécessitent plus d’énergie au fil du temps, car ils deviennent plus difficiles à extraire.

En ce qui concerne l’énergie solaire, elle représente actuellement moins de 1 % du mix énergétique du Québec. Pendant ce temps, le Québec reçoit une irradiation solaire plus élevée que l’Allemagne, qui était le quatrième plus grand producteur d’énergie solaire en 2019. Plutôt que d’investir dans des ressources énergétiques combustibles, le Québec devrait diversifier ses sources d’énergie propre et renouvelable avec l’énergie solaire et éolienne.

[/expand]

[expand title=»Des infrastructures manquantes pour décontaminer les sols » expanded=»true»]

Au Québec, environ deux millions de tonnes métriques de sols contaminés sont éliminées chaque année. En 2015, des études ont montré que plus de la moitié des décharges et des dépotoirs désignés pour les sols contaminés se trouvent dans des zones situées sur des terrains publics et même sous des parcs municipaux. Alors que les sols toxiques sont censés être déversés sur des sites désignés, il est arrivé que des sols contaminés soient déversés sur des terres agricoles. À Saint-Rémi, un producteur de laitues est situé à côté d’une décharge à ciel ouvert composée de briques, de béton et d’autres matériaux de construction. La terre contaminée trouvée dans la décharge s’est infiltrée dans les terres agricoles. Cependant, bien que ce site soit considéré comme une décharge illégale, aucune accusation n’a été portée, alors que des avis de non-conformités avaient été donnés aux fautifs en 2018. Un cas similaire d’infiltration de PCBS (utilisé pour fabriquer des liquides de refroidissement et des lubrifiants) par une entreprise d’équipement électrique dans les systèmes de drainage de Pointe-Claire s’est produit en 2013. Les barils contenant la substance avaient été retirés en 2013, mais le sol contaminé n’a pas été touché avant 2021.

La ville de Montréal a émis des subventions pour les projets municipaux et privés afin de décontaminer leurs terrains avant la fin de 2022.  Cependant, dans le cadre de la construction du SLR, il a été constaté que plus de 600 tonnes de matières dangereuses seront enfouies en Ontario au lieu d’être décontaminées de manière plus écologique ; afin de réduire les coûts, le Québec a émis une subvention similaire, investissant 1 milliard de dollars pour décontaminer les sols sur une période de 10 ans. Aussi, plus de 400 sites problématiques ont été trouvés à travers la province où se trouvent des écoles primaires ou secondaires, des cégeps ou des bâtiments administratifs (dont beaucoup ont été construits près de zones de mines existantes), mais malgré l’incitation financière, les actions concrètes manquent.

[/expand]

[expand title=»126) Des infrastructures de gestion des déchets et de recyclage inefficace» expanded=»true»]

Au Canada, une grande partie des matériaux recyclables est envoyée à l’étranger parce que le pays ne traite pas une grande partie de son recyclage au niveau national. Au Québec, en 2017, plus de  60 % des matériaux sont envoyés en Chine, tandis que 40 % seulement sont traités et transformés en nouveaux produits. Le gouvernement canadien a fait valoir que non seulement il ne dispose pas d’une infrastructure adéquate pour gérer ses propres déchets, mais qu’il justifie les avantages économiques pour les pays en développement d’envoyer leurs déchets chez lui. Cependant, les déchets envoyés dans ces pays ne sont pas réglementés et peuvent être mélangés et contaminés, ce qui ne permet pas de les recycler. Cela a entraîné l’interdiction pour le Canada d’expédier ses déchets vers les pays asiatiques. D’une part, le Canada a contourné cette interdiction en envoyant ses déchets aux États-Unis pour qu’ils soient ensuite exportés, mais d’autre part, une grande partie des déchets restent dans des installations de traitement en attendant d’être ramassés. Dans certaines villes canadiennes, les habitants ont été informés que les entreprises de recyclage accepteraient moins d’articles afin de réduire la quantité de déchets. Si cela continue, davantage de déchets potentiellement recyclables finiront dans les ordures et les décharges.

Les entreprises de recyclage de Montréal se tournent vers le gouvernement provincial pour obtenir des fonds afin de résoudre le problème causé par l’interdiction. Pour que les plastiques soient correctement traités, les produits qui entrent dans l’installation de recyclage doivent être propres et bien triés. Les machines existantes ne peuvent pas tout nettoyer, et si d’autres matériaux passent, les machines peuvent se bloquer. En outre, l’augmentation des différents types de plastiques qui aboutissent dans les installations de recyclage rend difficile un recyclage satisfaisant. Et comme les installations de tri varient d’une municipalité à l’autre, certain type de plastique étant accepté dans l’une et pas dans l’autre, cela réduit la quantité de plastique brut bien trié et de haute qualité disponible pour le traitement. Un investissement est nécessaire pour promouvoir l’amélioration de la qualité et le développement des débouchés du recyclage au Québec en réparant les vieilles machines et en produisant des produits recyclables de meilleure qualité.

Dans les communautés arctiques du Nunavik, au Québec, on a constaté que, même si elles ne produisent pas la même quantité de déchets que les régions du sud, elles n’ont pas accès aux services ou aux infrastructures qui leur permettraient de traiter leurs déchets. Il n’y a pas d’incinérateurs, pas de programmes visant à recycler le papier et le carton, pas de programmes de recyclage des ménages.

[/expand]

[expand title=»127) Des ressources insuffisantes pour appréhender les criminels de l’environnement » expanded=»true»]

Au Québec, de nombreuses actions environnementales passent inaperçues et les criminels environnementaux restent impunis en raison de l’absence de police environnementale dans la province.  Selon le droit de l’environnement au Canada, il existe des régulateurs environnementaux au Canada qui sont nommés pour mener des enquêtes environnementales ainsi que des agents d’exécution qui ont des pouvoirs similaires à ceux des agents de police. Cependant, cela n’a pas diminué le nombre d’amendes environnementales au fil des ans, notamment au Québec. En 2017, les amendes environnementales ont augmenté de 29% avec plus de 9$ millions de dollars de pénalités. Beaucoup de ces activités non réglementées se produisent dans des secteurs différents. Dans l’industrie forestière, il n’y a pas de réglementation de l’exploitation des forêts et de l’impact sur l’environnement, l’accent étant mis uniquement sur les avantages économiques. Dans le secteur minier, les agents d’application de la loi d’Environnement et Changement climatique Canada ont découvert qu’une société minière québécoise avait éliminé des matériaux de dragage en dehors de la zone d’élimination en mer autorisée à quatre reprises. L’entreprise a finalement été condamnée à une amende de 400 000 $ pour dommages et intérêts. À Montréal, les problèmes de ramassage des déchets ont fait la une des journaux ces dernières années. Une enquête a révélé que les Services environnementaux Richelieu (SER) (une entreprise de gestion des déchets) facturaient à Montréal les déchets qu’ils prenaient à d’autres municipalités, que des déchets commerciaux étaient mélangés aux déchets résidentiels aux frais de la ville et qu’à plusieurs reprises, des matériaux recyclables étaient mélangés aux déchets. De plus, il a été constaté qu’en raison d’une surveillance inadéquate, les camions n’étaient pas systématiquement pesés avant de commencer leur ramassage et que les employés de la ville ne prêtaient pas attention aux traceurs GPS des camions.

[/expand]

[expand title=»128) Capacité de production en serre est insuffisante» expanded=»true»]

Au Canada, en raison de la baisse soudaine de la production de cannabis en 2019, il y a des milliers de pieds carrés de serres de cannabis vides qui peuvent être utilisés pour produire des fruits et légumes toute l’année. La production québécoise de fruits et légumes de serre est passée à 9,3 % en 2019, une petite augmentation par rapport à l’Ontario (65 %) et à la Colombie-Britannique (19,2 %). Le premier ministre Legault a promis de doubler la valeur de la production en serre au Québec, estimant un budget de 50 $ sur cinq ans. Cependant, il n’a pas donné de détails sur la façon dont cet argent serait utilisé.  Les experts suggèrent que pour que la production en serre soit un succès, il faudra de la technologie, de la formation, des agronomes, toutes choses qui manquent au Québec. En ce qui concerne la technologie, ces experts ont abordé les questions relatives à la chaleur et à la lumière (toutes deux nécessaires pour produire efficacement une serre). En date de 2021,  il a été estimé qu’à peine 40% des serres du Québec ont un éclairage artificiel, qui est une nécessité pendant l’hiver et le chauffage est fourni par le gaz naturel ou la biomasse alors qu’il devrait être fourni par l’hydroélectricité inutilisée qui repose dans les barrages du Québec.

Les toits verts constituent un autre enjeu au Québec en ce qui concerne la production de fruits et légumes de serre. Le Québec a les politiques les plus strictes au monde en matière de toits verts. Les grandes villes comme Montréal et Québec n’ont pas de lois concrètes pour exiger des toits verts, il n’y a pas de financement de la part des gouvernements locaux, et aucune politique pour installer ces toits verts sur les bâtiments existants. Aussi, au Québec, la majorité des municipalités n’obligent pas les toits verts. La plupart des problèmes liés aux toits verts proviennent du risque d’infiltration d’eau ainsi que de la capacité d’un bâtiment à supporter le poids supplémentaire que représente un toit vert. Actuellement, à Montréal, les toits peuvent supporter environ 40 livres de neige par pied carré de surface, alors qu’un pied cube de sol humide peut peser jusqu’à 100 livres. En janvier 2020, les nouveaux règlements de Gatineau prévoient que les entreprises devront installer des toits verts sur tout bâtiment de plus de 2000 mètres carrés. Toutefois, les entreprises de construction s’opposent à cette nouvelle exigence environnementale, car elles estiment qu’elle fera augmenter le coût de la construction.

Plus d’informations :

https://www.agr.gc.ca/eng/canadas-agriculture-sectors/horticulture/horticulture-sector-reports/statistical-overview-of-the-canadian-greenhouse-vegetable-industry-2019/?id=1609252451699#a1.1

[/expand]

[expand title=»129) Des infrastructures de gestion des inondations inadéquates» expanded=»true»]

Les inondations printanières au Québec sont de plus en plus fréquentes et sévères, mais les municipalités à risque ne semblent pas bien équipées pour y faire face. Jusqu’en 2019, la carte des zones inondables le long de la rivière des Prairies n’avait pas été mise à jour depuis les années 1980. Même en 2017, il était prévu de mettre à jour la carte en utilisant les données de 2006. Les cartes périmées rendent la planification de la prévention des inondations incroyablement difficile, car il est difficile de prévoir quelles zones doivent être protégées et dans quelle mesure. La nouvelle carte des inondations comprend les zones inondables des crues de printemps de 2017 et 2019 – un outil utile qui a été disponible bien trop tard.

La solution évidente serait de décourager le développement dans les plaines inondables des rivières, en leur accordant ce que l’on appelle un «espace de liberté«. Cela permettrait aux cours d’eau de se déverser selon leur capacité naturelle et à l’eau d’être absorbée, empêchant ainsi les inondations en aval (pour en savoir plus sur la concrétisation et les inondations, consultez la section «Inondations accrues dues à l’étalement urbain»). Ces mesures seront nécessaires à long terme, car le changement climatique continuera à aggraver la situation.

En attendant, les municipalités doivent mieux se préparer aux crues printanières. En 2019, les résidents de L’Île-Bizard, de Pierrefonds et d’Ahuntsic ont été avertis de se préparer à l’évacuation, car on ne savait pas quelles digues allaient déborder. Quelques jours plus tard, une digue naturelle à Ste-Marthe-sur-le-Lac s’est rompue, et en réponse, la ville a construit deux digues en gravier. À la fin du mois d’avril, 9 070 maisons et 273 entreprises ont été inondées, entraînant le déplacement de 12 000 personnes, et 82 glissements de terrain se sont produits pour faire face à l’excès d’inondation. La page «Inondations : Comment protéger votre maison» de Montréal donne aux résidents des tonnes de mesures à prendre pour protéger leur maison des inondations, notamment la construction de murs de sacs de sable. Toutefois, il ne devrait pas incomber aux citoyens de se protéger eux-mêmes contre les inondations. Si le gouvernement du Québec n’a pas mis à jour ses cartes d’inondations depuis des décennies et que les promoteurs construisent des maisons dans des zones à risque inconnues, le gouvernement devrait être chargé de protéger les maisons. En 2018, le Québec a annoncé que chaque municipalité avait deux ans pour établir des plans d’urgence en cas d’inondation. Espérons que les citoyens québécois seront mieux protégés grâce à l’augmentation des infrastructures de gestion des inondations, comme des digues plus grandes, un drainage plus efficace et aucun nouveau développement dans les zones inondables.

[/expand]

[expand title=»130) Un manque d’infrastructures de transports en commun » expanded=»true»]

Selon un rapport de la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM), parmi la CMM et les municipalités limitrophes, 94 % des travailleurs utilisent principalement une voiture pour se rendre au travail. Selon Mme Plante, cela s’explique par le fait que les municipalités limitrophes ne sont pas tenues de respecter les mêmes règles de densité que la CMM, ce qui donne lieu à des quartiers à faible densité et dépendants de la voiture. Ce qu’il faut, c’est une meilleure planification urbaine et une meilleure infrastructure de transport en commun pour décourager l’utilisation des véhicules privés. Pendant ce temps, le gouvernement du Québec continue de privilégier l’expansion des routes au détriment du transport en commun, alors que le budget alloué au transport en commun représente près de la moitié de celui de l’asphalte (Rad en parle plus longuement dans » L’expansion sans fin des routes «). Une étude menée par la Fondation David Suzuki a révélé que les jeunes Montréalais hésitent à utiliser le transport en commun parce qu’il n’est pas fiable et que les services ne sont pas flexibles.

Pour combattre ces lacunes, le Québec doit investir dans les transports en commun. Des horaires plus fréquents et des réseaux plus étendus pourraient aider les systèmes de métro, de bus et de train. Cela pourrait même dissuader suffisamment l’utilisation de véhicules individuels pour réduire le trafic, ce qui contribuerait à la fiabilité du service de bus. En outre, le gouvernement ne peut pas continuer à privatiser les transports en commun, ce qui pourrait décourager leur utilisation en augmentant les tarifs pour les usagers et en proposant des itinéraires guidés par le profit plutôt que par l’intérêt public (pour en savoir plus à ce sujet, consultez la section «Transports en commun privatisés»). Par exemple, le projet REM peut empiéter sur l’expansion prévue de la ligne de métro bleue, car les deux lignes partageront désormais des itinéraires similaires, une caractéristique que le REM privé a commodément négligée.

[/expand]

Utilisation des sols 

[expand title=»131) Augmentation de l’étalement urbain» expanded=»true»]

L’étalement urbain est le phénomène par lequel la planification urbaine favorise le développement à faible densité. La création de banlieues autour des centres-villes denses en est un exemple : des quartiers étalés qui obligent les citoyens à être dépendants de leur véhicule personnel. Dans les municipalités environnantes de Montréal, 94 % des travailleurs prennent la voiture tous les jours pour se rendre à leur lieu de travail. Ce type d’aménagement urbain augmente les émissions de gaz à effet de serre, mais il nuit aussi gravement à la faune.

Comme ce type d’aménagement nécessite beaucoup d’espace, la nature est souvent sacrifiée au profit des développements. Les terres agricoles, les forêts et les habitats naturels sont menacés. Dans «Espaces verts urbains», «Fragmentation des habitats», «Sacrifier les zones humides pour le développement» et «Sacrifier les zones humides», les impacts environnementaux négatifs de l’étalement urbain sont étudiés. De la transplantation d’une espèce rare de ginseng à des fins de développement à Sainte-Julie, à la destruction d’une forêt à Hudson pour construire des unités de logement, à la construction d’appartements sur une zone censée être un parc à Val-d’Or, au sacrifice d’un écoparc à Montréal pour le développement, à la construction d’une maison de retraite dans un parc à Laval, et à l’élimination d’un espace vert à Anjou pour un projet industriel – voilà les effets de l’étalement urbain.

L’étalement urbain a également aggravé les conséquences des inondations. En convertissant en béton des zones humides, des marais, des forêts et d’autres terres naturelles qui absorbent généralement l’excès d’eau, l’eau s’accumule lors des crues de printemps et des fortes pluies et augmente les inondations. C’est ce qu’on appelle la bétonisation, un changement d’affectation des sols qui peut avoir des effets dévastateurs sur le bien-être humain et les infrastructures (pour en savoir plus, consultez les sections «Risque accru d’inondation dû à l’étalement urbain»).

[/expand]

[expand title=»132) Sacrifice des zones humides» expanded=»true»]

À maintes reprises, les zones humides du Québec sont sacrifiées pour de nouveaux développements. Les zones humides sont importantes pour nous, car elles abritent la biodiversité, réduisent les gaz à effet de serre, préviennent les sécheresses en retenant l’eau pendant les périodes de sécheresse et préviennent les inondations en réduisant la quantité d’eau envoyée en aval (pour en savoir plus, lisez la section » Risque accru d’inondation dû à l’étalement urbain «). Dans tout le pays, les zones humides sont souvent drainées pour être converties en terres agricoles – un problème étroitement lié à l’étalement urbain – ou drainées pour la construction d’infrastructures ou pour des sites d’extraction.

À Hudson, une zone humide boisée appelée Sandy Beach Woods risque d’être convertie en logements. Le projet impliquerait le remblayage de 4 266 mètres carrés de zone humide. Le Technoparc de Montréal est également menacé de développement. Jusqu’en 2017, c’était la plus grande zone humide de l’île, mais elle est maintenant sacrifiée pour le développement du REM, ce qui affecte plus de 100 espèces. En outre, la mine de fer du lac Bloom a proposé un plan d’élimination dans lequel 872 millions de tonnes de résidus miniers seraient stockés, détruisant plusieurs zones humides, mais en affectant 160. Le même plan empiéterait sur 151 hectares de lacs et de rivières. Aussi, le projet d’expansion du LET à Bury détruirait 4,9 hectares de zones humides.

Sacrifier des zones humides pour le développement n’est vraiment dans l’intérêt de personne. Une conscience environnementale accrue dans la planification urbaine est nécessaire pour mettre fin aux quartiers à faible densité qui empiètent sur d’importants habitats naturels. D’autres projets, tels que le REM, la mine de fer et le LET, doivent également accorder une plus grande priorité à l’environnement.

[/expand]

[expand title=»133) Utilisation des terres pour l’agriculture animale » expanded=»true»]

Aujourd’hui, 80 % des terres agricoles de la planète sont utilisées pour la production de bétail. Un tiers des terres cultivables servent à produire des aliments pour les animaux, tandis que 26 % des surfaces libres de glace de la Terre sont utilisées pour le pâturage. Ironiquement, malgré l’énorme quantité de terres utilisées pour le bétail, celui-ci ne représente que 18 % des calories mondiales et seulement 37 % des protéines totales. Au Québec, plus de la moitié de la production agricole est liée à l’élevage, les productions bovines et laitières étant les plus importantes, suivies des productions porcines et avicoles. Au Québec, il y a environ 8908 exploitations agricoles consacrées à la production bovine. La production de bovins (et d’agneaux) occupe la plus grande partie des terres, soit environ 2,89 milliards d’hectares pour les pâturages, puis 43 % des terres cultivées pour la production d’aliments pour animaux. Les problèmes qui se posent avec l’utilisation étendue des terres pour l’agriculture animale sont qu’elle réduit la diversité des paysages et des habitudes naturelles, d’autant plus que la plupart des cultures sont des monocultures (comme le maïs). Ces cultures peuvent provoquer l’érosion des sols et avoir un impact négatif sur l’écosystème du sol. Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) a déclaré que les changements de régime alimentaire, qui comprennent des régimes à base de plantes et des aliments d’origine animale durables, pourraient libérer plusieurs millions de kilomètres carrés de terres d’ici 2050 et réduire potentiellement de 0,7 à 8,0 gigatonnes les émissions de gaz à effet de serre par an. Cependant, dans le Plan d’agriculture durable du Québec, publié en octobre 2020, il n’est pas question de réduire l’utilisation des terres pour l’agriculture animale.

[/expand]

[expand title=»134) Perte d’espaces verts urbains» expanded=»true»]

Au Québec, il existe de nombreux exemples d’espaces verts existants qui sont détruits pour faire place à des développements résidentiels ou commerciaux. Les promoteurs plantent quelques nouveaux arbres ou créent un petit parc pour compenser les dommages et faire paraître leur projet plus » vert «. Le plan de verdissement de l’arrondissement Mercier-Hochelaga a suscité des inquiétudes. Bien que les plans prévoient la plantation d’arbres et la création d’espaces verts et de jardins, de nombreux arbres ont été coupés et des jardins déplacés pour faire place à des projets d’infrastructures. Le plan prévoit également de déminéraliser les trottoirs tout en minéralisant les skate parks. Un projet industriel est proposé pour être construit sur le site du Golf Métropolitain d’Anjou qui comprendrait 1 million de pieds carrés de bâtiments ainsi qu’un stationnement pouvant accueillir 1200 véhicules et camions. Ce projet entraînerait l’élimination d’un espace vert dans ce secteur ainsi que l’obstruction d’un corridor vert entre le parc du ruisseau Montigny à l’extrême nord de l’île et le parc de la promenade Bellerive. Le maire d’Anjou veut aller de l’avant avec ce projet, car il croit qu’il s’agit d’un bon investissement économique pour l’arrondissement. Dans la ville de Val-d’Or, une partie des terrains destinés au futur parc des Pionniers doit être vendue pour permettre la construction d’immeubles à logements, car le maire estime qu’il s’agit d’un bon investissement et qu’il y a très peu d’autres terrains à construire autrement. Un problème similaire se pose à Laval où une maison pour ainés fut construire dans un au bord de l’eau, malgré la contestation des citoyens, qui préféraient que l’ensemble du terrain du parc soit conservé.  Et le secteur où la maison de retraite doit être construite se trouve dans une zone inondable.

À Montréal, la Coalition verte a perdu sa bataille en cour contre la zone du Technoparc. L’objectif de la Ville est d’en faire un lieu privilégié pour les entreprises spécialisées dans le développement durable et les technologies propres. Or, il s’agit d’un écosystème abritant une grande variété d’espèces d’oiseaux qui sont en danger et qui pourraient subir une perte importante de leur population avec la construction et l’abattage des arbres. La ville de Montréal a toutefois affirmé qu’elle protégera 16 hectares de terrains dans la zone du Technoparc. 

[/expand]

[expand title=»135) Exploitation des forêts » expanded=»true»]

Il y a eu de nombreux cas au Québec où des arbres rares ou matures ou des zones forestières ont été coupés pour faire de la place à des développements immobiliers, et très souvent il n’y a pas eu de consultations publiques avec les citoyens. À Sainte-Foy, dans la ville de Québec, on coupe des arbres matures pour construire un foyer pour personnes âgées. La particularité de cette zone est qu’elle est occupée par une ancienne église qui avait été vendue au gouvernement du Québec pour être transformée en maison de retraite et entourée d’arbres. Bien que le CIUSS affirme qu’il va replanter des centaines d’arbres pour compenser la perte, les citoyens n’ont pas besoin de la nécessité de couper les arbres existants. De plus, les citoyens ont reçu très peu d’informations sur l’ensemble du projet de réaménagement de l’église.

À L’Île-Perrot, les citoyens ont été consternés de voir des équipes couper une forêt de chênes blancs pour faire de la place à un développement domiciliaire. Non seulement le chêne blanc est une espèce d’arbre rare au Québec, mais il a une valeur écologique et historique importante pour la ville. Il abrite également une espèce de grenouille protégée par le gouvernement fédéral (la rainette faux-grillon de l’Ouest) ainsi que des oiseaux et des renards. Selon les citoyens, il n’y a pas eu de consultation publique autour du projet.

À Pointe-Claire, il y a eu plusieurs cas d’abattage et d’élagage d’arbres pour faire de la place pour les routes pavées et pour le nouveau projet de condos Pioneer. Selon la ville, ces opérations étaient nécessaires pour le réacheminement des poteaux et des fils électriques. Ils disent qu’ils vont compenser la perte d’arbres en prévoyant quatre nouveaux arbres à croissance rapide dans le village.

Le long de l’échangeur Turcot et de Montréal-Ouest, un parc de 2,8 kilomètres sera aménagé et comprendra des pistes cyclables et piétonnes. Cependant, entre 400 et 600 arbres seront abattus dans le cadre du plan de réaménagement. La ville fait valoir que l’abattage des arbres est nécessaire parce que les travailleurs doivent accéder à la falaise pour assurer un drainage adéquat et protéger la stabilité des terres entourant cette zone. Les défenseurs de l’environnement sont en colère contre ce plan, car cette zone boisée abrite plus de 65 espèces d’oiseaux, qui sont désormais menacées une fois l’abattage commencé.

[/expand]

FRANCAIS